Pourquoi faut il apprendre à penser ?

Dissertation de Philosophie.

Sujet : Pourquoi faut-il apprendre à penser ?

Il est habituel de dire que la pensée est avec le langage articulé ce qui nous distingue de l’animal. Nous savons que dès notre naissance nous rêvons et que le rêve constitue une forme de pensée, il semble donc paradoxal de se demander pourquoi il faut apprendre à penser.

Le « pourquoi » ici nous amène à nous interroger sur les raisons/motifs et la finalité d’apprendre à penser, dans quel but faut-il apprendre à penser.

Se demander pourquoi il faut apprendre à penser ce n’est pas se demander si on doit apprendre à penser mais c’est se demande pourquoi il faut apprendre à penser, c’est-à-dire pour quelles raisons et dans quelle bute apprendre à penser est une nécessité à laquelle on ne peut se soustraire, comme nous le suggère l’expression « faut-il ».

L’apprentissage nous permet d’acquérir par l’étude, par la pratique ou par l’expérience une connaissance, un savoir-faire. Cependant, l’apprentissage ne nécessite pas de partir de zéro, par exemple, je sais mouvoir mes pieds, mais j’ai appris à marcher. Apprendre, c’est donc mettre en œuvre notre capacité à utiliser l’expérience comme source d’information afin de s’adapter aux exigences du monde qui est le nôtre.

Quant à la pensée au sens large elle est plus au moins synonyme de « croire », une pensée n’est pas nécessairement un acte d’assentiment réfléchi à un contenu mental (le conducteur peut penser qu'il doit tourner à droite sans y réfléchir), on parle alors de la pensée inconsciente. Au sens étroit, une pensée est un acte réfléchi, conscient et délibéré dans lequel on s'engage volontairement (le joueur d'échecs pense qu'il doit avancer sa tour) ici, c’est la pensée consciente. Une pensée est, en ce sens, rarement un acte mental isolé : elle fait partie intégrante d'un raisonnement, d'un calcul ou d'une suite d'autres pensées. Elle est alors un processus discursif, actif et intentionnel, qui dure un certain temps, et dont le résultat peut être un certain nombre de jugements ou un certain nombre d'actions accomplies délibérément.

Spontanément on aurait tendance à penser qu’il ne faut pas apprendre à penser, car penser est une chose innée, que nous possédons dès la naissance. Néanmoins, notre façon, de pensée est-elle la bonne façon de penser ? La pensée, n’est-elle pas une chose qui se travaille ?

Autrement dit, faut-il penser que la pensée est innée et que nous la possédons par nature ou au contraire faut-il penser que la pensée est une chose que l’on acquière et que l’on travaille tout au long de notre vie ?

On retrouve chez Héraclite la formule suivante « la pensée est commune à tous » : ainsi, chaque homme arrive dans notre monde déjà pourvu de pensée. La pensée est une chose naturelle qui est donnée à tout homme. Notre être en son entier est indissociable de la pensée quelle que soit sa modalité : d’où la célèbre phrase de Descartes «je pense donc je suis.» néanmoins, ce cogito ne représente pas un type de représentation, mais se décline en plusieurs modes : selon Descartes être une chose qui pense veut dire être une chose qui aime, qui veut, qui haie, qui sent, qui imagine …La pensée donc représente notre activité mentale dans son ensemble. Affirmer que l’homme aurait besoin d’apprendre à penser insinuerais que chaque homme qui n’aurait pas suivi de cours pour apprendre à penser serait dépourvu de toute activité mentale et cette hypothèse semble invraisemblable.

En suivant l’affirmation de Descartes : « Je suis une chose qui pense, c’est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît, qui ignore, qui aime, qui hait, qui veut, qui ne veux pas, qui imagine aussi et qui sent. » En ce sens penser signifie ressentir des émotions, une sensation, exprimer une volonté, alors sachant que l’homme dès sa naissance ressent et exprime des volontés par exemple un enfant exprime la peur qu’il ressent en pleurant lorsqu’il est pris dans les bras d’une personne qu’il ne connaît pas ou bien quand l’enfant tire le bras pour atteindre un jouet qu’il veut. Il semble inutile d’apprendre à faire quelque chose que nous savons déjà faire par nature.

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