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L'Existensialisme "Tout matérialisme a pour effet....ce que sont les autres."

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Par   •  16 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  2 052 Mots (9 Pages)  •  688 Vues

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COMMENTAIRE DE TEXTE SUR L’EXISTENSIALISME

        Afin de populariser l’Existentialisme, Jean-Paul Charles Aymard Sartre (1905-1980), célèbre écrivain et philosophe français, prononça une conférence dont le texte est retranscrit dans un ouvrage intitulé « L’existentialisme est un humanisme ». Dans cet ouvrage, il s’oppose à la fois au déterminisme rationaliste et au subjectivisme absolu. Nous ne pouvons pas plus faire de l’homme un être déterminé de manière mécaniste que nous ne pouvons l’enfermer dans une subjectivité solipsiste. Nous sommes le fruit de la rencontre avec nos semblables qui nous font exister et découvrir ce que nous sommes. Par là même nous nous découvrons solidaires ou adversaires dans un même monde, où vont s’affronter ou s’unir nos libertés.

        Un découpage du texte en trois parties s’impose. Tout d’abord, J.-P. Sartre va exposer deux antithèses à l’existentialisme de « Tout matérialisme » à « que nous mêmes. » (l.1-9), celle du déterminisme absolu mis en avant par les matérialistes puis celle de la philosophie du sujet de Descartes faisant de cette certitude du “je pense“ le produit d’une expérience subjective : le cogito cartésien est présenté comme « auto-suffisant ». Par la suite, l’auteur va exposer sa thèse principale de « Ainsi l’homme » à « j’ai de moi » (l.9-14) dans laquelle  “le pour-soi renvoie au pour autrui” Sartre, autrui est la condition de notre existence, ce que nous pensons de nous renvoie à un observateur qui le reconnaît et la connaissance que nous avons de nous-même renvoie à autrui. Enfin, en découle les thèses conséquentes de « Dans ces conditions » à « que sont les autres. » (l.14-18) dans lesquelles Sartre affirme, dans un premier temps, que les libertés de l’autre et de nous se découvrent en même temps et, dans un second temps, que la dualité de notre relation à autrui : lui et nous pour lui sommes à la fois amis et ennemis.

        Dès lors, nous pouvons interpréter de deux façons différente l’être humain. Ou bien nous considérons que l’homme comme les êtres vivants est soumis à des lois, il est immanent à la nature ce qui induit que la vie de l’esprit est déterminée et produite par la matière qui, pour l’essentiel, renvoi à la nature et à l’histoire, l’homme est donc un objet déterminé du dedans qui ne possède pas le libre arbitre de la volonté. Ou bien nous considérons l’individu comme un sujet de conscience, conférant une dignité à l’homme qui n’est, donc, rien d’autre que ce qu’il se fait, il est donc pleinement responsable de ses actions qui le déterminent. Et ses déterminations, ce que qu’il est, lui est conféré par autrui, c’est lui qui lui donne son être. C’est ce que Sartre appelle l’intersubjectivité, autrement dit le fait que ma subjectivité implique l’autre. Tout rejet de l’autre comme un sujet est donc assimilable à de la mauvaise foi, au refus de reconnaître une vérité qui s’impose, au paradoxe.

        Tout d’abord, Sartre expose deux antithèses face à l’existentialisme. Il commence par critiquer le matérialisme. En effet, pour cette théorie, tous les êtres, l’homme y compris, sont des objets, soumis comme tels au déterminisme (d’où la négation de sa liberté, en ce qui concerne l’homme, alors que pour Sartre “l’homme est condamné à être libre”). Sartre veut donc marquer une spécificité du domaine de l’homme (distingué de la pure matière), défini non pas selon la quantité comme “un ensemble de réactions déterminées” (monde des choses), mais selon la qualité comme “un ensemble de valeurs” (monde proprement humain), ce qui suppose une dimension de liberté ouverte à la dimension morale de l’être humain. Sartre oppose donc l’objectivité des objets du monde matériel et la subjectivité des sujets humains. Il s’inscrit alors dans une tradition selon laquelle le commencement de toute philosophie est la subjectivité de l’individu (et non l’objectivité de la nature ou du monde matériel par exemple). “Cogito ergo sum“ René Descartes. Mais Sartre, comme on va le voir, se sépare aussi de cette tradition. Dans la tradition du « Je pense », ce qui est atteint, c’est une subjectivité strictement individuelle (même si elle se veut représentative de toute subjectivité). Or avec le Cogito existentialiste, ce qui est atteint c’est une intersubjectivité : “on ne découvre pas seulement soi-même, mais aussi les autres“. D’abord, comme dans le Cogito cartésien, dans celui de Sartre, on se découvre, “on s’atteint“ (je suis le sujet de ma propre visée). Mais en nous atteignant, nous nous atteignons “en face“ de l’autre, d’un autre qui semble nous précéder, puisque nous le découvrons au moment même où nous nous découvrons.

        Par la suite, Sartre expose sa thèse principale. En effet, découvrant l’autre qui est en face de nous, nous découvrons en même temps tous les autres, comme si, eux aussi, étaient déjà là. Ces autres sont donc ce qui conditionne le sujet que je suis : je n’ai d’existence que par autrui, en relation avec lui. Au premier abord, nous nous croyons seuls au monde, ou, du moins, nous pensons que c’est autour de nous que gravite et se constitue le monde. Or nous nous rendons compte que nous n’avons pas d’être en tant que tel, que nous ne sommes pas une substance autosuffisante, mais que pour être, nous sommes totalement dépendants d’autrui, de son existence, de son jugement, de sa reconnaissance. Ainsi tout ce qui semble faire un caractère, une qualité ou un défaut n’est pas une propriété dont nous disposerions d’abord et une fois pour toutes : il y faut la reconnaissance d’autrui. Même Robinson sur son île ne peut se dire “fainéant“ ou “travailleur“ qu’en référence à un monde préalable supposant l’existence d’autrui et de ses jugements. Nous voyons ce que nous sommes sous le regard réel ou fantasmé de l’autre. En effet, autrui doit d’abord nous attribuer une qualité pour que nous puissions la revendiquer comme étant réellement notre. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous connaître par la seule introspection : “autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même pour que je puisse m’atteindre dans ma vérité“ L’Être et le Néant, Sartre. Autrui nous est nécessaire pour que nous puissions atteindre une connaissance quelconque sur nous. Autrement, nous ne sommes rien, nous sommes “vide“. C’est autrui qui nous fait exister, c’est-à-dire nous fait nous révéler à nous-même par le regard qu’il porte sur nous. Aller tout au fond de soi, c’est donc découvrir l’autre (les autres).

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