Histoire géographie étude de cas mémoires

À la suite de la Seconde Guerre Mondiale, les mémoires de la guerre sont dominées par le résistancialisme, ce mythe selon lequel la France s'est toujours battue contre l'occupation Allemande. La mémoire est le rapport d'un individu à son passé, ou à un collectif à son passé, et ces mémoires évoluent avec le temps (fragmentée ou évolutive). À l'inverse, l'histoire est le récit exact des choses et l'histoire est assemblée par les Historiens grâce à divers documents. Le document présenté est un discours prononcé par le président de la République Jacques Chirac lors des commémorations de la Rafle du Vel'dHiv' le 16 Juillet 1995. Lors de la prononciation du discours, Jacques Chirac reconnaît pour la première fois et officiellement le rôle de l'État Français dans la déportation massive des juifs vers les camps de concentration. Nous verrons en quoi le discours de Jacques Chirac constitue un tournant important dans la mémoire officielle de la 2nde Guerre mondiale en France et en quoi il s'inscrit dans une certaine continuité.

Le discours de Jacques Chirac a provoqué un tournant dans la mémoire officielle de la 2nde Guerre Mondiale. En effet, c'est dès la première phrase de son discours que Jacques Chirac reconnait pour la première fois en 50 ans le rôle de l'État français et des Français dans la persécution des juifs, autrement dit les mémoires occultées. "Il est difficile de les évoquer". C'est à travers cette phrase que tout est dit. Ancien système appuyé par le résistancialisme, celui-ci a été inventé par DeGaulle lors de son discours pour la libération de Paris, prononcé en 1944. Ce mythe a pour but de placer la France sur un pied d'estale, qualifiant ce pays comme rude combattant contre l'opposition Allemande. En un mot: La France ne s'est jamais laissée faire. Ce mythe ayant connu un fort succès dès son annonce, celui-ci a été apprécié par les Français. Et même à partir de 1945, la France commence à reproduire des films d'action montrant les actions héroïques des soldats Français. (1946, La Bataille du Rail par René Clément). Les sanctions pour collaboration des Français avec l'Allemagne ont même été amnistiées. Il était inconcevable de montrer l'image d'une France traître envers son propre pays, à l'instar des ruines d'Oradour, exterminé par des Allemands et des "Malgré-nous" (Alsaciens devenus Allemand pendant la guerre).

Le discours de Jacques Chirac est donc le premier discours à reconnaitre la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Même si Jacques Chirac ne définit pas comme DeGaulle la France comme s'étant battue corps et âme contre son opposant, il souligne quelques réactions humaines vis-à-vis des soldats Français. "On verra, aussi, des policiers fermer les yeux, permettant ainsi quelques évasions". Toutes ces années des mémoires occultées ont fait place à l'hypermnésie (qui permet de ne pas oublier un seul détail de la guerre). "La communauté juive s'en souvient". Le discours de Jacques Chirac est parallèle à la reconstitution de l'Histoire par les Historiens car ils se suivent successivement. Sachant que toute la population Française était au courant grâce aux Historiens à propos de la collaboration

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