La mondialisation
Synthèse : La mondialisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Colin Morchoisne • 30 Octobre 2019 • Synthèse • 1 069 Mots (5 Pages) • 532 Vues
I - L’accélération des échanges internationaux semble dessiner une « première mondialisation » en 1913
L’essor des fl ux de marchandises et de capitaux en atteste. Entre 1850 et 1914, le commerce mondial est multiplié par un peu plus de six, c’est-à-dire à un taux annuel 2 à 3 fois supérieur à celui de la croissance mondiale. Les échanges internationaux ont profi té des progrès techniques dans les transports, sur terre (révolution du chemin de fer) mais aussi et surtout sur mer : la capacité de transport maritime dans le monde passe de 16 millions de tonnes à 32 millions de tonnes entre 1870 et 1913.
En parallèle, entre 1880 et 1913, les capitaux passent les frontières assez librement : le montant cumulé des capitaux placés à l’étranger est multiplié par dix environ entre 1850 et 1900 et encore par deux entre 1900 et 1914, pour atteindre pratiquement 10 milliards de livre-sterling. Londres est la capitale de cette première « mondialisation » fi nancière, grâce aux surplus d’épargne qu’a permis de dégager la révolution industrielle anglaise (40 % des capitaux placés dans le monde).
L’accélération des migrations internationales est sans doute la dimension la plus frappante de cette première mondialisation, avec, selon les estimations, 70 millions de migrants dans les pays industriels entre 1880 et 1914. Le phénomène le plus remarquable est l’émigration européenne vers lesÉtats-Unis, concernant près de 33 millions de personnes entre 1880 et 1914. Les États-Unis accueillent en moyenne annuelle 1 million de personnes entre 1900 et 1914, ce qui contribue à 55 % de l’augmentation de leur population (même pourcentage en Argentine, autre pays neuf).
Cette première « mondialisation », si on accepte le terme, est à la fois commerciale, fi nancière et migratoire.
II - Toutefois, employer le terme de « mondialisation » pour l’époque peut paraître anachronique
D’abord, car il existe encore de nombreuses entraves aux échanges commerciaux. L’essentiel des fl ux internationaux porte sur des produits primaires, matières premières et énergétiques comme le charbon, ainsi que produits alimentaires (à hauteur de 80 %), tandis que les produits manufacturés ne sont importants que dans les échanges entre pays européens. Le protectionnisme douanier est la règle, le libre-échange l’exception : les tarifs douaniers ont ainsi été multipliés par deux en Europe continentale depuis les années 1870. Une partie non négligeable des échanges se réalise dans le cadre des empires coloniaux et revêt ainsi un caractère forcé (15 % du commerce extérieur français à l’époque).
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Un monde entre guerres et crises (de 1913 au début des années 1990)
Surtout, il n’y a pas de convergence des capitalismes comme aujourd’hui. Les économies nationales gardent de très fortes spécifi cités. Ainsi, le degré de concentration des entreprises, préalable à l’internationalisation, est très inégal : aux pays de grosses structures (Allemagne, Japon, États-Unis, Russie) s’opposent des pays de PME/PMI (France, Royaume-Uni, Italie). Les modes de gestion et d’organisation du travail en entreprise ne sont pas encore touchés par la « révolution managériale », à peine en germe aux États-Unis (taylorisme et fordisme). Le niveau d’intervention de l'État dans l’économie est très différent, plus fort chez certains late-comers (Allemagne, Japon), plus faible ailleurs (notamment aux États-Unis). Le fi nancement de l’économie se fait encore sur des bases nationales, avec un recours développé à la bourse (pays anglosaxons), ou bien avec un fi nancement bancaire dominant (Europe, Japon).
Il n’y a pas non plus de réelle mondialisation culturelle,
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