La recherche du bonheur nous éloigne-t-elle du bonheur ?
Dissertation : La recherche du bonheur nous éloigne-t-elle du bonheur ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Daria Gilbert • 8 Décembre 2017 • Dissertation • 3 866 Mots (16 Pages) • 1 300 Vues
Dissertation de philosophie
PB : La recherche du bonheur nous éloigne-t-elle du bonheur ?
Le bonheur. On en entend souvent parler, voire on en parle nous même. Pourtant, qu'est ce que le bonheur, ce concept immatériel et un peu flou que nous semblons tous viser ? Pourquoi nous obsède-t-il autant ? Comment le trouver ?
La recherche du bonheur nous éloigne-t-elle du bonheur ? Ou au contraire la recherche du bonheur nous rapprocherait-elle de celui-ci ? Autrement dit, cette recherche du bonheur est-elle concluante ou nous empêche-t-elle d'y accéder ?
La recherche du bonheur ne se résumerait-il pas à renoncer à le chercher afin d'être heureux avec ce que l'on a ou ce que l'on peut facilement avoir ?
Pour répondre à cette question, nous envisagerons tout d'abord la thèse qui suggère que la recherche du bonheur nous rapproche du bonheur : Dans un premier temps, on atteint le bonheur est atteint en étant accompli et non subis, car premièrement, le bonheur réside dans la liberté de l'individu, deuxièmement, un bonheur subis n'est pas véritablement un bonheur car il n'est pas durable, et troisièmement, nous créons nous même la source de satisfaction de nos désirs. Puis dans un second temps, nous verrons que la recherche du bonheur peut être un cercle vertueux, car premièrement, voir les autres trouver leur bonheur nous encouragerai à trouver le notre, deuxièmement, en satisfaisant nos désirs nous pouvons aussi satisfaire ceux de notre entourage, et troisièmement, notre bonheur pousse notre entourage à trouver le sien. Puis nous allons considérer la thèse inverse, qui suggère que la recherche du bonheur nous éloigne du bonheur : Dans un premier temps, nous verrons que satisfaire tous ces désirs de manière durable est intense est impossible, ce qui rend cette recherche inutile ; car premièrement, le caractère illimité de nos désirs les rend irréalisables, deuxièmement, la satisfaction de l'un de ces désirs ne garantie pas que l'on soit heureux, troisièmement, les désirs sont un obstacle au bonheur dans la réalité car ils subsistent en grande partie dans l'imaginaire. Puis dans un second temps, nous verrons que nous ne pouvons être heureux dans le moment présent, car premièrement, nous ne sommes heureux que dans le souvenir de bonheurs passés, deuxièmement, nous ne somme heureux que dans l'impatience d'un bonheur futur, troisièmement, le bonheur du présent n'est pas durable. Enfin, nous exposerons la thèse qui présente le bonheur comme quelque chose que nous créons avec ce qui est à notre portée : Dans un premier temps, c'est en simplifiant sa version du bonheur qu'on peut le trouver plus facilement : car premièrement, nous pouvons hiérarchiser nos désirs par ordre d'importance, deuxièmement, nous pouvons améliorer notre bonheur en satisfaisant des désirs simples, troisièmement, nous pouvons améliorer la qualité de notre bonheur en cessant de penser aux désirs inaccessibles. Dans un second temps, on peut trouver le bonheur en le limitant à ce qui est à notre portée : premièrement, il faut se défaire des passions car elle sont un obstacle à notre bonheur, deuxièmement, il faut ce limiter à ce qui est à la portée de l'homme, troisièmement, le bonheur réside dans notre capacité à prendre en main notre propre vie et à faire des choix.
Tout d'abord, nous pouvons réfléchir à la thèse la plus logique, expliquant que la recherche du bonheur nous rapproche du bonheur. Nous verrons tout d'abord que l'on atteint le bonheur non pas en l'attendant, mais en cherchant à l'accomplir, puis que la recherche active du bonheur peut être un cercle vertueux.
Dans un premier temps, on peut se demander si l'on ne trouve pas le bonheur en l'accomplissant plutôt qu'en cherchant à la subir. Autrement dit, n'aurait-on pas plus de chances de trouver le bonheur si l'on en fait une recherche active et que l'on vie sa vie du mieux possible plutôt que d'attendre que le bonheur arrive en se disant que celui-ci n'est que le fruit du hasard ?
En effet, on peut tout d'abord voir que le bonheur réside dans la liberté de chacun. C'est la liberté de décider d'aller chercher le bonheur, et non de l'attendre, qui facilite notre recherche du bonheur. C'est par liberté que nous décidons d'apprendre à satisfaire nos désirs, et c'est par liberté que nous apprenons à faire notre bonheur, et non à le recevoir. Cette idée est illustrée dans les « Propos sur le bonheur » de ALAIN, en 1928 :« On dit que le bonheur nous fuit toujours. Cela est vrai du bonheur reçu, parce qu'il n'y a point de bonheur reçu. Mais le bonheur que l'on se fait ne trompe point. » Mais nous pouvons encore nous demander pourquoi le bonheur reçu est-il inférieur au bonheur que l'on accomplie soit-même.
On peut voir qu'attendre le bonheur et se contenter de le subir plutôt que d'y participer n'est pas un acte de satisfaction durable. En effet, le bonheur reçu est inférieur au bonheur que l'on accompli car la satisfaction qu'il procure est moins durable et moins intense. Le fait de participer à la création de son propre bonheur fait qu'on s'en lasse moins vite, et qu'on en profite bien plus du fait que l'on ressent un certain mérite à ressentir un bonheur auquel on a participé. Un bonheur reçu n'a pas un tel attrait, car nous n'y avons pas contribué. Donc non seulement le mérite à profiter de ce bonheur peut ne pas être ressentit par l’intéressé, mais il peut également ne pas satisfaire nos désirs convenablement. Par exemple, on profite moins de la joie de ses proches lorsqu'on leur achète quelque chose (un gâteau, de la musique…) que lorsqu'on leur offre ce même bien réalisé de ses propres mains. Mais alors comment un bonheur que l'on participe à créer peut-il nous amener au bonheur ?
C'est en apprenant et en se cultivant que nous devenons la source de la satisfaction de nos propres désirs. C'est-à-dire que c'est en s'éduquant, en se donnant les moyens de réaliser ses propres œuvres que l'on s'ouvre une voie vers le bonheur et la satisfaction de nos désirs par nous-même. Si le bonheur est plus accessible lorsqu'il est fait et non subit, il est essentielle d'apprendre à réaliser ce qui nous amène à combler nos désirs. Revenons aux « Propos sur le bonheur » de ALAIN, qui dit : « On reçoit peu de plaisir de la musique si l'on se borne à l'entendre et si on ne chantait point du tout... »
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