Personnages repoussants dans la littérature

Dissertation

On présente très souvent le personnage principal d’un roman ou d’un texte avec ses qualités pour en faire une sorte de héro ou tout simplement un personnage bon. Donner des détails sur les défauts de ce personnage peut nuire à son image et donc à celle du livre, ce qui pousse les auteurs à se passer des défauts d’une personne.

En somme, on se retrouve très souvent avec des personnages sans aucun grand défaut, que ce soit physique ou dans la manière d’être. Le fait de montrer les défauts d’un personnage peut-il nuire à l’intérêt que porte le lecteur sur le roman ? Un personnage repoussant est-il à coup sûr un personnage qui ne favorise pas la réussite d’une œuvre ?

Afin d’y voir plus clair sur ces interrogations, nous nous pencherons d’abord vers les arguments qui prouvent qu’un personnage repoussant peut rendre une lecture plus intéressante, avant de revenir sur les points qui prouvent le contraire.

Partie A : Personnages repoussants ; un avantage

La présence de ce genre de personnages peut apporter une touche d’originalité, une chose que bon nombre de lecteurs recherchent dans leurs lectures. Le fait d’être reconnu pour ses défauts et non pour ses qualités en fait un personnage auquel on s’attache. Par exemple, Voldomort dans le dernier Harry Potter est décrit d’une manière atroce, mais ce n’est pas pour autant qu’il est et qu’il sera pendant bien longtemps un personnage mythique.

Ensuite, le fait d’être repoussant permet au personnage d’avoir un obstacle à surmonter et cela touche le lecteur. Les lecteurs voudront évidemment que ce personnage franchisse cette étape, et donc tout au long du livre, on sera avec lui dans l’optique qu’il redevienne « normal ». Un exemple marquant de cette situation est Adrien Fournier dans « La Chambre des officiers » de Marc Dugain. Il se retrouve défiguré par un éclat d’obus, ce qui éprouve de la peine pour le lecteur.

Finalement, un personnage repoussant peut être à la fois un personnage fascinant, un personnage qui impressionne et qui se démarque par son physique notamment. Oui, il est vrai que cela peut être un atout comme un inconvénient, mais dans le cas de « Mangeclous », écrit par Albert Cohen, il y a clairement une description qui en fait un personnage hors du commun et mythique.

Partie B : Personnages repoussants ; un désavantage

Les personnages repoussants ont donc des avantages à l’être, mais il y a aussi des désavantages qui peuvent nuire à l’intérêt que le lecteur porte à sa lecture. Dans ce cas de figure, les personnages repoussants peuvent provoquer en nous des sentiments de tristesse, voire d’impuissance. C’est problématique car si la figure principale provoque en le lecteur de la tristesse, il est évident que toute l’histoire ne sera pas ressentie de la même manière. Nanon, dans Eugénie Grandet, est problématique car elle décrite de manière si triste et tragique qu’elle nous donne une impression de pitié et de malheur ce qui va considérablement nuire à notre lecture.

Ensuite, une chose indispensable pour un lecteur est de pouvoir s’identifier au personnage car il est plus agréable de pouvoir s’imaginer être cette personne et vivre l’aventure du livre. Le lecteur préfèrera donc quelqu’un de beau, séduisant, fort, ou même habile. Encore une fois, « Mangeclous » est un exemple parfait pour ce cas de figure. Il incarne le personnage à la fois impressionnant mais aussi tellement original qu’il est impossible de pouvoir s’y identifier.

En somme, c’est un sujet très difficile à traiter au vu des arguments qui s’avèrent pour et contre le fait qu’un personnage repoussant nuise à la lecture du lecteur. En ce qui me concerne, un personnage repoussant ne peut que rendre le roman plus spécial  et plus intriguant, et c’est pour cela que je suis pour des personnages de type repoussant voire bizarre. Finalement, ne serait-ce pas seulement une question extrêmement personnelle ?

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