En quoi le procés de Louis XVI est une rupture ?

Dès 1789, Louis XVI est affaibli par les tensions politiques et économiques. A la suite des Etats-Généraux et de la Déclaration des droits de l’homme et du Citoyen, la monarchie absolue est remplacée par la monarchie constitutionnelle. Louis XVI n’a plus tous les pouvoirs. Le pouvoir législatif est désormais entre les mains des députés, représentants du peuple. Le pouvoir du roi perd le côté sacré que lui donnait la monarchie de droit divin. Après la fuite ratée à Varennes le 21 juin 1791, il est considéré comme traitre par beaucoup de citoyens. Son emprisonnement en août 1792 accélère sa chute et débouche sur son procès en novembre 1792.

Lors de son procès, les accusations contre lui sont multiples. On lui reproche de s’être opposé à l’Assemblée Nationale, d’avoir envoyé des troupes contre les émeutiers, d’avoir refusé de signer l’abolition des privilèges, sa fuite à Varennes.  On l’accuse aussi de double-jeu diplomatique avec des puissances étrangères et même d’alliances secrètes. Pour Saint-Just, député de la Montagne, avoir été roi tout puissant est un crime en lui-même. Le roi est désacralisé et appelé Louis Capet comme un citoyen ordinaire.

Les votes lors du procès de Louis XVI sont majoritaires pour le reconnaître coupable. Mais, ils mettent en évidence des divergences au sein de l’Assemblée entre les députés partisans de la peine de mort et de l‘exécution immédiate de la sentence, et les autres qui refusent la mort du roi. Les Montagnards, pour la République et hostiles à la monarchie, veulent une exécution sans délai. Mais les Girondins eux veulent éviter le régicide.

Louis XVI est finalement décapité en place publique le lendemain du verdict, le 21 janvier 1793.

Son procès et son exécution créent une véritable rupture. En effet, la monarchie est éliminée et la République s’installe. Les différences politiques entre Montagnards et Girondins sont aggravées par les différences de votes pour ou contre la mort du roi. Les Montagnards, menés par Robespierre, se radicalisent et instaurent la Terreur afin d’éliminer les personnes soupçonnées de sympathie royaliste, dont les Girondins.

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