Dissertation sur la raison et le désir
Dissertation : Dissertation sur la raison et le désir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zope • 28 Avril 2016 • Dissertation • 2 650 Mots (11 Pages) • 993 Vues
Dissertation de philosophie
Terminale littéraire
Dans quelle mesure la raison peut-elle être opposée au désir ?
Afin de répondre de la meilleure des façons a ce questionnement il parait bon de commencer par introduire les termes clés, et de les définir.
Le mot désir provient du latin « desiderare » et désigne dans un premier temps les besoins corporels de l’individu comme manger, dormir, se reproduire, respirer et caetera. Il s’agit de sa manifestation la plus sommaire et est purement animale. Ces désirs sont d’ailleurs propres au vivant dans son entièreté, cependant, ce terme signifie aussi quelque chose de plus complexe, et qui n’est propre qu’a l’ Homme, désirer un désir. Il s’agit du prolongement du désir animal cependant notre conscience le transforme ; manger tel plat pour combler son appétit, avoir de l’argent pour profiter d’un confort matériel, ou bien prendre soin de sois pour être en bonne santé, et ainsi être un partenaire de choix plus apte a la pérennité de la lignée, et caetera. Ce terme englobe donc deux aspects très différents, dans le sens ou le premier n’est que l’émanation directe de notre instinct sur notre conscience afin de répondre à des besoins vitaux, tandis que le second, lui, est une mise en abime du désir, et repose sur l’immatériel, et est du coup un désir superflu. Et pourtant, nous ne dissocions jamais l’un de l’autre au quotidien, d’une part parce que nous avons dépassé le stade de la survie et que nos questionnements s’attardent rarement sur des besoins vitaux, mais d’autre part car ces besoins superflus nous apparaissent aussi essentiels pour notre bien-être que les nécessités vitales.
La raison quand à elle provient du latin «ratio », et est un condensé de codes et de valeurs morales que l’individu s’efforce de respecter afin de mieux vivre. Ces codes peuvent être la prolongation de son éducation, et j’entends par la l’ensemble du savoir qu’il a pu accumuler quelle qu’en sois l’origine, ou biens s’en éloigner voir même, s’y opposer drastiquement, le but étant quoi qu’il arrive d’outrepasser une certaine quantité de désirs considérés comme néfastes afin de s’en préserver et ainsi, mieux vivre. La raison provient d’un raisonnement, et son but premier est de discerner ce qui est bien de ce qui est mal.
On remarque donc d’emblée que l’un comme l’autre, servent le même dessin de bonheur et de bien-être, malgré qu’apparement antithétiques.
A présent il serait avisé de reformuler la problématique ; le désir est-il la voie a suivre quoi qu’il advienne pour arriver au bonheur, ou bien est-ce la raison ?
Dans un premier temps, nous nous demanderons si le désir seul peut rendre heureux et libre, ou bien ne fait que nous restreindre a une condition animale, puis, dans un second temps si la raison seule, et les contraintes qu’elle impose est la bonne alternative, et nous apporte le bonheur et la liberté. Enfin, si l’un et l’autre sont réellement antithétique.
Le désir lorsqu’il se manifeste nous apparait logiquement comme un manque à combler, et c’est dans la suite de cette logique que nous pensons que le combler apporte la satisfaction, et donc le bonheur, puisque nous ne pouvons être pleinement heureux si nous sommes frustrés. Spinoza disait du désir qu’il est appétit, et que c’est ce dernier qui nous maintiens en vie. C’est donc quelque chose de vital que de suivre ses envies, sous peine de dépérir, voir même, mourrir. Les dépressifs en sont la limpide preuve, car ôtés de désirs, ils ne s’intéressent plus de rien ou presque et ne vivent plus vraiment, se contentant de subsister. La manifestation du désir est donc preuve de bonne santé mentale; celui qui veut, vit, et celui qui ne désire rien, est comme figé dans sa vie. Pour qu’il y ait une action, un désir doit l’avoir engendré. Platon disait : « le luxe, l’incontinence et la liberté, quand ils sont soutenus par la force constituent la vertu et le bonheur, le reste, toutes ces belles idées, ces conventions contraires à la nature, ne sont que niaiseries et néant. » Il veut dire par la que donner libre cours a l’expression de nos désirs c’est être libre, et que de plus, contrairement a la raison qui est par essence contraire a notre nature animale, le désir constitue le bonheur et même la vertu.
Cependant, on peut opposer en tant qu’humain raisonnable à celui qui suit sans réfléchir ses envies de n’être qu’un pantin de ses dernières, et de ne pas être libre de ses choix, mais plutôt soumis par eux.
A celui qui aurais dit ces mots on peut rétorquer que suivre des règles et ne pas y déroger n’est pas la liberté non plus, mais que les outrepasser au nom du désir est la liberté, puisque la liberté, c’est le pouvoir de choisir. Si je veux revenir sur mon choix initial, je dois pouvoir me le permettre. Celui qui revient sur certaines de ses contraintes succombe donc a son désir de faire autrement, quelque sois la raison. Son moteur est aussi le désir. Mais si nous restons sur le cas de l’homme qui suit aveuglément ses désirs alors nous vient la question suivante ; Devons nous suivre nos désirs de tout temps quand bien même ces derniers empiéteraient sur ceux des autres ?
Car effectivement si je désire tuer un homme - quelle qu’en sois la raison, bonne ou mauvaise a mes yeux - j’agirais alors au-delà du cadre de ma seule liberté, et j’empiéterais conséquemment sur la sienne -ainsi que d’autre par affiliation- lui imposant mon désir, et ne lui laissant pas le choix. Dans ce sens, je suis alors le semblable de l’animal qui impose sa volonté, -comme le lion affronterais un rival pour un territoire plus grand- et je me soumet a la loi du plus fort, car je tend a imposer aussi. Et il est certains qu’un temps viendrait alors ou je serais sujet a des regrets -excepté les psychopathes- car j’aurais imposé mes désirs et aurait fait du mal. Et étant donné qu’il est impossible de n’avoir que des désirs n’étant
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