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La connaissance de soi implique-t-elle que l'on se coupe du monde?

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Par   •  17 Mai 2016  •  Dissertation  •  1 171 Mots (5 Pages)  •  1 182 Vues

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Berthouloux Florence- Terminal L

La connaissance de soi implique-t-elle que l'on se coupe du monde ?

Le mot « connaissance » de soi implique ici que l'homme possède une conscience. En effet, la conscience, dans son sens premier désigne le fait « d'être accompagné de savoir ». On peut distinguer une conscience morale qui désigne la connaissance du bien et du mal. Et une conscience psychologique qui désigne la connaissance intérieure que le sujet, c'est-à-dire l'homme, a de lui-même.
Cependant, la question est de savoir si se couper du monde serait alors la solution pour connaître parfaitement son Moi ?


Dans un premier temps, dans son sens le plus simple, être conscient c'est être éveillé, attentif, c'est alors ce que l'on appelle la conscience spontanée. Mais dans son sens le plus approfondi, la conscience désigne ce qui rend possible de se penser soi-même, de se mettre à distance pour se contempler intérieurement comme face à un miroir. Cette conscience permettrait au sujet de penser et de savoir qu'il pense ; on parle alors ici de conscience réfléchie. C'est de cette conscience que pourrait découler un lieu de vie intérieur, dans lequel l'homme s'analyserait et se parlerait à lui-même. Elle serait également le reflet de notre Moi intérieur, marque de notre identité.
Une telle adéquation avec soi-même, représenterait alors un modèle de connaissance. Puisque l'homme, grâce à son pouvoir d'introspection, au fait de se contempler intérieurement en se posant des questions sur ce qu'il est comme « Qui suis-je ? », serait alors certain et conscient de son existence. Comme peut le dire Descartes, dès lors que nous avons conscience, nous avons conscience de nous-même, « je pense, donc je suis » ; se serait alors définir le sujet comme maître de ses pensées et garant de la connaissance. Cependant, ce serait décrire la conscience, comme Descartes, une « substance pensante ». La conscience peut en effet être aperçue comme une chose, toutefois, cela peut être discuté. La conscience peut être vu comme par Kant, comme un rapport au monde, un acte, comme la liberté du sujet qui ne pourrait se confondre si elle était une chose.


Dans un second temps, si la  conscience n'est pas une réalité, une chose, mais une activité. Alors, elle se révèle capable de créer chez l'homme de multiples illusions et incapable de livrer un savoir objectif. Rendant alors la conscience subjective et manipulable avec un sujet pouvant se méprendre sur ses propres états, ignorant la connaissance qu'il peut avoir de soi-même. Ce serait, en ce sens, le résultat d'influences comme celui du milieu social par exemple, employé par Marx, ou encore celui du milieu du désir du sujet. La conscience pourrait devenir même, à
 force d'influences extérieures, un inconscient. En effet, comme le dit Freud, certaines pensées seraient refoulées dans notre inconscient parce qu'elles ne seraient pas acceptables, dans un sens moral ou  éthique par exemple dû à nos pulsions naturelles, aux yeux du sujet.
De plus, la conscience ne saisirait que des états changeants et confus de nous-même et non pas un Moi constant. Il y aurait manifestement des changements constants dans notre personnalité, dans notre Moi, dû à l'évolution de la société, aux regards qu'autrui peut poser sur nous, aux jugements qu'il peut émettre. Le fait de ne pas suivre la mode par exemple, peut être un moyen pour autrui de se moquer et donc pour le sujet de ressentir de la honte et de vouloir changer et évoluer comme toute la société qui l'environne. Comme peut le dire Hegel, c'est alors une « lutte pour la reconnaissance », dans laquelle chaque conscience chercherait à être reconnue par l'autre comme conscience, en montrant toutes ses capacités. Autrui peut alors être vu comme un véritable juge, nous privant de notre liberté puisque face à son jugement, je ne suis plus vraiment celui que je suis réellement, je deviens celui que je suis pour autrui, c'est ce que Sartre appellera l'alliénation.
Le fait de détenir une conscience morale peut également empêcher ou du moins ralentir notre connaissance de nous-même. Puisque la conscience morale nous indique ce qui est bien ou mal, ce qui est juste ou injuste. Elle est dites innée, et tout hommes en posséderait une, lui venant certainement de ses ancêtres ou du moins de l'éducation que le sujet à reçu de ses parents. C'est alors ça qui pose problème, l'éducation et les valeurs « universelles » que nous avons reçu dès notre naissance, ne sont-ils pas des freins à notre connaissance de nous-même ? Aurions-nous agis de la même manière si l'on ne nous avait pas inculqué ces valeurs et cette conscience morale ?


Dans un troisième temps, toutefois, en cherchant des moyens à la conscience d'atteindre une plus grande objectivité, Hegel distingue deux façons d'obtenir une connaissance de soi-même sans ressentir une trop grande manipulation : la première est théorique, elle consiste à réfléchir et s'interroger par la pensée sur soi. La seconde est pratique, elle réside dans notre manière de voir à travers nos actions extérieures que l'on forme à notre image. Comme l'artiste et sa peinture par exemple, qui lui montre ce qu'il est à travers son œuvre.
Le conflit avec autrui peut être vu comme un aspect positif, en effet, il ferait d'autrui un moyen nécessaire à l'accomplissement de notre propre conscience. Malgré le point de vue de Descartes qui dit que le « je pense » se découvre dans la solitude, il semble plutôt que le « je pense » aurait besoin d'une autre conscience. Par exemple avec un enfant, sa conscience pour se constituer aurait besoin d'une autre conscience pour lui dire et l'appeler « tu » et qu'il puisse comprendre par lui-même « je ».
De même, le regard extérieur qu'autrui porte sur nous peut venir ajuster ou parfaire
 notre point de vue personnel sur notre Moi. Devoir admettre être comme autrui nous voit, permet la connaissance de soi, à travers des épreuves comme la honte qui nous renvoie objectivement notre image dans autrui, comme dans un miroir.
Se couper du monde et d'autrui nous ferait alors comme revenir à un état de nature, sans société, seul, notre conscience sur nous ne pourrait réellement exister puisque rien ne nous renverrait une image objective de nous. Seul notre point de vue, souvent subjectif ou bien même de mauvaise foi, serait notre référence sur notre connaissance de nous-même.

Pour conclure, la connaissance de soi passe par notre conscience, qu'elle soit subjective ou objective. A travers ce que nous avons vu, se couper du monde pour se recentrer sur soi-même, être dans la solitude pour trouver mon Moi intérieur car le regard d'autrui et l'évolution de la société peut jouer sur la perception que j'ai de moi-même et contredis par l'objectivité que peut me renvoyer autrui, une image que je dégage et dont je ne suis pas toujours conscient. Nous ne pouvons donc jamais réellement saisir notre Moi mais nous pouvons plus ou moins bien nous connaître.
Une réelle connaissance de soi est-elle encore possible dans la société d'aujourd'hui avec toutes les nouvelles technologies, et où autrui est présent partout ?

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