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Peut-on être durablement heureux ?

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Par   •  16 Décembre 2017  •  Dissertation  •  2 253 Mots (10 Pages)  •  1 145 Vues

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SYNTHESE PHILOSOPHIQUE

N'y a-t-il de bonheur que dans l'instant ?

Chaque Homme est à la recherche du bonheur depuis toujours, le bonheur est ce que chacun désire mais « comment peut-on appeler le bonheur ? »  a dit Rousseau.

L'idée de bonheur comprend-t-elle la notion de durée ? Le bonheur dépend-il de nous ou du hasard et de la chance ? Le bonheur paraît évident et connu de tous mais pour autant il semble varier pour chacune des personnes. C'est un état durable de bien-être. Il est le parfait contentement, la plénitude dans l'accomplissement de tous nos désirs lorsque tous nos besoins sont satisfaits.

L’instant présent quant à lui renvoie à ce qui se tient entre le passé et l’avenir : l’instant immédiat qui ne dure pas.

Nous allons répondre à la problématique suivante : cet état de plénitude qu'on appelle le bonheur est-il voué à disparaître aussitôt qu'il est apparu ?

Nous nous demanderons si on peut être durablement heureux par la satisfaction de nos désirs. Puis nous verrons si le bonheur durable dépend de nous ?

Il semble que pour être durablement heureux, il faut combler nos désirs. Tout d'abord le désir est un manque, on désire ce qu’on n’a pas ou ce qu'il nous manque. Le désir pousse l'individu vers l'objet du désir. Le désir se crée dans l’imaginaire de l’individu et il ne provient pas de la réalité. On s’imagine l’objet désiré comme étant satisfaisant et comme l’objet qui nous manque pour être heureux, pour atteindre le bonheur. Il est donc subjectif et différent pour chaque personne. On désire seulement ce qui nous manque mais jamais ce que nous avons acquis, ce que nous possédons. Nous pouvons illustrer ceci avec un exemple concret : il est très facile de vouloir un jouet que nous n’avons pas, le jouet qui nous manque, que l'on désire. Mais pour autant il est très difficile de désirer un objet qui nous appartient, donc celui qui ne nous manque plus. L'exemple correspond au problème de l'éternel insatisfait. On ne désire jamais ce qu’on a. Ainsi selon cette interprétation, quand on a obtenu ce qu'on désire, le manque est comblé et le désir disparaît, cela est dû au caractère illimité de celui-ci. Les satisfactions des désirs sont décevantes car le désir disparaît dès lors que nous les possédons. Ils ne vont produire qu'un simple moment de plaisir bref et éphémère, un sentiment de soulagement de bien être d'avoir comblé le manque par l’objet désiré. Mais ce bref moment se transforme rapidement en ennui. L’ennui étant non pas une sensation due au manque de désir mais plutôt une sensation désagréable, de contrariété de l'incapacité à prendre du plaisir de ce que nous possédons.Par exemple lors de l'attente de Noël, l'enfant va désirer les jouets lui manquant mais au réveillon, lorsque que le jouet lui sera offert, au bout de peu temps le désir s'efface pour laisser place à la déception puis à l'ennui.

Nous nous retrouvons enfermés dans un balancement : après le désir exaucé, l'individu rapidement ne sachant pas quoi faire, tombe dans la déception. Le bonheur n'est donc qu’éphémère. Puis la satisfaction passée, elle est le départ d'un nouveau désir, qui lui-même aboutira à une nouvelle déception comme l'explique Opentarer : « le désir satisfait est une déception reconnue, le nouveau désir engendré par la satisfaction est une déception non encore reconnue ».

Après les déceptions, les Hommes cherchent une raison à cet échec. Ils s'imaginent qu'elle est due à une erreur de choix, de goût. L’objet désiré finalement ne leur convient pas. Nous pouvons l’observer avec une déception amoureuse : « il ou elle n’était pas de mon goût » puis à nouveau l'individu désire le conjoint parfait pour eux : « je trouverai la bonne personne plus tard ».

On se retrouve à enchaîner les désirs mais aussi les déceptions, en recommençant indéfiniment ces actions. Nous pouvons interpréter ces actions comme un Homme poursuivant le bonheur symbolisé par ses désirs qui ne cessent de lui échapper, mais pour autant il espère toujours les atteindre.

Nous nous retrouverons voués tout notre existence, à un perpétuel balancement entre la souffrance parce que je désire ce que je n'ai pas et l'ennui parce que j’ai ce que je ne le désire plus dès lors qu'il m'appartient. Schopenhauer imagine cela : « la vie oscille comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui ». Cela symbolise le cercle vicieux de la vie d'un homme cherchant le bonheur.

Pour conclure « il y a deux catastrophes dans l'existence » disait George Bernard Shaw : « la première, c'est quand nos désirs ne sont pas satisfaits, la seconde c'est quand ils le sont ». Cette citation représente bien le sentiment de l’impossibilité d’être heureux durablement. L’accomplissement des désirs ne procure qu'une joie de courte durée.

Or le bonheur est un état durable qui ne peut pas être atteint par la satisfaction de tous les désirs, car les désirs sont illimités et ne provoquent que des plaisirs éphémères. Il semble donc que l'attitude idéale consiste à limiter ses désirs pour atteindre le bonheur durable.

De nombreuses personnes pensent que le bonheur durable n'existe pas, tout comme les plaisirs stables et continus. Platon et Schopenhauer sont les représentants de cette philosophie. Mais pour autant, il existe de nombreux contre-exemples : des couples heureux, des moments de plaisir qui durent. Il y a des moments qui ne se sont pas vécus comme des moments de frustration, de déception ou encore de manque mais plutôt comme des moments de confiance et de douceur. Pour cela, il faut désirer que ce que nous faisons et le bonheur sera perçu comme un moment durable et stable.

L’espérance est le fait de désirer. Comme le désir porte sur ce qu'on n’a pas ou qui n'est pas, alors espérer, est désirer sans jouir. L’espérance est alors un désir sans jouissance.

De plus l'espérance est un désir dont on ignore s'il sera satisfait car l’espérance porte toujours sur l'avenir. Nous en déduisons qu’espérer, c’est désirer sans savoir. L’espérance est un désir ignorant. Et pour finir l’espérance est un désir qui ne dépend pas de nous donc l’espérance est un désir impuissant. En admettant les trois propositions précédentes

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