Doit-on être juste dans un monde injuste ?
Dissertation : Doit-on être juste dans un monde injuste ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alex Gautier • 16 Avril 2016 • Dissertation • 1 349 Mots (6 Pages) • 1 968 Vues
Doit-on être juste dans un monde injuste ?
Respecter le droit, ne pas revendiquer plus que son droit, ne pas empiéter sur le droit des autres, telle est la définition d’être juste. Pratiquer la justice suppose un choix, une décision volontaire et libre : être juste c’est précisément choisir de respecter le droit alors qu’on aurait pu être injuste. Le ‘’ doit-on’’ implique qu’on a la capacité d’être juste ce n’est qu’une question de choix. Le monde est opposé à la nature, en effet on ne peut parler de justice et d’injustice que dans le cadre des rapports de droit régis par la loi (qui n’est pas donnée dans la nature) qui détermine ce qui est permis et interdit. Et enfin l’injustice est le non-respect du droit, peut prendre la forme de la vengeance, de la violence, de la tyrannie. Le terme français Justice est issu du latin Jus, qui signifie le « droit », et plus directement de Justitia, qui désigne la conformité au droit et à des règles morales. On retrouve donc déjà ici l’ambiguïté entre la norme juridique et norme morale. Mais en plus d’être une norme sociale ou morale et une institution, elle est une vertu.
L’injustice du monde semble être un obstacle à la pratique de la justice mais est-elle le seul obstacle ? N’y a-t-il pas des obstacles ou des raisons intérieures qui empêchent l’homme d’être juste ou qui le poussent à commettre l’injustice ?
La justice que nous réclamons n’est pas la même. On retrouve des situations radicalement différentes, voire hétérogène. Être juste parait un entreprise vaine et parfois dangereuse, face à cette injustice régnante. On est d’autant plus juste que le monde est injuste, mais pourquoi doit-on être juste, dans quel but ?
A la lecture de ces définitions, une première différence intéressante apparaît entre la justice et le droit : alors que ce dernier désigne toujours un ensemble de principes et de règles (morales et surtout juridiques), la justice concerne aussi le comportement et l’état d’esprit des hommes. Cela signifie qu’être juste peut être une propriété de l’homme lui-même, et pas seulement des lois ou des institutions. Selon plusieurs philosophes, la vertu est l’ « excellence » de l’homme, ce vers quoi il doit tendre pour accomplir parfaitement sa fonction et sa nature d’être humain. On remarque que la justice est toujours considérée comme un élément indispensable au comportement vertueux. Il est donc essentiel pour un individu, d’être juste pour être un homme bon, accompli. Aristote prétend que la justice est une « vertu complète » qui intègre les autres vertus dans le rapport à autrui : « la justice contient toutes les autres vertus ». La justice appelle d’un coté à l’obéissance de la loi (le légal) et, de l’autre, à une certaine forme d’égalité. Cette dernière se définit comme le fait de donner à chacun son dû. Toutefois, il ne s’agit pas de donner dans tous les cas la même chose à chacun. Il s’agit d’une proportion, une égalité entre deux rapports : Aristote distingue la proportion « arithmétique » (la même chose pour chacun), valable pour la justice corrective (la loi doit sanctionner sans faire de différence selon les personnes), et la proportion «géométrique » (variant selon le mérite), valable pour la justice distributive (qui partage les biens). Ainsi donner plus à celui qui mérite plus est juste, le juste rapport étant l’égalité entre le mérite de la personne (par rapport à celui des autres) et les biens qu’elle obtient (par rapport à ceux des autres). La vertu de justice est ainsi la « qualité qui permet de qualifier de juste l’homme susceptible d’exécuter, d’après un choix librement consenti, des actes justes et d’opérer une juste répartition soit entre lui-même et autrui, soit entre deux personnes ». Cela permet de définir la justice comme proportion tenant le juste milieu entre les ‘’ extrêmes ‘’ nommés injustices.
Nous en avons donc besoin comme critère pour répartir les biens rares et établir une symétrie. Mais pour agir
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