Les Accords Matignons

Il y a 80 ans, la France en pleine crise économique et politique connaît en mai 1936 la victoire éclatante de Front populaire aux élections. Le Front populaire est un mouvement social, culturel autant qu’une expérience gouvernementale. Dans un contexte de crise généralisée, cette union des socialistes (dirigés par Léon Blum, aussi appelés SFIO : section française de l’international ouvrière) des communismes (dirigés par Maurice Thorez) et des radicaux pour « le pain, la liberté et la paix » répond à la menace fasciste toujours plus présente. Cette union vise aussi à proposer une autre politique économique pour sortir de la crise que connaît la France depuis les années 1930 et ainsi répondre à la crise politique. Nous parvenons alors à la question suivante : Comment le Front populaire et les accords Matignons répondent-ils à la crise ? Tout d’abord nous verrons les luttes engendrées par la victoire électorale du Front populaire, puis les mesures prises par celui-ci pour y mettre fin.

Les français en attente de changement au lendemain des élections, devront attendre la rentrée parlementaire de juin comme le souhaite Léon Blum, président du Conseil du Front populaire en 1936 qui par la suite permettra de grandes avancées sociales. L’impatience du peuple se fait ressentir, en mai 1936 un vaste mouvement de grèves est déclenché. Les ouvriers revendiquent l’augmentation des salaires avec salaire minimum garanti, le droit syndical… Par exemple au Havre, après un licenciement abusif les ouvriers se sont mis à occuper leur usine. Cette forme de lutte est tout à fait nouvelle et révolutionnaire, les ouvriers se sont approprié leurs usines, leurs lieux de travail pour en faire un moyen d’action. Néanmoins, le mouvement s’étend et échappe aux syndicats, début juin 1936 2 millions de salariés font grève dans une ambiance de kermesse et cela pendant 1 moi. Ces grèves ce conjuguent avec l’action du Front populaire et aboutissent aux accords Matignon du 7 juin 1936.

Le 6 juin 1936, Léon Blum forme son gouvernement. Les accords Matignon sont donc signés le 7 juin 1936 entre la CGPF (conférence générale de la production française, la principal organisation représentative du patronat français qui deviendra en 1936 la confédération générale du patronat français) et la CGT (confédération générale du travail, principal syndicat français de travailleurs dans les années 1930) sous l’arbitrage du gouvernement Blum. Ces mesures du Front populaire marquent une avancée considérable dans la législation sociale en France. Les accords Matignon garantissent la liberté syndicale, instituent des délégués ouvriers au sein des entreprises et accordent des augmentations de salaires (entre 7% et 15%) ainsi qu’une diminution de travail (de 48h à 40h par semaine). Ce sont les premières mesures radicales pour l’époque. Grâce à celles-ci, le climat

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