Les cartes permettent-elles de comprendre le monde ?

Sujet : Les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ?

Les cartes permettent de traduire graphiquement la complexité du monde et ainsi comprendre son organisation. La carte étudiée ici aborde la répartition de la richesse mondiale et les inégalités de développement en 2012. Établie à partir de données du FMI (Fond Monétaire Internationale) et du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), cette carte à clé de lecture géoéconomique porte sur trois points : le PIB en 2012 (en milliards de dollars), l’Indice de Développement Humain (IDH) en 2012 qui était en moyenne de 0,693 dans le monde, ainsi que des limites conventionnelles entre les pays développés et les pays en développement. A la vue de cette carte nous pouvons nous demander si les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ? Le PIB et L’IDH permettent d’approcher cette complexité à travers les inégalités de richesse et de développement. Cependant, une réflexion critique peut aussi en être fait, de part ces limites.

La carte présentée est une carte par anamorphose ; c’est-à-dire une carte en projection de Mercator (l’Europe est au centre et l’océan Pacifique est coupé en deux) où les États sont représentés par des formes géométriques : des cercles, dont la surface est proportionnelle à l’importance du phénomène étudié, à savoir le PIB par État. Ici, les plus forts taux de PIB sont les États-Unis avec 16 244 en milliards de dollars, la Chine (8 221) et le Japon avec 5 960 en milliards de dollars. Nous trouvons ensuite l’Allemagne, la France, le Brésil, le Royaume-Unis et l’Italie, qui ont respectivement entre + 2738 (donnée manquante pour l’Allemagne, mais dont le PIB est supérieur à celui de la France) et 2014 milliards de dollars. Pour ces-derniers, le PIB est bien sûr moins élevé, mais c’est sans compter Namibie ou encore Gabon qui sont à moins de 15 milliards. Ainsi, nous pouvons remarquer une véritable inégalité à l’échelle mondiale au niveau du PIB par État. En effet, le poids économique des États situés dans le Nord, principalement les États-Unis, l’Europe et l’Asie orientale est important, néanmoins, tous les États du Nord ne sont pas au même niveau, comme le cas par exemple de la Russie qui a un PIB de seulement 1480 (plus faible que certains États du Sud). Inversement, le poids économique des États situés au Sud est généralement beaucoup plus faible que celui des États situés dans le Nord. Cependant, nous pouvons relever certaines exceptions, comme par exemple le Brésil ou la Chine avec chacun un PBI supérieur à celui de la Russie, qui pourtant se situe du côté Nord de la limite conventionnelle. Le PIB a donc pour but de déterminer la hiérarchie géoéconomique et nous donner une idée sur la richesse et le développement d’un territoire.

Néanmoins, pour nuancer le poids des États, la légende propose également une analyse de l’IDH à partir de 4 aplats (dégradés de vert en fonction de ce dernier indicateur). Il s’agit donc d’une carte à double entrée ; le PIB par État est représenté par la surface des cercles, et les couleurs distinguent l’IDH. Cet indicateur rend compte de l’espérance de vie, de l’éducation, de l’accès à la santé, à la culture et à l’eau potable afin d’avoir un niveau de vie convenable. L’IDH permet une vision plus globale que le PIB seul, car il essaie d’analyser la répartition de la richesse et non seulement sa création.

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