Écrit d'invention Julien Sorel

Invention :

Voilà ! Dans quelques minutes ce jeune homme ne sera plus parmi nous, du moins son âme ;

car son corps, séparé de sa tête, le sera toujours.

Cet homme s’appelle Julien Sorel, je ne connaît pas très bien son histoire si ce n’est qu’il a essayé d’assassiner une dame de la bourgeoisie. Il est issu comme moi de la classe inférieure de la population.

Nous sommes plusieurs centaines de personnes réunies sur cette place, à venir voir les dernières minutes de cet homme qui subira le même sort que tous les ressortissants de classe inférieure tentant de se frayer un chemin dans la société : il sera guillotiné. Cette machine épouvantable qui ôte la vie à des dizaines de personnes sur cette place tous les mois.

Je suis, moi aussi, issu de cette classe inférieure et je comprend tout à fait cette envie de remonter l’échelle sociale.

Son discours est émouvant, d’ailleurs de nombreuses femmes présentes ici pleurent avec un mouchoir à la main, enfin celles qui ont une âme, une vraie. Il ne demande bizarrement aucune grâce au jurés, il est d’une mélancolie émouvante et même les gens riches qui ne le voyait pas du bon œil ont presque pitié de lui, je dis bien « presque » parce qu’ils ont une fierté a conserver, une fierté de gens riches que l’on ne pourra jamais leur ôter.

Une atmosphère livide règne, malgré la foule, la place est calme, on entend de temps en temps quelques cris de pleurs. On essaie tous de se mettre à sa place, de se dire et si c’était mon dernier jour. Une ambiance de fin du monde règne, tout le monde a oublié ses petits soucis du quotidien, on se dit qu’il y a pire finalement, que la mort est bien présente et qu’elle nous prendra tous un jour ou l’autre, mais que si on dévie à droite ou à gauche, la mort viendra nous chercher plus tôt que prévu. Or c’est exactement ce que cherchent les autorités.

En rendant public les exécutions ils cherchent à nous faire peur, à nous dissuader de nous rebeller, à semer la terreur parmi les classes inférieures, à ce que les membre de cette ces classes inférieures le restent.

Personnellement, je ne suis pas effrayé à l’idée de mourir, du moins naturellement. Raccourcir la vie d’un homme qui qu’il soit, ayant fait quoi que ce soit de bon ou mauvais, est pour moi le pêché ultime. Dans cette société encadrée par la religion, où l’on ne jure que par la bible, envoyer quelqu’un au ciel par sa propre volonté, c’est défier Dieu, se mesurer à lui, or c’est un jeu très risqué dont je ne connais pas grand monde qui en est ressorti vainqueur.

La peine de prison serait pour moi un moyen beaucoup plus raisonnable de punir quelqu’un, même s’il faut qu’il y finisse ses jours. Nous sommes dans une société oligarchique, ce sont les plus riches qui dominent, et ceux qui n’ont rien à la naissance, n’auront jamais rien. Mais les temps changeront comme toujours,nous sommes nés à la mauvaise époque…

...