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Peut-on accéder au salut par la simple obéissance fondée sur la crainte du châtiment ou alors par la connaissance vraie ?

Commentaire de texte : Peut-on accéder au salut par la simple obéissance fondée sur la crainte du châtiment ou alors par la connaissance vraie ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  2 245 Mots (9 Pages)  •  412 Vues

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Commentaire de texte philosophie :

        

        D’un point de vue étymologique, la liberté humaine est opposée à l’esclavage. En effet, l’esclave n’est pas libre dans le sens où tout ce qu’il peut faire ou non dépend exclusivement du bon vouloir de son maître. C’est pourquoi l’homme libre est définit comme étant celui qui posséderait ouvertement de ses biens et disposerait librement de sa personne. La plus part du temps, lorsque l’on parle de liberté, celle-ci est très vite assimilée à la possibilité de pouvoir faire ce que bon nous semble sans aucunes limites. Être libre signifie alors celui qui ne peut pas être soumis à une volonté autre ni à une contrainte extérieur. Face à cette liberté qui reposerait alors sur le fait que l’on ne puisse pas nous empêcher de faire quoique ce soit on a par ailleurs cette notion de destin, de déterminisme qui est une conception philosophique qui dit que tout est explicable par une cause précédente et de fatalité (du latin fatum). Dans cet extrait de Spinoza, l’auteur défend ici qu’être libre ne signifie pas être soumis à ses propres désirs de façon irrationnelle mais plutôt vivre selon les lois de la raison. Spinoza pense alors que la liberté est une force d’âme qui se construit au fur et à mesure. C’est pourquoi, il est légitime pour nous de nous demander si l’on peut accéder au salut par la simple obéissance fondée sur la crainte du châtiment ou alors par la connaissance vrai ? L’enjeu de notre réflexion sera donc, avec Spinoza, de répondre à cette problématique en expliquant d’abord que la plupart des hommes ont une fausse idée de la liberté, puis nous montrerons que si les hommes ne croyaient pas à la survie de leur âme, ils retrouveraient leur fausse liberté et suivraient leurs penchants sans se soucier de la moralité et enfin, nous verrons que tout le raisonnement de l’auteur progresse vers la démonstration de l’irrationalité de la conception de la liberté pour la plupart des hommes.

        Dans cette première partie qui correspond aux trois premières lignes de cet extrait c’est-à-dire de « La plupart des hommes […] » à « […] de la loi divine », Spinoza nous appelle à réfléchir sur la liberté des hommes en nous expliquant la conception de la liberté pour l’homme et sa relation avec la religion. Nous pouvons déjà constater que le terme « la plupart » nous indique que Spinoza fait une généralité de l’homme. L’homme est-il réellement libre ? Aujourd’hui, l’homme pense être libre puisqu’il ne dépend pas de quelqu’un d’autre et s’oppose donc à l’esclavage.  Cependant, l’homme ne se permet pas de pouvoir assouvir ses désirs les plus fous. Il le pourrait dans l’absolue, mais il ne le fait pas car l’homme est libre jusqu’au moment où il atteint sa limite, en d’autre terme, sa raison. La notion de liberté reste donc ambiguë. Spinoza nous explique par ailleurs dès les premières lignes de cet extrait qui va de « La plupart des hommes […] » à « [ ...] obéir à leurs penchants » (ligne 1, 2) que selon lui, la liberté est définit comme étant pouvoir obéir à ses « penchants » c’est à dire à touts ses désirs. L’homme est donc munit d’un certain libre arbitre au fait de pouvoir se soumettre ou non à ses « penchants ». L’expression « semblent croire » nous amène à comprendre que les hommes paraissent donc considérer comme probable que le libre arbitre désigne une obéissance sans failles aux désirs que nous éprouvons à tout point de vues mais qui peut paradoxalement opérer à un abandon de cette liberté dans la mesure où s’effectue un certain renoncement comme nous l’indique la seconde partie de la phrase citée précédemment « et qu’ils abandonnent de leur indépendance dans la mesure où ils sont tenus de vivre dans la prescription de la loi divine ». En effet d’une part, le libre arbitre désigne cette obéissance pleine aux désirs et pulsions que l’on éprouve à l’instante et d’autre part, qu’un abandon de cette liberté est donc possible et potentiellement souhaitable, dans la mesure où s’effectue comme dis précédemment, un abandon, une concession. Si la liberté désigne l’assouvissement de chacun de nos désirs, alors nous dis Spinoza, la conséquence de cela serait donc que l’obéissance à la loi divine (et morale) paraîtrait donc, logiquement comme une restriction à leur liberté. Dans ce cas, nous pouvons évaluer que l’obéissance n’est justifiable que par deux éléments spirituels, psychiques : d’abord, l’espoir. Effectivement l’espoir d’être délivré de « la prescription de la loi divine » et d’être donc par la suite récompensé après la mort. Puis, la peur. En effet, la crainte de la punition éternelle et de châtiments sinistres poussent l’homme à éviter la désobéissance. Les hommes sont donc contraint de prendre en compte « la prescription de la loi divine » à travers des livres sacrés tel que la Bible par exemple. Cette loi émane de la religion s’appuyant donc sur la crainte et l’espoir. Se sentant contraint d’obéir au commandement divin, les hommes échangent ce qu’ils pensent être le libre arbitre contre une acceptation de la loi prescrite par Dieu. Évidemment, l’expression « semble croire » nous indique également très clairement qu’il s’agit là d’une illusion humaine illustrant parfaitement le fait que la plupart des hommes ont une fausse idée de la  liberté.

