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Rédigé du commentaire sur l'extrait de Sur les femmes (1772) de DIDEROT

Commentaire de texte : Rédigé du commentaire sur l'extrait de Sur les femmes (1772) de DIDEROT. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 750 Mots (7 Pages)  •  385 Vues

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Si au XVIII sicle les philosophes des Lumières se revendiquaient tous du progrès et de la lutte

contre l'obscurantisme, tous n'ont pas pris fait et cause pour l'égalité entre les sexes. Rousseau par exemple considérait que la femme devait être la compagne patiente et dévouée de l'homme. Diderot, lui, s'engage en faveur des droits des femmes à la suite de Montesquieu, auteur des Lettres penanes, auvre de fiction pronant l'émancipation féminine. Dans un court essai intitulé Sur les femmes et publié en 1772, il dénonce ainsi la imposée aux femmes de son temps. De quelle manière argumente-t-il dans ce sens dans l'extrait soumis à notre étude ? Pour répondre à cette question, nous verrons qu'il blime de façon véhémente le sort réservé aux femmes à travers le registre polémique, puis qu'il cherche à émouvoir le lecteur en mettant en uvre le registre pathétique

Diderot veut ici condamner clairement la manière dont les hommes imposent leur domination aux femmes. Pour cela, il emploie un ton très polémique.

Il fait d'abord le constat accablant de l'injustice quasi-universelle dont sont victimes les femmes. Le texte se présente en effet comme une longue succession de phrases déclaratives souvent au présent de vérité générale, comme la seule représaille qui dépende d'elle est suivie du trouble domestique» ou « La femme, malheureuse dans les villes, est plus malheureuse encore au fond des forêts». Le caractère implacable de cet enchainement apparaît en outre à travers l'absence de coordination et de subordination (parataxe asyndétique) Les mêmes procédés sont utilisés dans le discours de Indienne de rOrénoque, qui emploie quant à elle le présent d'habitade et procède à une généralisation à travers, cette fois, Tutilisation du « nous», représentant le groupe des femmes. Elle énumère ainsi les injustices subies par celles-ci chaque jour, tout au long de leur existence: nous y allons, nous, chargées d'un enfant, nous béchons la terre », « nous leur apportons des racines. Dans la majorité des sociétés, ce qu'exprime le complément circonstanciel Dans presque toutes les contrées, le destin des femmes est donc d'être traitées comme des enfants imbéciles », comparaison dévalorisante rappelant qu'une femme est considérée comme mineure souvent jusqu'à sa mort, ou comme des esclaves. Cette privation de liberté ne peut qu'indigner le lecteur ayant le sens de la justice.

Pour condamner cette injustice, Diderot utilise des termes pejoratifs pour qualifier les maux dont sont victimes les femmes, qui sont à la fois causées par la nature, c'est-à-dire par les dangers liés au rôle des femmes dans la reproduction de l'espèce, et par la société. Les femmes subissent en effet à la fois la cruauté des lois civiles et cruauté de la nature», la répétition du mot cruauté» insistant sur les souffrances qu'elles doivent endurer de la part des hommes alors qu'elles sont déjà souvent mises en danger par la grossesse et l'accouchement. Il met aussi en auvre le champ lexical de la violence pour faire le tableau de la maltraitance et de l'injustice que doivent subir les femmes, avec vexations », « punie », mépris, nous tralnent par les cheveux », nous foulent aux pieds ». Les hommes sont ici présentés comme de véritables bourreaux. En outre, Diderot souligne la passivité forcée des femmes à travers la forme passive, par exemple dans « elles ont été traitées comme des enfants imbéciles, et leur désignation par des pronoms compléments comme dans ils nous traînent par les cheveux, et nous foulent aux pieds ». De fait, les femmes ne décident rien par elles-mêmes, elles sont les victimes soumises de la violence des hommes, plus forts qu'elles et armés, d'e arcs et de flèches» en Amérique. L'auteur montre bien que seule la loi du plus fort domine la relation entre les sexes. Les femmes se tournent alors vers la religion, représentée ici par le père jésuite auquel s'adresse Indienne, mais celle-ci n'est qu'un faible recours, puisqu'au lieu de prendre fait et cause pour les femmes opprimées, Gumilla reproche à indienne d'avoir provoqué la mort de son enfant. On peut penser qu'ici Diderot fait en filigrane, la critique de Fattitude de TEglise envers les femmes, la morale religieuse prenant leur soumission au nom d'une infériorité voulue par Dieu.

L'indignation de Diderot s'exprime également à travers des figures de construction. Le parallélisme, lorsque La cruauté des lois civiles redouble la cruauté de la nature », ou lorsque la femme est qualifiée de malheureuse dans les villes» et plus malheureuse encore au fond des forêts», met l'accent sur l'acharnement que subissent les femmes de la part des hommes, quel que soit l'endroit où elles vivent. Plus loin, l'énumération des tiches accomplies par les femmes et des activités masculines en Amérique crée un effet à la fois d'accumulation et de contraste. En effet, les Indiennes sont chargées des travaux pénibles aux champs, où elles béch[ent]», s'occupent de la « culture» et de la « moisson» tout en veillant sur les enfants, puis elles préparent la nourriture et la « boisson», tandis que les hommes, après avoir chassé et péché, s'entretiennent avec leurs amis », « boivent » et « s'endorment». Le déséquilibre est ainsi rendu patent entre les efforts des femmes, qui ne leur laissent aucun répit, et les loisirs des hommes. Dans le discours de Indienne, le jeu des pronoms qui s'opposent structure par ailleurs fargumentation: la premières

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