La gouvernance française
Dissertation : La gouvernance française. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camille Dumas • 24 Octobre 2015 • Dissertation • 3 514 Mots (15 Pages) • 1 368 Vues
Gouverner la France depuis 1946
ACCROCHE : “On peut définir la gouvernance comme la coordination efficace quand pouvoir, ressources et information sont vastement distribués entre plusieurs mains. [...] Elle aide à détecter et préciser la nature des failles, à comprendre d'où viennent les dérapages, et à mettre au point des correctifs appropriés. “ Ainsi s’exprimait Gilles Paquet, professeur et chercheur associé à l'Ecole d'études politiques de l'université d'Ottawa, dans son ouvrage Gouvernance, mode d'emploi, publié en 2008.
DEFINITION ET CONTEXTE : En France, l'Etat constitue un cadre fondamental, héritage de la monarchie, doublé d'une dimension d'unité nationale acquise lors de l'affermissement républicain au XIXème siècle. On parle alors d'Etat Nation, car l'Etat français rassemble un peuple qui se reconnaît dans celui-ci. Gouverner la France depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'à aujourd'hui a représenté un certain nombre de défis à relever. Bien qu'il y ait eu continuité républicaine durant la guerre, l'Etat en 1946 apparaît comme à bout de souffle. Confronté à une situation difficile avec un pays profondément divisé, le CNR (Conseil National de la Résistance) puis le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République française) entament une mutation essentielle qui conduit l’Etat à augmenter son périmètre d’action. Il s'agit de rebâtir un système politique plus stable. Progressivement apparaît une conception nouvelle du gouvernement et de l'administration dans une logique d'Etat Providence, c'est-à-dire un système dans lequel l'Etat occupe un rôle social important.
PROBLEMATIQUE : Tiraillée entre un héritage séculaire et une évolution inévitable, comment la gouvernance française a-t-elle évolué de 1946 à nos jours ?
ANNONCE DE PLAN : Tout d'abord, l’Etat a pour volonté de refonder la France sur des bases nouvelles au sortir de la Seconde Guerre mondiale ce qui permet par la suite l'établissement d'un Etat fort et centralisé dont le rôle se diversifie et se renforce sous l'ère gaullienne jusqu'en 1981, provoquant finalement une remise en cause des pouvoirs d'action de l'Etat sous l'effet de la décentralisation, de la construction européenne et de la mondialisation, et ce encore aujourd'hui.
Plan détaillé
I. La volonté de l'Etat de refonder la France sur des bases nouvelles (1946-1958)
- Le contexte d'après-guerre marqué par une économie exsangue impose une réorganisation du fonctionnement de l’Etat
La France sort meurtrie de la 2GM
L’Etat s’impose comme un acteur direct et majeur de l’économie
Le plan Monnet
- L'Etat, moteur de l'économie, devient aussi un acteur volontariste dans le social
Naissance de l’Etat Providence
Unification de la fonction publique
Nouvelle administration
- Les réussites de la IVème République imposent de nuancer son bilan
Une forte instabilité gouvernementale
Un contexte international difficile
L’effondrement de la IVème République
II. Un Etat fort et centralisé qui prend le contrôle des grands leviers économiques et sociaux
- Un Général de Gaulle en position de force
Une nouvelle Constitution
Un président arbitre « au-dessus des partis »
Un président charismatique
- L’Etat se mue en différentes composantes pour moderniser le pays et permettre le développement français
Un Etat entrepreneur
Un Etat aménageur
Un Etat interventionniste dans le domaine culturel
- Une remise en cause des pouvoirs d’action de l’Etat enclenchée par les révoltes de mai 1968
Les révoltes de mai 1968 et le rôle de l’Etat dans le règlement des conflits
Dans les années 1970, le pouvoir de l’Etat s’affaiblit et ses limites apparaissent
Un interventionnisme dénoncé par les libéraux
I. Vers une remise en cause des pouvoirs d’action de l’Etat sous l’effet de la décentralisation, de la construction européenne et de la mondialisation (1974 à nos jours)
- Une organisation étatique qui connaît l’alternance politique et change d’organisation
La continuité institutionnelle
L’exécutif divisé
La montée en puissance des régions
- Une autorité et une légitimité contestées à toutes les échelles et par tous les acteurs de la mondialisation
La libéralisation de l’économie
La construction européenne
La « résistance » de l’Etat
- Le désengagement de l’Etat est progressif, difficile même si son importance reste considérable et qu’il lui faut faire sa mutation sous le regard des médias.
Du changement sous Chirac
Du changement sous l’effet de la construction européenne
Un Etat qui reste fort dans un cadre nouveau : l’ère des médias
- La volonté de l'Etat de refonder la France sur des bases nouvelles (1946-1958)
A) le contexte d'après-guerre marqué par une économie exsangue impose une réorganisation du fonctionnement de l’Etat
- La France sort meurtrie de la 2GM
¼ de la richesse nationale a été détruite. Les français connaissent encore le rationnement et la pénurie. L'Etat commence alors à se placer comme un acteur central de l'économie. Ce tournant est permis par une remise en cause du rôle de l'Etat qui se limitait aux fonctions régaliennes.
- L’Etat s’impose comme un acteur direct et majeur de l’économie
Paris concentre les moyens d'actions et de contrôle de l'Etat en un centre unique : c’est la centralisation. De plus, l’économie est organisée selon des plans successifs fixés par l'Etat : c’est la planification.
- Le plan Monnet
En 1946, un commissariat au plan est confié à Jean Monnet et s’applique jusqu’en 1953. Cet homme d’Etat français, à l’origine de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), établit alors un plan qui a pour but la modernisation et la promotion de secteurs importants de l’économie. Pour cela, l’Etat lance un vague de nationalisation dans de nombreux secteurs, que ce soit celui des banques (Crédit Lyonnais), de l’énergie (EDF-GDF), des transports (SNCF) ou encore de automobile (Renault).
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