Le Beau chez Kant

        Le Beau chez Kant

        Ce à quoi Kant s'intéresse, ce n'est pas à la beauté, ou au Beau, comme propriété objective des choses ; ce qui l'intéresse est le jugement que nous formulons, lorsque nous trouvons que telle ou telle chose est belle. Ce type de jugement, Kant le nomme jugement de goût.

        Commençons tout d'abord par énoncer ce que n'est pas le jugement de goût : il s'oppose au jugement de connaissance. Le jugement de goût n'apporte rien à la connaissance de l'objet dont on juge qu'il est beau. Lorsque je juge que cette fleur est belle, je n'apprends rien sur elle ; un botaniste, par exemple, estimerait que cette information est inutile, elle ne m'apprends rien sur la fleur. Un exemple de jugement de connaissance serait le suivant : 'cette fleur a des épines', ou encore 'cette fleur est verte'.

        Le jugement de goût est donc toujours un jugement esthétique : il n'est pas objectif mais toujours et nécessairement subjectif. Ce sur quoi nous sommes renseignés, grâce au jugement de goût ou de beauté, ce n'est pas l'objet du jugement, mais sur le sujet du jugement : sur celui qui le prononce, et nous en savons plus sur la façon dont il est affecté par la représentation de l'objet, sur l'état dans lequel il se trouve.

        Kant décortique ensuite, en quelque sorte, ce type de jugement particulier qu'est le jugement de goût. Il nous dit que ce jugement possède caractéristiques :

        Le Beau y fait l'objet d'une satisfaction désintéressé.

        Le Beau plaît universellement, et sans concept.  

        Le Beau est ce qui fait l'objet d'une satisfaction nécessaire : nous ne pouvons pas ne pas l'éprouver.

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