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Vieille chanson du jeune temps, analyse linéaire / Victor Hugo

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Par   •  23 Juin 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 326 Mots (6 Pages)  •  1 732 Vues

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Vieille chanson du jeune temps

          Victor Hugo, est un homme de lettre du 19ème siècle. Il est aussi une personnalité politique opposée au coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, il s’exile à Jersey puis à Guernesey où il écrit des œuvres majeures telles que Les Misérables et des pamphlets hostiles à Napoléon III. C’est pendant cet exil, en 1856, que Victor Hugo publie Les Contemplations. Ce recueil, qui est une autobiographie poétique retraçant 26 ans de la vie du poète, est composé de deux parties : « Autrefois » et « Aujourd’hui » constituées de trois livres chacune.  La césure entre ces deux parties se situe en 1843, date correspondant à la mort de la fille ainée de Victor Hugo, Léopoldine, cette césure marque le début du tombeau poétique dédié à Léopoldine dans lequel le poète tout en lui rendant hommage, tente de surmonter son deuil.  Le poème « Vieille Chanson du jeune temps » daté de 1831, est extrait du premier livre d’Autrefois, appelé Aurore, qui est le livre de la jeunesse dans lequel Victor Hugo évoque ses souvenirs de collège et ses premiers émois amoureux. Dans ce poème, Victor Hugo raconte sur un ton lyrique et élégiaque, une promenade dans les bois en compagnie d’une jeune fille de vingt ans, Rose. Le poète qui n'a encore que seize ans ne saisit pas l'invitation à l'amour que lui adresse sa compagne. Et le poème s'achève sur le regret d'une occasion manquée. A travers ce poème, Victor Hugo traite d’un thème universel, celui de l’éveil à l’amour. Quelle est la part de la convention et celle de la sincérité/modernité ? Il semble difficile de découper le texte et d’en dégager des mouvements. Nous étudierons donc le texte strophe par strophe.

 

1)  La situation de balade dans les bois est très typique de la rencontre amoureuse. Le choix du prénom Rose qui fait penser à la jeunesse et à la beauté mais qui est un prénom très courant à l’époque peut nous faire penser que Victor Hugo a souhaité une généralisation de l’expérience.

 Au deuxième vers, Rose sujet du verbe venir est à l’initiative de la ballade tandis que le poète, simple complément circonstanciel de lieu est très passif. Les deux derniers vers sont très peu poétiques, ce qui peut montrer le peu d’intérêt du poète qui fait rimer « Rose » avec « chose ». Le pronom personnel « nous » n’apparaît qu’une seule fois et est vite remplacé par « je » ce qui amplifie la séparation des personnages.

Ce premier mouvement pose les bases d’une relation aussi distante qu’hésitante. Les heptasyllabe sont des vers impairs auquel nous ne sommes pas habitués. Nous sommes plus habitués aux cadences paires ce qui renforce l’impression d’hésitation.

 

2) Dans la seconde strophe les trois premiers vers présentent le « Je » en anaphore, le poète est centré sur lui-même. Les personnages en sont encore plus dissociés.

Le mot « marbre » » marque l’affliction et le deuil ce qui va dans le sens de l’indifférence du personnage. Ce sentiment est accentué par la distraction du personnage au vers suivant et la banalité du propos.

La métonymie « son œil » offre une vision morcelée du personnage de Rose et amplifie ainsi le décalage entre les personnages. A la fin du quatrain, l’intrusion du discours direct « Après » traduit l’agacement de Rose.

3) La troisième strophe s’ouvre sur la description d’une nature de convention. Nature qui évoque un lieu agréable, idyllique, qui appelle à l’amour. Mais dès le troisième vers, l’emploi absolu du verbe aller montre l’indifférence du jeune personnage masculin, imperméable et sourd aux appels de la nature.

Le verbe écouter appelle deux compléments différents ce qui met en lumière l’isolement des personnages l’un par rapport à l’autre. Les rossignols connotés de façon très romantique sont associés à Rose, ils s’opposent aux merles, associées au poète et qui n’ont rien de romantique.

 La ponctuation souligne l’aspect embarrassant de la situation ainsi que les difficultés de communication : il n’y a pas d’harmonie.

4) La quatrième strophe finit d’opposer les personnages. « Moi » s’oppose à « elle », « l’air morose » s’oppose à « ses yeux brillaient », « seize ans » s’oppose à « vingt ». Toutes ces oppositions mettent en avant les différences d’état d’esprit. Rossignols et merles sont de nouveaux utilisées pour marquer le décalage entre les personnages. Les rossignols « chantaient Rose » tandis que les merles « sifflaient » l’adolescent. La nature soutient l’amour qu’incarne Rose et se moque du pauvre adolescent.

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