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Théodecte la bruyère

Commentaire de texte : Théodecte la bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  3 068 Mots (13 Pages)  •  2 795 Vues

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HANS                                                                                                                                   1G1

Adèle                                            Commentaire n°2

Note :

Observations :

Jean de la Bruyère (1645-1696) est un écrivain moraliste du 17ème siècle. Il est embauché par le prince de Condé et fréquente donc la cour de France. La Bruyère devient précepteur du petit fils du prince de Condé, et, à la mort de ce dernier, il se voit confier un poste de bibliothécaire à Versailles. Jean de la Bruyère se fait connaître grâce à son œuvre Les Caractères de Théophraste avec les caractères ou mœurs de ce siècle, parue pour la première fois en 1687. Dans son ouvrage, il traduit les caractères de Théophraste, un philosophe Grec, et ajoute des textes similaires de sa plume. Chez la Bruyère comme chez Théophraste, les caractères sont des textes qui dénoncent les défauts humains. Les Caractères de la Bruyère sont des textes à clef. La Bruyère, qui connait tous les courtisans et personnages importants de Versailles, peint, au travers de son œuvre, les portraits d’individus de la cour de France. Ces descriptions présentent des individus qui s’opposent au modèle de l’honnête homme, un idéal tourné vers la bienséance, la politesse, la modération et la mesure. Le portrait que nous allons étudier est celui de Théodecte. Il est le douzième du livre V intitulé « de la société et de la conversation », qui traite de la conduite à adopter à la cour de France. Suite à la lecture de cet extrait, nous pouvons nous demander : Comment, au travers du portrait caricatural de Théodecte, Jean de la Bruyère fait-il une satire de la société de son époque ? Afin de répondre à cette question, nous nous intéresserons dans un premier temps au portrait comique de Théodecte, un personnage qui s’oppose au modèle de l’honnête homme, puis, dans un second, nous aborderons la critique des mœurs et de la société de l’époque.

Pour commencer, nous allons nous pencher sur l’étude du portrait comique de Théodecte, un personnage qui s’oppose au modèle de l’honnête homme.

Tout d’abord, nous allons voir que Théodecte est un personnage théâtral dans la démesure. En effet, le texte s’apparente à une mise en scène. Le narrateur entend le personnage avant de le voir (« j’entends Théodecte de l’antichambre »), puis le personnage se rapproche (« à mesure qu’il s’approche »), avant de faire son apparition (« le voilà entré »). Ces différentes indications spatiotemporelles, dès le début de l’extrait, créent une progression. Nous suivons le personnage, qui semble enter en scène. Cette progression se poursuit dans la suite de l’extrait. Le personnage « n’est pas encore assis », puis « il se met […] à table ». Ici, la locution adverbiale « n’est pas encore » donne un repère de temps, et l’expression -se mettre à table- permet d’avoir une indication sur le lieu où se trouve Théodecte, mais également sur ce qu’il fait. Dans le passage à étudier, nous pouvons remarquer que les marques de pronoms personnels qui qualifient Théodecte, telles que « il » ou encore « lui », sont extrêmement présentes. Nous pouvons notamment retrouver de multiples anaphores en « il ». Cette omni présence de la troisième personne, associée aux indications spatiotemporelles, montre que Théodecte occupe tout l’espace. Sa présence se fait remarquer, il prend toute la place, et ce, de manière totalement démesurée. Les nombreuses énumérations présentes dans le texte (« il rit, il crie, il éclate », « il mange, il boit, il conte, il plaisante, il interrompt ») accentuent le caractère excessif et théâtral de Théodecte. Elles donnent également un ton comique au texte. L’accumulation « il mange, il boit, il conte, il plaisante […] tout à la fois » exprime d’ailleurs, grâce à locution adverbiale « tout à la fois », l’aspect comique et exagéré de Théodecte, qui réalise de multiples actions en simultané. L’évocation de la nourriture, avec les verbes « mange » et « boit » et l’emploi du verbe « plaisante » présentent Théodecte comme un ‘bon vivant’. La phrase « le vin et les viandes n’ajoutent rien à son caractère » nous montre bien, avec la négation, que Théodecte est en permanence dans les excès, même sans boisson ou aliment. Ainsi, nous pouvons donc affirmer que le portrait comique de Théodecte illustre un personnage théâtral excessif.

Ensuite, nous pouvons constater que Théodecte est un personnage excessivement bruyant. Tout au long de l’extrait, nous retrouvons le champ lexical de la parole (« voix », « ton », « parle », « bredouiller », « conte ») ainsi que de nombreux verbes d’action, qui soulignent l’aspect bruyant de Théodecte. Nous pouvons notamment les retrouver dans la gradation « il rit, il crie, il éclate ». Ici, le vocabulaire employé est de plus en plus puissant. Cela souligne le fait que Théodecte est très, voire trop sonore. La phrase « on bouche ses oreilles, c’est un tonnerre » est une hyperbole. L’expression « on bouche ses oreilles » et l’emploi du nom « tonnerre » sont des exagérations, qui donnent un ton comique au portrait. Les hyperboles permettent également de montrer que Théodecte est si bruyant qu’il en devient dérangeant pour son entourage. Dans le texte, nous trouvons aussi une métaphore : « il ne revient de ce grand fracas ». Ici, seul le comparant est exprimé. Effectivement, nous comprenons que le terme « ce grand fracas » désigne le bruit qu’émet Théodecte. Cette métaphore, presque hyperbolique, insiste bien sur l’aspect excessivement sonore de Théodecte. Au début de l’extrait, le narrateur entend Théodecte avant de le voir (« J’entends Théodecte de l’antichambre »). Cette précision est significative. Elle souligne vraiment le bruit qu’émet Théodecte, et c’est d’ailleurs surement grâce cet aspect sonore démesuré qu’on le reconnait. De plus, Théodecte « grossit sa voix à mesure qu’il s’approche ». Le choix du verbe « grossir », particulièrement explicite, nous montre que Théodecte ne cherche pas à se modérer. Il est sciemment dans la démesure sonore et s’oppose donc au modèle de l’honnête homme, l’idéal classique du XVIIème siècle, qui prône la discrétion et le fait de ne jamais être dans les excès. Ainsi, nous pouvons affirmer que Théodecte est un personnage qui s’oppose au modèle de l’honnête homme, de par son caractère excessivement bruyant.  

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