Fiche révision matière/morale philosophie

1939 – 1945, une deuxième guerre secoue le monde.

        L’arrivée de trois états totalitaires en Europe est grandement responsable du déclenchement des hostilités en septembre 1939. Malgré l’aveuglement dont font preuve les peuples européens quant à la guerre imminente, certains savent^[1] et se préparent. Bien sûr, les premiers en lice sont l’Allemagne et l’Italie, en premier lieu parce que ce sont deux états belliqueux et expansionnistes. L’URSS est quant à elle mal préparée, voire pas préparée du tout ; la guerre civile puis la Grande Terreur  (et leurs destructions inhérentes) ayant provoqué énormément de dégâts. Néanmoins, c’est aussi en raison de son retard industriel par rapport au trio France-Angleterre-Allemagne que l’URSS est mal préparée. L’Italie, elle, et Mussolini, ne cache pas sa volonté de refonder l’empire romain de l’Antiquité ; âge d’or, fruits de tant de phantasmes, et que les fascistes cherchent à imiter. Pour le Japon, la guerre a commencé plus tôt. L’empire du soleil levant possède déjà la Corée (vassale de la Chine), s’empare de la Mandchourie en 1931 puis entre en guerre contre la Chine dès 1937.

En Europe, Hitler attend le moment où l’économie permettra le réarmement de l’Allemagne, afin de la doter d’une force de frappe plus importante encore que celle de la première guerre mondiale. Les Allemands, contraints ou acteurs, veulent abroger le diktat de Versailles, qui prévoit des remboursements à la France jusqu’en 1988. En mars 1936, la Rhénanie, région limitrophe de la France, de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas, est remilitarisée. Les états-majors français et britannique n’ont pas d’impression de déjà-vu, et ne bougent pas face à la menace qui se profile. L’Axe Rome-Berlin se crée la même année^[2]. L’Allemagne, toujours dans la stratégie de son espace vital, annexe l’Autriche en 1938 ; c’est l’Anschluss. Là encore, France et Angleterre ne bougent pas. Hitler s’empare ensuite de la région des Sudètes, en Tchécoslovaquie, le 30 septembre 1938. La république envoie Daladier et l’Angleterre, Chamberlain, signer les accords de Munich auprès d’Hitler le 30 septembre 1938^[3]. Hitler promet alors de se contenter de ses possessions territoriales. France et Angleterre ne lui donnent pas tort. Hitler a besoin de temps. En 1936, il sait qu’il ne peut rien faire face à l’Angleterre et surtout la France, laquelle dispose alors de la meilleure armée du monde. Un répit lui a été accordé par l’inaction de la France et de l’Angleterre.

L’Italie, comme le Japon, est déjà en guerre. En octobre 1935, Mussolini envahit l’Ethiopie^[4]. Hitler et Staline se déclarent mutuellement leur entente cordiale à travers le pacte de non-agression, signé le 23 août 1939. Des troupes allemandes et soviétiques s’entraînent même ensemble en URSS. Était-ce une tactique de la part de Staline afin de gagner du temps pour son entrée en guerre contre Hitler ? La question demeure. En août 1939, la guerre ne peut plus être évitée.

Quelles sont les particularités de la Seconde guerre mondiale ? En quoi est-ce une guerre totale, technique et, en un sens, révolutionnaire ? (Révolutionnaire dans le sens où cela a tout changé)

I – La conquête de l’Europe, 1939-1943.

A/ Les premiers temps.

L’expansionnisme des forces de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon) est l’élément déclencheur de la guerre. Les Allemands nazifiés démarrent leur guerre d’agression contre la Pologne en septembre 1939, terre qu’ils conquièrent en quelques jours ; seule Varsovie tiendra plus longtemps. Leur conquête, ils la justifient par la doctrine nazie, qui repose sur leur croyance en la supériorité de la race germanique - dite descendante du peuple aryen - sur le reste des peuples de la Terre ; y compris les peuples latins, notamment les Français qu’ils jugent décadents. La guerre lancée par les Nazis correspond à leur volonté de se constituer un espace vital (Lebensraum). De leur côté, en Asie, les impérialistes nippons expliquent leurs conquêtes en Chine, en Mandchourie, en Corée, par leur volonté de se constituer une ‘’sphère de coprospérité’’, dominée par l’empire du Soleil Levant. L’idéologie nationale-socialiste allemande est première responsable du déclenchement des hostilités. L’Italie fasciste et le Japon impérialiste la secondent. Néanmoins, une guerre ne peut se faire qu’avec deux camps (puissances de l’Axe contre les Alliés), et les victoires de l’Axe entre 1939 et 1941 sont dues à deux choses : le pacte germano-soviétique signé en août 1939, et la neutralité des Etats-Unis durant les deux premières années de la guerre. En revanche, ce n’est pas l’Allemagne qui a déclaré la guerre à l’Angleterre et la France mais bien le royaume britannique et la république française. La stratégie d’Hitler a été payante puisqu’en commençant sa guerre à l’est, il faisait en sorte de ne pas déclarer la guerre à l’ouest, et, ainsi, de ne pas passer pour l’agresseur. L’invasion de la France n’est qu’une question de temps puisque la priorité pour Hitler et les Nazis (comme cela est exposé dans Mein Kampf) est de détruire l’ennemi centenaire qu’est la France. En septembre 1939, les 500 000 soldats français ainsi que le corps expéditionnaire britannique prennent l’initiative en envahissant le troisième Reich. Cette initiative ne pénètre pas plus loin en territoire allemand ; la stratégie est d’attendre que vienne l’ennemi, afin qu’il se brise sur la ligne Maginot^[5], véritable forteresse française. De manière incompréhensible, ils attendent la Blietzkrieg, la guerre-éclair. Même si la Légion étrangère s’est courageusement battue à Narvik, en Norvège, au cours du printemps 1940. Cette dernière est aussi aux mains des Allemands, le Danemark se soumet, la Suède demeure neutre mais est forcée de livrer ses stocks de fer aux Allemands. Quant à la Finlande, attaquée par l’URSS (nov. 1939-mars 1940), elle se positionnera finalement en faveur de l’Allemagne. La Pologne est tombée ; le martyr des Polonais va durer cinq ans, et même davantage. Les troupes allemandes sont victorieuses à l’est, et l’inertie des alliés à l’ouest laisse le champ libre à Hitler pour rapatrier ses troupes de l’est vers l’ouest. Les Pays-Bas et la Belgique tombent en mai 1940, la France en juin de la même année^[6]. Le corps expéditionnaire britannique parvient à s’enfuir en Angleterre, laissant une partie de son moral et de son matériel sur les plages de Dunkerque. En septembre 1940, l’Allemagne, l’Italie et le Japon signent le Pacte tripartite qui entérine leur alliance militaire.

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