« La violence des champs de bataille en 1914-1918 », Stéphane Audoin-Rouzeau (2008) (page 247-265)
Fiche de lecture : « La violence des champs de bataille en 1914-1918 », Stéphane Audoin-Rouzeau (2008) (page 247-265). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laura Klock • 10 Avril 2020 • Fiche de lecture • 923 Mots (4 Pages) • 721 Vues
La Revue d’Histoire de la Shoah intitulée « La violence des champs de bataille en 1914-1918 » écrite par Stéphane Audoin-Rouzeau en 2008 entre les pages 247 et 265, traite de la transformation des violences sur le champ de bataille au cours de la Grande Guerre. Cela modifie extrêmement la relation des Occidentaux à l’activité guerrière. « Comment Stéphane Audoin-Rouzeau rend-t-il compte LA VIOLENCE DES CHAMPS DE BATAILLE EN 1914-1918 ?
Avant de se transformer en une vérité concrète pour les millions d’Européens dans le conflit en août 1914, le combat avait d’abord été un objet conçu. Avant de parvenir dans les esprits des états-majors, elle était vraisemblablement dans celui de l’opinion publique. Cette anticipation provient d’anciennes guerres restées dans les esprits (guerre de 1870, conflit majeur entre grandes puissances européennes). On s’attendait à une guerre courte, intense et offensive. On s’apprête pour la guerre en calquant le cours des guerres passées. Des pertes effroyables se ressentent dès les 1eres semaines de combat à cause de la sous-estimation des effets du feu. Il y a eu un Auto-aveuglement dans son anticipation. Par un puissant effet de retour, l’ensemble des modalités la violence de combat a évolué durant les 4 années à venir.
L’irruption d’une nouvelle violence extrême aux fronts, est alors inconnue. Verdun et la Somme ont ainsi définitivement symbolisé, en Europe, une violence extrême. 2 000 morts par jour sont comptabilisés en 1914.Le coût humain des tout premiers mois de la guerre est extraordinairement élevé.La guerre de positions, avait pour but de mieux protéger le corps des soldats, d’abord de manière spontanée, puis par le commandement et organisée par lui. Les chiffres de 1915 divisent par deux la mortalité enregistrée lors de l’année précédente. Les pertes décroîtront jusqu’à la nouvelle hausse pendant la dernière année du conflit, pendant la reprise de la guerre de mouvement.
Parallèlement à ces massacres de guerre, il y a aussi eu des exécutions de militaire et de civils.
C’est en Première Guerre mondiale que l’ensevelissement des soldats dans les tranchées fut institué en système. C’est une transformation complète des violences de champ de bataille qui en découle. Les origines de la guerre des tranchées sont à rechercher dans la défense improvisée mise en œuvre par les fantassins au lendemain de la bataille de la Marne, en septembre 1914, puis à l’issue de la « course à la mer » qui s’étendit jusqu’à l’automne. Épuisés, les soldats creusèrent alors spontanément des « trous de renard » destinés à les protéger : peu à peu reliés entre eux, ces trous individuels formèrent les premières tranchées. Elles s’étendirent presque à tous les fronts. À l’Est, elles ne s’établirent qu’en décembre 1914 et restèrent sommaires : moins profondes et moins organisées. Le système montrait la supériorité de la défense sur l’attaque qui constitua une des attributs majeurs de la Guerre et qui s’explique par l’intensité du feu sur le champ de bataille. Le tir des mitrailleuses interdit tout franchissement du no man’s land. Le bombardement de masse était désormais la principale réponse. Cette artillerie lourde et puissante atteignait les abris profonds enfouis dans le sol, détruit les tranchées, frappe les positions arrière. Il y avait pourtant des contraintes à ces artilleries, comme leur poids très difficile à déplacer à travers les champs de bataille blessés par les obus. L’épuisement des soldats, l’impossibilité de déplacer l’artillerie vers l’avant en terrain brut, la capacité d’acheminer des renforts par transport ont conduit à l’échec de toutes les grandes tentatives de percée des systèmes défensifs.
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