        Ayant expliquer en quoi les hommes avaient une conception fausse de la liberté selon Spinoza, nous pouvons à présent analyser les conséquences de cette fausse conception en ce qui concerne la moralité et la religion en montrant que les hommes qui obéissent à la loi divine répriment leurs penchants de part les deux éléments psychologiques qui sont la crainte et l’espoir mais parallèlement, Spinoza nous parle ici d’un retour à l’homme dans ses travers, ses penchants, s’il ne croyait pas à la survie de son âme. L’auteur développe cela de la ligne 4 à 12 :  « La moralité donc, et la religion […] obéir à la fortune plutôt qu’à eux même. ». Afin de parfaire notre analyse nous la diviserons en deux sous parties, d’abord de la ligne 4 à 8 : « La moralité[…] et leur âme impuissante ». Puis, de la ligne 8 à la ligne 12 : « Et si […] eux même. ».

Parfois, il se peut que les hommes se trompent quant au véritable aspect de la moralité et refont la même erreur pour la religion. On peut affirmer qu’il s’agit là bien d’une erreur, que les hommes se trompent,  grâce à l’expression « prennent pour » (ligne 4) que l’on peut interpréter comme croire qu’un choix est autre. On constate donc qu’il y a une confusion qui est faite entre le domaine de la moralité et celui de la religion. Celle-ci peut par ailleurs désigner deux choses différentes en fonction du point de vue : la connaissance de Dieu, du vrai Dieu mais également, paradoxalement, une superstition. Pour la plupart des hommes, on remarque un lourd contresens entre ce que l’on peut donc qualifier de la vraie moralité et la vraie religion. Effectivement, les hommes pensent selon Spinoza, que « la moralité donc, et la religion, et sans restriction, tout ce qui se rapporte à notre force d’âme » est en réalité perçut par l’homme comme un fardeau qu’il est contraint de supporter pour pouvoir obéir à la loi divine, de manière à pouvoir recevoir après la mort une récompense autrement dit « le prix de la servitude » (ligne 5). Nous pouvons comprendre cela comme une certaine forme d’impuissance à quelque part s’éduquer soi-même. De surcroît, Spinoza va également dans cet extrait faire une analyse particulièrement intéressante du double mécanisme de l’espoir et de la crainte. L’espoir d’une récompense après la mort et de la crainte d’un châtiment en cas de désobéissance représentent, en effet, les moteurs psychologiques essentiels poussant ainsi les hommes à pratiquer leur religion assidûment et donc d’obéir à la loi divine comme nous le montre la citation suivante « […] et ce n’est pas cet espoir seul, mais aussi et surtout la crainte d’être punis par d’horrible supplices après la mort, qui les poussent à vivre selon la prescription de la loi divine […]  ». Pour la plupart des hommes, leur moralité serait donc basée sur l’obéissance de la religion, de la loi religieuse sous l’effet de la crainte mais aussi de l’espoir. Cette crainte liée donc à l’enfer et l’espoir lié au paradis sont selon Spinoza connectées à notre servitude et la faiblesse de notre âme. Spinoza souligne d’ailleurs la faiblesse de l’âme humaine sous l’influence de la crainte et de l’espoir avec l’expression « âme puissante » qui est particulièrement significative. Il n’y a alors pas d’espoir sans crainte, ni de crainte sans espoir, elles sont liées l’une à l’autre.

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