Pourquoi trouve-t-on la nature belle ?
Dissertation : Pourquoi trouve-t-on la nature belle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chamiotclercl • 8 Décembre 2021 • Dissertation • 3 116 Mots (13 Pages) • 1 324 Vues
Sujet : Pourquoi trouve-t-on que la nature est belle ?
« Le spectacle de la nature est toujours beau », déclare Aristote. Ainsi, la « beauté » semble être lié étroitement à la Nature.
Dire que la Nature est belle, c’est tout d’abord exprimer une émotion esthétique dans la contemplation de la nature. Mais c’est également témoigner le sentiment que la Nature reflète quelque chose d’authentique et de pur, quelque chose à quoi il serait impensable de porter atteinte ou de tenter de déformer. On veut alors dire à la fois « on voit de belles choses dans la nature » mais aussi « les choses sont belles quand elles sont naturelles ». On définit la Nature, d’un point de vue scientifique, comme l’ensemble de la réalité matérielle indépendante de l’activité et de l’histoire humaine. C’est le cadre où vivent tous les êtres vivants. On pourrait penser que le sentiment de beauté chez l’homme vient naturellement comme si sa sensibilité était liée spontanément à la beauté naturelle. Il est donc nécessaire de se demander si d’une part ce lien est unique ou d’une autre part s’il existe d’autres sentiments que la beauté à l’égard de la nature ?
Pour répondre à cette question, il est tout d’abord nécessaire d’étudier le sentiment naturel de la beauté puis nous nous interrogerons sur le passage de l’esthétisation de la nature à son sentiment moral, enfin nous nous questionnerons sur les possibles menaces à la beauté naturelle.
La nature nous offre des choses qui sont belles et que l’on admire : des jolies fleurs, de somptueux paysages, des animaux hors du commun. Cette beauté naturelle nous offre un cadre idyllique et nous dessine des images presque de carte postale. Pour trouver de si belles choses dans la nature, il faut être doté d’une émotion esthétique des choses dont la nature nous offre le spectacle. Cette émotion esthétique est la réponse émotionnelle devant la beauté. Cela suppose alors que la nature n’est belle que pour celui qui peut l’éprouver. Il est donc nécessaire d’avoir en nous la capacité de contempler la nature de manière esthétique, de voir ces qualités, et de les regarder esthétiquement. On entend dire par là que la nature n’est belle qu’aux yeux de celui qui peut la regarder d’une façon esthétique et ressentir une émotion esthétique. La nature n’est alors belle que parce que nous avons la capacité en nous de voir les choses d’un regard esthétique. Dans ce cas, on se doit d’admettre que ce n’est pas au premier regard que la nature est belle. En effet, sa beauté n’émerge pas comme nous la voyons spontanément mais seulement lorsque nous sommes en capacité de la regarder esthétiquement. La nature apparaît d’abord telle que nous la percevons par nos sens, c’est-à-dire par les sensations comme les bruits, les odeurs, les lumières. C’est grâce à ces perceptions que nous pouvons nous rendre compte du bourdonnement des abeilles, des vagues sur la rive qui s’écrasent sur les roches, de la légère brise dans les vallées des montagnes. Ces sensations que nous avons immédiatement au contact de la nature peuvent être agréables ou désagréables selon le ressenti que nous avons et comment elles nous touchent. Par exemple, les bourrasques qui détruisent tout sur notre passage peuvent être déplaisantes, tandis que, le coucher du soleil sur la mer par une nuit d’été peut être lui, aimable. Mais ces impressions initiales telles qu’elles le sont ne font pas encore la beauté d’une chose de la nature puisqu’il faut porter un regard esthétique. Et pour être en capacité de porter ce regard, il faut avoir une sensibilité qui nous pousse au-delà de nos sensations. Lorsque nous sommes sensibles à la beauté de la nature, nous éprouvons une émotion qui surpasse nos impressions comme le plaisir ou le dégout que nous pouvons ressentir au premier abord. En tenant compte de cela, nous pouvons nous questionner sur la présence de la beauté dans la nature, est-elle toujours belle ou pouvons-nous ressentir autre chose ?
