Quelles stratégies met en place Singapour pour consolider son développement et son attractivité ?

Ces dernières années, Singapour, Cité-Etat d’Asie du Sud-Est de seulement 5,6 millions d’habitants et 719 km2, a tiré parti de la mondialisation des échanges pour accroitre son attractivité et sa puissance économique en profitant au maximum de sa position géographique privilégiée sur une des façades maritimes du monde et est alors devenue une métropole littorale mondiale et un des pays les plus prospères au monde.

Nous allons voir quelles stratégies met en place Singapour pour consolider son développement et son attractivité.

Nous constaterons dans un premier temps que cette Cité-Etat cherche à aménager en permanence son territoire afin d’étendre sa surface, puis nous observerons, dans un deuxième temps, qu’elle se tourne également vers un système productif transfrontalier.

Au Sud, Singapour augmente sa surface aménagée sur la mer, déjà extrêmement entendue.

Afin de renforcer son développement actuel en tant que hub mondial, cette métropole maritime aménage son littoral en y modernisant les zones d’échanges, qu’elles soient aéroportuaires, portuaires ou industrielles. Projet prévu pour 2040, le méga port de Tuas, à l’extrémité Sud-Ouest de la ville, en est l’exemple. En effet, cette zone industrialo-portuaire regroupera les quatre terminaux conteneurs de Singapour et permettra ainsi d’augmenter sa capacité, de 40 à 65 millions de conteneurs, favorisant alors les exportations et donc le développement commercial de la cité. Au Sud-Est de la ville, l’extension de l’aéroport Changi sur la mer, permettra d’accueillir, en 2030, plus de 150 millions de passagers, renforçant alors le hub aérien.

Singapour profite également de l’augmentation de sa surface pour affirmer son attractivité en créant de nouveaux pôles d’attraction touristique. C’est le cas de la forêt de Gardens by the Bay, qui se situe, comme son nom l’indique, à l’entrée de la baie. Ce parc offre la vue sur de nombreuses structures végétalisées hautes de 25 à 50 mètres, promouvant alors les technologies vertes et attirant, depuis son ouverture en 2012, un grand nombre de touristes.

Au Nord, le pays anime un espace productif transfrontalier : le triangle de croissance de SIJORI (Singapour ; Johor ; Riau), créé en 1994 afin de renforcer les liens économiques entre Singapour, le Sud de l’état de Johor en Malaisie et l’archipel de Riau en Indonésie.

Tout d’abord, Singapour maximise sa réussite en mettant en œuvre la DIT (Division Internationale du Travail) auprès de ses partenaires. En effet, cette Cité-Etat dispose de capitaux, d’employés qualifiés, etc…, les salaires y sont donc élevés. En délocalisant les entreprises ne nécessitant pas d’employés qualifiés, là où les salaires sont nettement plus faibles comme en Malaisie, où la main d’œuvre est semi-qualifiée, ou bien en Indonésie, où une grande partie de la main d’œuvre n’est pas qualifiée, la métropole peut bénéficier des mêmes services mais à un coup nettement plus faible, et cela tout en continuant de redistribuer ses produits à l’intérieur du territoire et dans d’autres pays développés et à haute qualité de vie.

Mais, outre les profits que cela peut apporter à Singapour, la complémentarité de ces territoires crée une puissante dynamique et une véritable attractivité dans toute la région. L’état de Johor en Malaisie profite par exemple de l’investissement de la Cité-Etat dans le projet Iskandar Malaysia, qui comprend d’une part, des zones franches industrielles et portuaires, et de l’autre, des complexes résidentiels et des centres commerciaux, pour développer son activité à la fois économique et touristique. L’archipel de Riau développe lui aussi son activité économique, quand, en 2007, Batam, l’une de ses iles, prend le statut de zone franche attirant alors, de par sa réglementation peu contraignante et ses salaires peu élevés, les filiales de plus de 600 compagnies étrangères.

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