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Lettre à Ménécée, Epicure

Commentaire de texte : Lettre à Ménécée, Epicure. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  1 689 Mots (7 Pages)  •  4 031 Vues

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INTRODUCTION :

Cet extrait étudié est tiré de la Lettre à Ménécée, rédigée par Epicure. Ce dernier est un philosophe grec qui a vécu au III siècle avant JC, il est connu pour avoir fondé son propre mouvement philosophique épicurien ainsi que sa propre école : l’école du jardin. Son mouvement est basé sur la recherche du bonheur et d’une sagesse permettant d’atteindre l’ataraxie. Cette lettre peut être considérée comme le “manuel du bonheur” grâce à un tetrapharmakos. Ce quadruple remède consiste en quatre conseils permettant d’atteindre le bonheur : ne craignez pas les dieux, ne vous inquiétez pas de la mort, le bonheur est facile à obtenir, la souffrance est facile à supporter. Ainsi Epicure nous présente son éthique. Il montre qu’il y a un lien causal, entre la vertu et le bonheur. Le passage que nous allons commenter ici présente le quatrième remède (130 à 132). Ici, l’auteur s'attarde surtout sur le plaisir et le désir : Tous les désirs sont-ils bons ? Quels sont les biens apportés par la satisfaction des désirs ? Quel est l’enjeu de maîtriser ses désirs? Comment accède-t-on au plaisir ? Selon Epicure, l’analyse des désirs grâce à la philosophie nous permet d’apprécier le plaisir recherché. Le bonheur est alors possible, à savoir, pour le corps, l’absence de douleur, et pour l’âme, l’absence de trouble (l’ataraxie). Il faut donc agir pour souffrir le moins possible, et donc être capable de comparer les plaisirs et les souffrances, avant de désirer et d’agir.

Dans le premier paragraphe (130), Epicure distingue les différentes formes de désirs et leurs effets sur l’homme. Il commence par énoncer un principe très général qui doit guider son disciple dans la recherche du bonheur : “c’est un grand bien [...] de se suffire à soi-même”. L’homme heureux vit, comme les dieux, dans l’autarcie (autarkeia : étymologiquement, le fait d’être à soi-même sa cause, donc de ne pas dépendre d’autre chose que soi-même, finalement : d’être autosuffisant). Le bonheur du sage ne peut être complet que s’il ne dépend pas des circonstances extérieures ou de facteurs qu’il ne contrôle pas. Pour cette raison, le sage apprend à se contenter de peu. A l’inverse, celui qui a pris l’habitude de consommer beaucoup ou de vivre dans le luxe souffre quand les biens auxquels il est habitués viennent à manquer. Le sage est donc celui qui sait se contenter de plaisirs simples et naturels, aisés à se procurer. C’est pourquoi Epicure mentionne le “désir naturel” qui provient des besoins primaires (par exemple le désir de manger un peu quand on a faim). Ces besoins sont simples à satisfaire et les désirs qui y sont liés sont facilement assouvis, et ainsi ils permettent à une personne d’être satisfaite. Parmi ces désirs se distinguent néanmoins ceux qui sont nécessaires à l’homme (la faim, la soif), les désirs non-nécessaires (contingents) et qui ne sont pas indispensables afin d’être heureux (comme les désirs sexuels). L’analyse d’Epicure s’oppose à la caricature de l’époque qui représentait Epicure lui-même et ses disciples comme des débauchés. En effet, Epicure rejette les plaisirs des débauchés comme non-naturels ou vains (irrationnels, voire irréalistes ou sans objet, sans rapport avec les besoins naturels de l’homme). Le désir de l’immortalité, critiqué plus haut dans la lettre, est aussi un bon exemple de désir vain. Les plaisirs liés au luxe ou à la débauche sont plus difficiles à satisfaire et ne sont pas garantis dans le temps dans la mesure où un événement peut venir empêcher l'assouvissement de ces désirs. C’est-à-dire que l’homme peut s’habituer à assouvir ces désirs non-naturels, or dès que celui-ci n’est plus en capacité de les assouvir il ressent alors du manque qu’il ne peut immédiatement combler. Par exemple, si un individu très fortuné est habitué à acheter des habits de marques et que, par la suite, celui-ci se retrouve sans argent (dans une situation qu’Epicure appelle “mauvaise fortune”) alors il ne sera plus en capacité de contenter ses désirs et ressentira par la suite un manque car il était devenu dépendant à ce train de vie et à la satisfaction que lui procurait l’achat de ce type de vêtements. Afin d’éviter ce manque, il faudrait alors éviter de désirer ce qui n’est pas naturel car des désirs naturels peuvent autant satisfaire l’individu que des désirs superficiels et les désirs naturels sont en plus de cela, plus accessibles et risquent moins de manquer à l’individu. Ainsi l’homme se suffit à lui-même et n’a nullement besoin de biens superficiels. Cette idée rejoint l’idée d’autarcie. L’homme qui se contente de peu est autonome et c’est seulement lorsqu’il l’est, qu’il peut alors jouir pleinement de ces plaisirs et en tirer le meilleur. Néanmoins, cette capacité n’est pas un égoïsme facile car l’on peut être tenté de désirer ce que l’on ne peut avoir et alors ressentir du manque. Le manque survenu lorsque l’individu convoite quelque chose qu’il ne peut obtenir est donc un obstacle à son plaisir et ainsi un obstacle à son bonheur. Il faut donc s’habituer à une nourriture simple, et cela vaut pour les plaisirs en général. Epicure énonce même ici quatre raisons

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