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Synthèse sur Orphée en poésie

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Par   •  16 Mars 2021  •  Cours  •  1 107 Mots (5 Pages)  •  630 Vues

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OE 3 : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

SYNTHESE : LA FIGURE D’ORPHEE CHEZ APOLLINAIRE

  1. Réécriture du mythe par Apollinaire
  • Avant Alcools :

En 1911, Apollinaire publie Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée. Ce recueil poétique d’Apollinaire est constitué de trente très courts poèmes, illustrés par Raoul Dufy. Apollinaire y évoque constamment la figure d’Orphée, accompagné d’un cortège d’animaux, le « cortège d’Orphée ». Quatre poèmes de ce recueil s’intitulent « Orphée » et l’ensemble fait référence aux épisodes et aux thèmes les plus importants de ce mythe : la poésie comme chant, symbolisée par la lyre, l’amour et la mort, associés au personnage d’Eurydice.

Voici « Orphée », premier poème sur lequel s’ouvre Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée :

« [pic 1]DMIREZ le pouvoir insigne
Et la noblesse de la ligne :
Elle est la voix que la lumière fit entendre
Et dont parle Hermès Trismégiste en son Pimandre. »

  • Dans Alcools

Selon l’écrivain Jean-Michel Maulpoix, Apollinaire « s’inscrit dans la filiation d’Orphée par sa déploration amoureuse aussi bien que par la façon dont les réalités les plus disparates font cortège sous sa plume » (http://www.fabula.org/colloques/document1688.php, page consultée le 06 mars 2021.)

Dans Alcools, Apollinaire retient essentiellement trois épisodes de la légende d’Orphée :

  1. Sa rivalité avec les sirènes, dont le chant rivalise avec celui du poète.

Les sirènes apparaissent dans La « Chanson du mal-Aimé », avec ce quintil repris deux fois :

« Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d’esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes »

On les retrouve dans « Zone » : 

« Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois »

Et de nouveau dans « Vendémiaire » :

« Mais où est le regard lumineux des sirènes
Il trompa les marins qu’aimaient ces oiseaux-là
Il ne tournera plus sur l’écueil de Scylla
Où chantaient les trois voix suaves et sereines »

Cependant, rien ne rattache explicitement ces « sirènes » à Orphée plutôt qu’à Ulysse, également aux prises avec les sirènes au chant XII de l’Odyssée d’Homère.

Les sirènes incarnent la tentation charnelle. Elles apparaissent aussi dans un épisode d’un des poèmes les plus obscurs d’Alcools, « Lul de Faltenin »  qui commence par ce quintil :

« Sirènes j’ai rampé vers vos / Grottes tiriez aux mers la langue / En dansant devant leurs chevaux / puis battiez de vos ailes d’anges / Et j’écoutais vos chœurs rivaux » ; 

On les retrouve un peu plus loin dans le même poème :

« Sirènes enfin je descends / Dans une grotte avide J’aime / Vos yeux Les degrés sont glissants /
Au loin que vous devenez naines / N’attirez plus aucun passant ».

Selon certaines interprétations (*), ce poème serait une allégorie érotique : « le nom "Lul" désigne en wallon le sexe masculin, tandis que "Faltenin" dériverait de phallum tenens ("tenant le phallus"). (*Cf. Alexander Dickow sur Fabula, colloques en ligne : https://www.fabula.org/colloques/document1683.php)

Le mythe d’Orphée et son triomphe sur le chant des sirènes sont également présents dans un poème de la section « Rhénanes ». Dans « Nuit rhénane », le poète réécrit cet épisode mythologique antique, en le mêlant aux mythologies germaniques et à son histoire personnelle. Apollinaire met en scène une sorte de joute poétique qui oppose, d’une part, un « batelier » et « sept fées » et, d’autre part, le « je »  du poète (et « toutes les filles blondes »). Mais au dernier vers, lorsque son verre (et son vers) se brise, on ne saurait trop dire qui l’emporte…

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