Analyse linéaire La Loreley
Dissertation : Analyse linéaire La Loreley. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sarahsta • 30 Décembre 2022 • Dissertation • 1 783 Mots (8 Pages) • 1 006 Vues
TEXTE BAC 3 : UN MYTHE GERMANIQUE
« La Loreley » dans la section des Rhénanes d'Alcools
INTRODUCTION
Situation du passage/Présentation du poème
Bacharach est une ville proche d'une falaise sur la rive droite du Rhin, connue depuis l'Antiquité car l'écho s'y répète sept fois. Ce lieu est mélangé aux histoires fantastiques du Moyen Age. Apollinaire reprend la légende de cette femme qui séduisait les bateliers et leurs embarcations allaient se briser sur les rochers. Ce poème a été écrit en 1902 et publié en 1904, il est situé au milieu du cycle des Rhénanes. IL est composé de 19 distiques qui abordent le thème de la puissance maléfique de l'amour qui conduit à la mort.
Problématique
Comment Apollinaire renouvelle-t-il le mythe de la Loreley dans ce poème ?
Annonce du plan
Tout d'abord, nous verrons le procès pour sorcellerie puis le destin fatal de la Loreley
- LE PROCES POUR SORCELLERIE
- Le cadre spatial de la légende est donné « Bacharach », petite ville allemande au bord du Rhin, en revanche cadre temporel flou avec une formulation de conte de fées « il y avait », l'utilisation de l'imparfait annonce donc un récit qui paraît merveilleux dès le début du poème avec l'oxymore « sorcière blonde » puisque traditionnellement, la blondeur est associée à la douceur et la pureté dans les contes mais également à la beauté, ce qui est confirmé au
- par la proposition subordonnée relative montrant une certaine cruauté de la part de Loreley et l'ampleur de son pouvoir maléfique avec l'adjectif « tous » et le groupe nominal « à la ronde ».
v. 3-4 On comprend qu'il s'agit d'un procès religieux comme durant l'Inquisition avec le champ lexical s'y rapportant « tribunal », « l'évêque », « absolvit » (néologisme d'Apollinaire) et le pouvoir de Loreley est encore souligné puisque même un homme d'Eglise succombe.
v.5-6 Le récit fait place au discours sans aucun signe de ponctuation, des paroles sont prononcées par l'évêque. La femme magnifique est mise en valeur dans le v.5 par l'apostrophe et l'adjectif épithète « belle ». On peut voir le trouble de l'évêque avec le rapprochement à la rime de « pierreries » et de « sorcellerie » : il n'est plus lucide et subit le maléfice de ses yeux qui brillent comme des pierres précieuses.Pour montrer qu'il perd le contrôle de lui-même, le poète bouleverse le compte des syllabes : faits de dièrèses et de synérèses, les alexandrins sont avant tout oraux, aux vers 5-6 il faut lire « pier[re]ries » et sorcell[er]ie » et au contraire « magici/en » .
- La puissance maléfique se joue dans le regard « mes yeux sont maudits » de cette femme fatale qui entraîne les hommes vers leur mort « péri » v.8 à la rime.
On notera les nombreuses assonances en [i] dont le son strident surtout à la di érèse évoque la violence et la souffrance provoquées par ce pouvoir maléfique.
v.9 Le thème de l'amour mortifère est repris dans le poème, Apollinaire amplifie l'im ge habituelle de l'amour brûlant par un véritable délire verbal autour du feu v.9-10-11 grâce au polyptote : figure de répétition qui consiste à utiliser un même mot ou des mots de même origine sous diverses variations grammaticales (genre-nombre-nature) ou de conjugaison (ex : « ce n'était qu'amours, amants, amantes » Madame Bovary de G. Flaubert)
« flammes » x3 + flambe v.11, « sorcellerie » v.10- ensorcelé v.12
v.13-14 Emploi de phrases injonctives avec l'utilisation de l'impératif présent « Priez », « Faites » et le subjonctif présent « que Dieu vous protège » qui montre le désespoir de Loreley ne supportant plus ce pouvoir maudit et réclamant la mort.
V.15-16 Ce désespoir est amoureux : l'explication est donnée au vers 15, le terme d' « amant » peut être entendu de façon classique comme « soupirant » ou « amoureux » et « parti pour un pays lointain » peut se comprendre de 2 façons. Au sens propre, il a abandonné la Loreley, au sens figuré il faudrait comprendre l'expression comme un euphémisme : est-il mort ? A cause d'elle ?
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