Comment le travail de l’écriture et l’élaboration littéraire témoignent-ils de l’expérience indiscible de la faim au Lager?
Dissertation : Comment le travail de l’écriture et l’élaboration littéraire témoignent-ils de l’expérience indiscible de la faim au Lager?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar abelito24 • 29 Septembre 2022 • Dissertation • 983 Mots (4 Pages) • 288 Vues
Comment le travail de l’écriture et l’élaboration littéraire témoignent-ils de l’expérience indiscible de la faim au Lager?
Ce texte est un extrait tiré de Si c’est un homme, récit de Primo Lévi (1917-1987), écrivain et chimiste ayant survécu aux camps de la mort des nazis. L’œuvre de Primo Lévi est précieuse à bien des égards, puisqu’elle s’agit d’un témoignage direct de l’horreur du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Dans cet extrait, l’attention est portée sur la faim ressentie par les déportés juifs du camp d’Auschwitz ou le Lager. Comment le travail de l’écriture et l’élaboration littéraire témoignent-ils de l’expérience indicible de la faim au Lager? Dans un premier temps, nous verrons que dans les deux premiers paragraphes la faim est omniprésente . Enfin nous verrons en quoi l’expérience de la drague en manœuvre témoigne de l’expérience indicible de la faim.
En plus du froid, «seul ennemi» (L1) face auquel les travailleurs du camp d’Auschwitz pensaient faire face, apparaît la faim. «Le Lager est la faim» (L4-5), à travers cette métaphore, Primo Lévi insiste sur la faim qui était ressentie dans le camp, puisque ce dernier incarne la faim, et que les déportés étaient internés dans ce camp. Le Lager, suite à la découverte des déportés de la faim, s’est métamorphosé en cette faim. De plus, Primo Levi et les déportés deviennent eux mêmes cette faim. En effet l'allégorie "nous-mêmes nous sommes la faim, la faim incarnée" (l5) marque l'idée que cette faim, tellement ressentie par les déportés, devient leur unique préoccupation, jusqu'à s'ancrer dans leur vie. La répétition de "la faim" (l5) insiste sur le fait que la faim s'est emparée des juifs du Lager. En expliquant que les déportés deviennent la faim "incarnée", Primo Levi prouve que la souffrance vécue par les juifs excède largement ce que le lecteur peut imaginer. En effet, l'incarnation possède une connotation religieuse et divine qui insiste sur une idée qui ne peut pas être comprise par quelqu'un qui ne l'a pas vécue. Par cette incarnation des déportés du Lager en la faim, ils deviennent eux même le Lager, qui "est la faim". Cette idée de cercle interminable entre le Lager qui est la faim, et les hommes du camp qui deviennent eux mêmes cette faim, exprime le sentiment que les déportés vivent avec cette faim, et que toute leur vie lui est dédiée. L’utilisation du présent de vérité générale dans l'extrait par Primo Lévi insiste sur l'intemporalité de la faim et son omniprésence dans le camp. La faim se fait ressentir par tous les déportés. En effet, l'utilisation du pronom à la première personne du pluriel "nous" prouve que cette expérience indicible est vécue par tous les juifs du Lager, et qu'aucun n'a pu la supporter. La faim est omniprésente dans le camp, ressentie de la même manière pour tous ceux qui ont dû lui faire face.
L'expérience de la drague "en train de manœuvrer" (l6) a un rôle important sur cette expérience de la faim ressentie par les déportés. En effet, cette image du "repas de la drague" (l16) prouve que la faim est perçue et ressentie par les déportés dans
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