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Peut-on vouloir être heureux ?

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Par   •  29 Septembre 2017  •  Dissertation  •  1 750 Mots (7 Pages)  •  3 243 Vues

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Peut-on vouloir être heureux ?

     « Et ils vécurent heureux pour toujours », tel est le dénouement des histoires qui bercent les enfances. Au cours de la vie des hommes la quête ultime est la recherche du bonheur. C'est dans la nature de l'Homme de vouloir être heureux.

      Cependant, qu'est-ce que le bonheur ? N'est-ce pas un terme qui relèverait de l'impossible ? Dans ce cas, peut-on vouloir quelque chose que l'on ne pourra jamais atteindre ?

       Dans la mesure où le bonheur est hors de portée, n'y a-t-il pas des moyens de l’enclencher ? Et ne pourrait-on pas le reconnaître sous divers points de vue ?

     « Être heureux », Aristote déjà définissait le bonheur comme la finalité de notre existence ; il est la seule chose que l'on recherche pour elle-même, et non en vue d'autre chose. Le bonheur pose aussi la question suivante : « comment peut-on vouloir être malheureux ? »   

Depuis l'enfance, nous sommes poussés à faire des activités que l'on apprécie, qui nous apportent de la joie – considérée comme l’assouvissement intégral de tous nos désirs et nos besoins. Selon Pascal, tous les hommes cherchent à être heureux. Au premier abord on peut donc dire que le bonheur nous permet de nous épanouir. La recherche d'un plaisir de plus longue durée (bonheur) est donc omniprésente. Par exemple, nous pouvons entendre quotidiennement cette question : « avez-vous trouvé votre bonheur ? », qui est le reflet même de cette quête.

Dans notre société actuelle, le bonheur individuel peut davantage s'affirmer. Chaque individu a le pouvoir de porter un jugement sur des actions, c'est donc à cette volonté que s'attache le bonheur. Il suffit d'assurer positivement ses opinions et le sujet ne verra plus le mal ; si quelqu'un tire une balle dans un individu, le corps seulement sera touché. Pour ce qui est de l’âme cela dépend entièrement de la victime ; si ce dernier ne voit aucun mal dans la mort, alors il ne sera pas malheureux.

Le bonheur individuel est, de nos jours, également pris en compte au sein du quotidien ; désormais, nous pouvons trouver dans certaines entreprises des questionnaires destinés aux employés sur leur rapport, leur ressenti avec leur patron et leur satisfaction quant à leurs conditions de travail.

De plus, si durant les débuts du capitalisme, la croissance économique était centrale, l'idée qu'elle doit aller de pair avec une dimension plus qualitative du développement humain est aujourd'hui acquise. On peut définir ce dernier par une amélioration des conditions de vie, d'accès aux soins, à l'éducation qui seraient les composantes nécessaires pour accéder au bonheur.

Or, si ces améliorations du niveau de vie des hommes sont une condition nécessaire à leur bonheur, il est clair qu'elles ne sont pas suffisantes pour l'assurer, probablement parce que la définition du bonheur est immanquablement partielle, bancale et subjective. Comment pourrait-on alors en donner une définition claire ? Est-ce d'ailleurs vraiment possible ?

       Si le bonheur est tel la fin ultime de la vie humaine (l'eudémonisme) alors il comblerait tout désir et tout besoin. Or, si l'on s'attarde sur cette définition on admet qu'elle est impossible : la satisfaction des désirs semble inconcevable dans la mesure où l’accomplissement d'un désir entraîne l'apparition d'un autre. « Tout désir est d'éternité », on peut comprendre cette citation comme la recherche infinie du bonheur. De plus, le bonheur est dit « état de paix intérieure », cependant c'est un état qui ne cesse d'être tiraillé par un manque que procurent les désirs. Le bonheur est alors enclin à l'universelle impossibilité – personne ne peut être heureux. Peut-on donc toujours vouloir quelque chose qui touche à l'insoluble ? La quête du bonheur n'est-elle pas un problème que l'on ne peut résoudre ?

La volonté, à la différence du désir, est soucieuse de pouvoir. On peut désirer ce qu'on ne veut pas et vouloir ce qu'on ne désire pas. Néanmoins, ils ne sont pas indépendants l'un de l'autre : la volonté demeure liée au désir. En effet, cette dernière se préoccupe de sa réalisation, elle dépend de la raison. Il lui faut mobiliser des ressources, définir des moyens en vue d'atteindre une fin (l'objet de notre volonté), et d'agir en fonction de motifs ou de raison précise. Elle suppose une certaine idée de réflexion, de recul que l'on peut opposer à la spontanéité du désir, qui lui ne se préoccupe que de la fin, du fait d'accomplir son désir, plutôt que des moyens pratiques de l'atteindre. La volonté ne peut donc vouloir que ce qui est possible.

Si le bonheur est à la Nature, on peut le voir comme ce que l'on a quitté ; le plus important n'a pas commencé dans la vie, le meilleur est devant nous. L'Homme n'est pas fait pour être heureux, sinon la Nature ne lui aurait donné la raison. D'après Rousseau, l'Homme avait accès au bonheur véritable dans l'état de nature : « L'homme naît bon, c'est la société qui le corrompt », mais cela n'est plus possible pour l'homme social, l'homme qui se définit dans et par la société, cette dernière l'ayant pervertie.

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