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Grille texte Maurice Marleau ponty

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Par   •  15 Janvier 2020  •  Commentaire de texte  •  1 285 Mots (6 Pages)  •  641 Vues

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Introduction

L'homme est-il essentiellement déterminé par la nature ou par la culture ? Cette question qui partage bien des conceptions de l'humanité, des partisans d'un réductionnisme biologique aux défenseurs du tout culturel repose sur une opposition entre ce qui serait de nature et ce qui serait de culture. L'intérêt de l'approche de Maurice Merleau-Ponty dans cet extrait de la Phénoménologie de la perception tient précisément au refus de réduire l'existence humaine à cette opposition comme si ces deux instances été données. Pour ce faire, après avoir refusé la réduction du comportement aux fonctions biologiques dans la première phrase, il montre comment des attitudes que l'on pourrait prendre pour naturelles sont en fait issues de transformations culturelles. Il développe cet argument jusqu'à « sont en réalité des instiutions » en montrant que même les passions, que l'on attribue traditionnellement au corps, reçoivent des significations symboliques par la culture. Sa thèse apparaît alors « il est impossible de superpo­ser chez l'homme » deux couches, la nature et la culture. Il conclut en montrant que le propre de l'homme réunit dialectiquement la nature et la culture, car la culture donne un sens à ce qui dans la nature n'est que possibilité.

L’usage que l’homme fera de son corps est transcendant à l’égard de ce corps comme être simplement biologique.

Les théoriciens du tout biologique, dont aujourd'hui on aperçoit un retour par les théories du tout génétique ou des neuro-sciences, affirment que l'être humain ne saurait échapper aux déterminations biologiques de son corps. Ce n'est pas l'âme ou la conscience libre qui expliquerait mes choix, mes habitudes ou mes comportements, mais je suis le fruit de mécanismes biologiques, c'est-à-dire de séries causales bio-chimiques qui me constituent en dehors de toute influence consciente ou sociale. Maurice Merleau-Ponty s'élève contre ces thèses. Aux fonctions biologiques du corps correspondent des usages qui, eux, ne sont pas strictement biologiques. Ainsi la culture dépasse le corps par les usages du corps, les besoins se transforment en rites, et la faim devient repas. Quelle est l'étendue de ce dépassement ? N'y a-t-il pas d'actes corporels qui échappent à ces transformations et nous conduisent sans que nous le voulions ?

Il n'est pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d’embrasser dans l'amour que d'appeler table une table. Les sen­timents et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots. Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain, sont en réalité des institutions.

La tradition philosophique a longtemps opposé la puissance du corps à la raison dans le phénomène des passions. Dans une passion, le corps semble imposer un comportement à la conscience ou à la volonté. Ainsi en est-il de la peur : devant une araignée, tel ou telle détournent le regard comme par réflexe ou par instinct. Il est de ces répugnances si profondément inscrites en nous qu'il nous semble qu'elles expriment la nature en nous.

Merleau-Ponty propose alors une comparaison radicale entre les passions et le langage pour montrer que ces attitudes ne sont pas le fruit direct d'une prétendue nature : « Il n'est pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d’embrasser dans l'amour que d'appeler table une table. » Certes on comprend bien le caractère conventionnel d'une langue : le son « vache » désigne en français le même animal que le son « cow » en langue anglaise. Ceci relève d'un arbitraire social. Peut-on aller jusqu'à dire la même chose d'un sentiment ?

On voit bien ce qui nous arrête dans cette comparaison : comme l'a montré la linguistique de Saussure, le signe linguistique est arbitraire, mais il ne semble pas que l'émotion elle relève d'un tel arbitraire. C'est qu'il faut préciser de quoi il s'agit. Si l'on parle de crier dans la colère, c'est bien que l'expression du sentiment apparaît elle aussi un signe du sen­timent, et l'on peut admettre que qu'un sentiment reçoive une signification culturelle

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