Lettre à Mécénée de Epicure
Commentaire de texte : Lettre à Mécénée de Epicure. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Etsioay • 2 Novembre 2021 • Commentaire de texte • 2 155 Mots (9 Pages) • 918 Vues
ROZBORSKI Tatiana TERM5 08/10/2021
Explication de texte : Epicure
Ce texte est issu de « Lettre à Ménécée » écrite par Epicure à son disciple, cet extrait traite du bonheur, du plaisir et de la vertu. La question qui est alors posée est : Comment bien vivre pour atteindre le bonheur ? De cette question, Epicure présente sa conception du bonheur à savoir qu’il est plaisir, mais que pour l’atteindre il faut être sage.
Ainsi, il propose une thèse ambiguë basée sur la privation des désirs dont la satisfaction engendre le plaisir et dont l’accumulation permet de mieux trouver la bonne voie vers le bonheur. En ce sens, le texte d’Epicure est L’enjeu de son argumentation consiste à défendre sa conception du plaisir, c’est-à-dire la nécessité de l’autosuffisance ; il faut que les Hommes sachent se contenter de ce qu’ils ont, et cela grâce à l’exercice de la vertu ; le sage sait exactement de quoi il est dépendant et choisit de se suffire à la satisfaction des besoins humains naturels dans un but de vivre et de bien vivre.
Ce texte est construit en trois parties, premièrement (jusqu’à « celui du corps » l.4), Epicure nous présente sa thèse, à savoir que le bonheur est le but de la nature humaine et qu’il est atteint suite à une succession de plaisirs (= résultat de la satisfaction d’un désir). Puis (jusqu’à « un mauvais sens » l.8), il explique la différence entre un désir nécessaire (un besoin) qui est responsable du bien-être de l’âme et du corps et un désir négligeable qui entraîne, la dépendance soit la souffrance. Enfin (jusqu’à « trouble des âmes » l.16), il conclut son argumentation avec les conditions à suivre pour vivre heureux.
Epicure présente sa thèse dès le début de son texte. Il s’agit pour lui de défendre l’idée selon laquelle l’accomplissement du bonheur consiste à se contenter des plaisirs dont dépend la nature humaine, autrement dit, c’est quand on croit manquer de quelque chose, que l’on ne peut être heureux.
« Nous faisons tout afin d’éviter la douleur physique et le trouble de l’âme. » [l.1], ici, pour Epicure, les Hommes sont toujours à la recherche du bonheur, c’est leur ultime but à atteindre. Dans cette première phrase, il définit sa conception du bonheur qui est alors l’absence de malheur, soit la suppression de la souffrance physique et du trouble de l’âme. Pour lui, être heureux c’est être dans un état de sérénité avec soi-même ; « toute l’agitation de l’âme tombe » [l.2].
Cependant, pour connaître le bonheur les Hommes sont tout d’abord en quête de plaisirs afin de combler le manque (= la souffrance corporelle et de l’âme) qu’ils ressentent avant l’accès au bonheur ; « l’être vivant n’ayant plus à s’acheminer vers quelque chose qui lui manque » [l.3]. Ainsi, le bonheur est non seulement la destinée de l’Homme mais il est aussi critère puisque ces plaisirs dont il doit se contenter doivent lui être primordiaux ; « ni à chercher autre chose pour parfaire le bien-être de l’âme et celui du corps » [l.4], comme par exemples ; manger, boire, dormir, se couvrir (≠ nature animale). Nous somme dépendant de ces désirs qui sont en réalité des besoins, c’est la raison pour laquelle il faut se suffire à leur satisfaction sans chercher à assouvir l’ensemble de nos désirs qui sont le plus souvent opulents et responsables du manque.
En d’autres mots, Epicure explique que la dépendance que les êtres humains éprouvent face à leurs désirs est l’une des causes les plus importantes à leur souffrance, ainsi c’est paradoxalement dans la privation, la suffisance du minimum, que l’Homme est satisfait et heureux.
Ensuite, Epicure explique comment reconnaître un plaisir responsable du bonheur et un plaisir qui entraine le malheur. Cela consiste au classement des différents désirs humains en trois catégories ; les besoins naturels, les plaisirs naturels non nécessaires et les plaisirs extérieurs, matériels à éviter.
Tout d’abord, Epicure réaffirme sa thèse ; « Le plaisir est le but de la vie » [l.5], mais en accentuant sur la nature des désirs à satisfaire. Il enseigne donc la différence entre la nécessité et l’avidité de la nature humaine en mettant en valeur les plaisirs négligeables pour l’Homme ; « nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées » [l .5-7], ici, Epicure parle des plaisirs érotiques (= nature animale) avec la citation de la « volupté » (= Plaisir sexuel, sensuel, intense et raffiné, vive jouissance, délectation*) et des « jouissances » (= 1. Plaisir intense, intellectuel ou moral, que l'on tire de la possession de quelque chose ou de la connaissance, 2. Plaisir physique intense*). Il critique ces philosophes opposants à sa thèse qui pensent que le bien-être du corps est le plaisir charnel ; « ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens » [l.7-8], tandis que pour Epicure, le plaisir corporel est tout simplement l’absence de douleur.
Cette discrimination qu’il fait vis-à-vis des différentes conceptions du plaisir, permet de s’interroger soi-même en se demandant non pas seulement si la satisfaction de tel ou tel désir nous procurerait du plaisir, mais aussi s'il en résultera ou pas un plaisir durable (bonheur) ou au contraire une souffrance, comme par exemples dans ce cas de l’amour charnel : la jalousie, la séparation, la passion, la perte de l’être aimé.
Ceci dit, il n’est pas question d’exclusion totale de la globalité des désirs négligeables mais plutôt de la compréhension des dangers, des douleurs qu’ils peuvent apporter : Les Hommes doivent éviter les désirs nuisibles à leur quête du bonheur, soit, ceux qui n’entraînent que l’agitation du corps et de l’âme comme la cupidité, la gourmandise, la luxure. Cependant, certains procurent bien du plaisir mais qui n’est pas nécessaire à bien vivre.
Ainsi, Epicure instruit le principe que le malheur des Hommes provient de leurs désirs lorsqu’ils ne sont pas nécessaires à leur nature, d’où l’importance de distinguer ceux dont il faut s’écarter et ceux dont la satisfaction nous rend heureux. C’est donc la connaissance de leurs désirs qui permet aux êtres humains de suivre la bonne voie vers le bonheur.
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