Peut-on ne pas être soi-même?

Nous sommes habituellement persuadés d’être nous même, d’avoir une seule et unique identité. En effet, il nous paraît impossible de ne pas ne pas être soi-même car nous avons une identité. Et si nous avons une identité, il nous est donc impossible de ne ne pas être soi-même. Ainsi, lorsque nous regardons une photo de nous enfant, on se reconnaît toujours : il y a un lien entre lorsque nous étions petit et maintenant et nous nous considérons comme étant toujours le même malgré le temps qui passe.

Et pourtant, est-ce si évident ? Car il nous arrive parfois de vouloir changer notre caractère, nos vertus pour peut-être tenter se s’intégrer à la société et ainsi ne plus tellement être nous-même. De plus, avoir une identité, c’est être doté d’ipséité, une permanence dans le temps. Mais y a-t-il vraiment cette permanence qui est en nous et si ce n’était pas le cas, alors peut-être pourrais-je ne pas être moi-même ?

Et qu’entend-on par «rester soi-même» dans le langage courant ? Cela renvoie souvent au fait d’avoir une identité, d’être toujours le même dans nos actes et dans nos pensées, d’avoir une continuité dans nos actes. Philosophiquement, cette notion renvoie également à l’idée d’identité et d’essence. Et cette identité est définie par l’unité, l’unicité et l’ipséité. La question «peut-on ne pas être soi-même» nous invite donc à nous interroger sur la capacité et la légitimité qu’a le sujet à ne pas avoir d’identité.

Mais est-il possible de ne pas avoir d’identité et donc de pouvoir être quelqu’un d’autre que soi ? En effet, l’identité semble être quelque chose d’ancrée en nous depuis notre naissance donc est-il possible de s’en échapper ? On se demandera donc si nous pouvons arriver à quitter notre identité initiale pour tenter d’être quelqu’un d’autre ou si nous sommes condamnés rester nous- même pour toujours.

Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps qu’il semble que nous ne pouvons pas vivre en étant quelqu’un d’autre et que notre identité sera la même de notre enfance à notre mort. Puis nous nous demanderons s’il n’est quand même pas possible de s’échapper de notre identité et donc de ne pas être nous même.

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