Cette beauté naturelle marque certes un lien spontané entre l’homme et la nature, mais la nature peut aussi nous effrayer puisqu’on se retrouve face à l’inconnu. En effet, la nature ne se réduit pas seulement au réel dans son aspect physique. Elle doit aussi être comprise comme un milieu, c’est-à-dire un cadre protecteur et qui permet la vie. D’un point de vue physique et biologique l’homme naît et vît dans une nature qui le dépasse. La nature est vue comme une immensité comparée et la taille humaine. De plus, elle montre une force incomparable à la puissance humaine de par les cataclysmes ou encore les tremblements de terre par exemple. On peut alors ressentir également de la peur, mais seulement lorsqu’on s’intéresse à la nature comme milieu. La nature comme ensemble de la réalité matérielle indépendante de l’activité et de l’histoire humaine, elle, reste toujours belle quel que soit les émotions que l’on ressent à son égard. C’est ce qu’affirme Kant quand il déclare « le jugement de gout est purement contemplatif ». On entend par « jugement de gout », le jugement esthétique par lequel nous discernons et apprécions la beauté. Le gout est la possibilité de juger le beau. Dire que ce jugement est « purement contemplatif » signifie qu’il est fondé sur un plaisir désintéressé. Il veut dire que ce plaisir fait abstraction de l’intérêt que nous portons à la chose dont nous considérons la beauté, c’est-à-dire qu’il fait abstraction de ce que cette chose a de plaisant ou de déplaisant, et de bon ou de mauvais. En effet, quand nous parlons de la beauté d’une chose, ce n’est pas parce qu’elle est utile. Lorsque nous parlons de la beauté d’une chose, c’est que nous la jugeons sur le plaisir que nous donne sa simple contemplation, un plaisir qui va au-delà de tous sentiments ; c’est-à-dire qui ne prend pas en compte ce qui nous plaît ou ne nous plaît pas. Le plaisir que nous ressentons ici est le plaisir que nous avons à contempler cette chose tout simplement. Cela revient à dire que lorsqu’on dit que la nature est belle, on parle de toute la nature, pas seulement les choses qui nous plaisent. Voilà pourquoi, même les araignées ou les rats font partie de la beauté de la nature en dépit de leurs caractéristiques qui peuvent être considérées comme repoussantes. Cependant, pour pouvoir voir leur beauté, il faut pouvoir voir au-delà de leur laideur. C’est pourquoi l’art a toute son importance dans la nature.
Dans l’art, la contemplation esthétique est un concept qui date des philosophes grecs. Elle permet à l’individu à partir de l’observation de n’importe quelle œuvre, de se libérer de ses émotions pour voir la beauté de la nature telle qu’elle est. La nature occupe alors une place très importante dans l’art, qu’elle soit une source d’inspiration ou tout simplement la matière de l’œuvre pour l’artiste. D’après Platon, l’artiste créer des copies de la nature. Son rôle consiste en effet à reproduire ou à copier le plus fidèlement possible la nature, qui représente un idéal de beauté. Mais elle peut également avoir une autre dimension : celle du temps, lorsque par exemple un artiste représente un arbre à toutes ses saisons, cela nous permet de voir l’évolution dans le temps que peut avoir la nature. Cependant, en réalité, l’art ne peut pas rivaliser avec la nature. En effet, l’objectif d’imiter la nature ne pourra jamais se concrétiser car l’artiste ne dispose pas de moyens assez efficaces pour reproduire exactement la nature, qui a pour principe essentiel la vie. L’art ne pourra donc que proposer une simple caricature de la vie. C’est pourquoi la nature est à différencier de l’art. Néanmoins cela ne veut pas dire que l’art nous éloigne de la réalité. L’artiste a pour source la nature, alors, plus la reproduction de l’objet est fidèle plus le plaisir qu’on prend à la regarder est fort. Elle nous permet alors de contempler la nature sous un nouvel angle. Enfin, pour être belle, l’œuvre doit être proportionnelle et représenter correctement ce que l’homme perçoit dans la réalité. Selon Aristote, l’art doit donc, comme la nature, être harmonieux.
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