Berlin, enjeu de la guerre froide
Dissertation : Berlin, enjeu de la guerre froide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeanne_dark • 17 Avril 2017 • Dissertation • 1 393 Mots (6 Pages) • 1 167 Vues
On doit au journaliste Walter Lippman la popularisation de l'expression « guerre froide ». Elle qualifie la situation de tensions qui oppose les États-Unis à l'URSS, entre 1947 et 1991. Les deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale sont laissés face à face, suite à l'effondrement des puissances de l'AXE et à l'épuisement de l'Europe. C'est une confrontation avant tout idéologique – communisme contre capitalisme – et territoriale, ponctuée de conflits et de crises (comme celle de Cuba), mais les deux blocs évitent les affrontements directs car ils craignent une apocalypse nucléaire. Épicentre de la guerre froide, Berlin et la situation allemande sont emblématiques de l'évolution des relations internationales de cette période.
Pourquoi la ville de Berlin constitue-t-elle à la fois un lieu symbolique et un enjeu de la guerre froide ?
Après avoir étudié le début des tensions à Berlin, nous verrons que deux mondes s'y trouvent face à face ; enfin nous expliquerons la fin de la guerre froide, amorcée à Berlin.
Après sa libération en 1945, Berlin est partagée en quatre secteurs d'occupation, un pour chaque vainqueur de la seconde guerre mondiale – États-Unis, France, URSS, Grande-Bretagne – , à l'instar de l'Allemagne.
L'URSS, qui instaure de force des régimes communistes en Europe de l'est, désapprouve cette enclave occidentale en son sein. Berlin se trouve en effet en plein cœur de la zone allemande soviétique. L'URSS cherche à se rendre maître de la ville entière, en imposant un blocus à Berlin-ouest. De juin 1948 à mai 1949, les autorités soviétiques bloquent les voies d'approvisionnement de cette partie de la ville, afin de se l'approprier. Ce projet est déjoué par le pont aérien des occidentaux, ce qui renforce par ailleurs leur cohésion : c'est près de 280 000 vols en moins d'un an, soit un toutes les 45 secondes, effectués pour ravitailler Berlin-ouest. Staline abandonne finalement sa position et le blocus cesse en mai 1949.
Si l'objectif du blocus n'est pas atteint, ce dernier a néanmoins des conséquences. Il conduit à la partition de l'Allemagne en deux états : la République Fédérale d'Allemagne (RFA), qui regroupe les zones française, américaine et anglaise (zones Alliées), et la République Démocratique d'Allemagne (RDA), qui correspond au terrain soviétique. On observe deux modèles idéologiques totalement opposés au sein d'une même ville : la RFA fait l'apologie du capitalisme et de la démocratie tandis que la RDA prône un régime communiste et totalitariste. L'Europe se retrouve alors divisée par un « rideau de fer » selon les mots de Churchill. Cette rupture marque symboliquement le début de la guerre froide car elle conduit Berlin et l'Allemagne, puis le monde entier, à se bipolariser.
La Seconde Guerre Mondiale a donc laissé deux superpuissances rivales, entrées dans un conflit déclenché à Berlin. Cette ville devient leur lieu de confrontation privilégié.
Au sortir de la guerre émergent donc deux blocs antagonistes. Anciens alliés devenus ennemis, les États-Unis et l'URSS sont les seuls capables d'organiser un nouvel ordre mondial. Chacun prétend incarner l'avenir du monde et cherche à étendre son influence.
Ce partage du monde se ressent particulièrement à Berlin. Coupée en deux, la ville se voit évoluer de manière dissonante : à l'ouest, le plan Marshall – proposé en 1947 par le président américain Truman – améliore profondément l'aspect de la ville et son niveau de vie. On parle de miracle économique. C'est une époque relativement prospère pour la RDA et Berlin-ouest, puisqu'il permet la reconstruction, la croissance et la consommation. En revanche, l'est communiste – qui a refusé l'aide américaine – paraît terriblement austère : les bâtiments sont vétustes (vestiges de la guerre), le niveau de vie est bas et les autorités contrôlent tout. Berlin-ouest apparaît donc comme une « vitrine » du monde libre dans cette ambiance de compétition. Si la RFA a créé des frontières étanches entre les deux états, Berlin reste le seul lieu de passage entre l'un et l'autre. À la recherche d'une vie meilleure, c'est plus de 2,3 millions d'allemands de l'est qui s'enfuient à l'ouest
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