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Commentaire littéraire : extrait de l’ouvrage « De l’homme », Les Caractères, de Jean de la Bruyère

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Par   •  10 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 324 Mots (6 Pages)  •  681 Vues

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Commentaire littéraire : extrait de l’ouvrage « De l’homme », Les Caractères, de Jean de la Bruyère.

        Cet extrait, tiré des Caractères de Jean de la Bruyère paru entre 1688 et 1696 est un texte qui s’inscrit dans le classicisme et qui dresse le portrait de Gnathon. Ainsi, comment l’auteur présente le personnage si particulier qu’est Gnathon ? Nous répondrons à cela à travers deux parties, ayant pour sujet le portrait allégorique de l’égoïsme et de l’égocentrisme dont fait preuve ce personnage, puis le portrait plaisant et captivant de ce derniers à travers la caricature et l’ironie de son aspect vorace.

        En effet, l’écrivain communique au lecteur, à travers son écris, le portrait allégorique de l’amour propre de Gnathon. En premier lieu, ce derniers fait preuve d’un individualisme sans pareil et pense que tout lui est due, tout lui appartient. En effet, à travers le champ lexical de l’appropriation tel que : « pour lui » (l.3), « se rends maître » (l.3-4) ou encore « son propre » (l.4), Jean de la Bruyère vise à montrer que tout est à Gnathon, tout lui appartient. On retrouve également cela lorsque l’auteur mêle un adjectif et un adverbe : « lui seul » (l.2), cela montre une certaine impolitesse qui émane de Gnathon et introduis aussi l’égocentrisme de ce derniers. De plus, ce trait de caractère est très présent dans le texte, notamment lorsque ce personnage nous renvoie constamment à lui-même nous rappelant aussi souvent que possible que tout son mode de vie est dans l’appropriation, quand par exemple l’utilisation de déterminants possessifs est omniprésent : « son » (l.17), « ses » (l.17), « son » (l.18) et enfin « sa » (l.18). Enfin, à la première ligne, la négation exceptive « ne vit que pour soi » affirme la philautie de Gnathon, son amour pour lui-même. Enfin, l’antithèse, présente elle aussi à la première ligne : « ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble », accentue l’individualisme assez pesant et insistant de ce texte.

        De surcroît, cet amour démesuré de soi qu’éprouve Gnathon rends ce personnage outrecuidant et entraine par la même occasion une détestation des autres. Effectivement, lorsque l’écrivain utilise à deux reprises le superlatif « meilleur » (l.16 et l.17), il fait ressortir le fait que Gnathon ne se contente jamais du minimum, ce qui peut s’expliquer par le fait qu’il se croit meilleur que les autres. Cependant, ce derniers ne se croit pas seulement au-dessus des autres, car l’auteur, qui utilise de nombreuses négations exceptives comme « ne se contraint pour personne »(l.19), « ne plait personne » (l.19), « ne connais de maux que les siens » (l.19-20), ou enfin « ne pleure point la mort des autres » (l.20), désigne clairement Gnathon comme un personnage qui refuse l’existence d’autrui, il nie les autres personnes jusqu’à souhaiter la mort du genre humain. En outre, le romancier dénonce l’hypocrisie, l’insolence et la mauvaise foi de Gnathon à travers une pointe d’humour dans cette phrase déclarative : « il oublie que le repas est pour lui et toute la compagnie » (l.3). Aussi, le fait de nommer les individus autours du personnage principal avec des groupes nominaux tels que : « les hommes ensembles »(l.1) ou « les conviés »(l.7) donne l’impression que Gnathon est un spécimen unique tandis que les autres représentent un tout sans forme, il se mets alors en avant tout en rabaissant les autres personnes.

        Par ailleurs, malgré le fait que ce dernier ne voit les autres que comme des êtres inférieurs, il se mets constamment en scène face à ceux-ci. En effet, Jean de la Bruyère utilise la négation « Non content » (l.2) pour qualifier Gnathon comme quelqu’un qui se met en avant face aux autres en donnant une impression d’éternel insatisfait, il expose donc son ingratitude et ses caprices. Ensuite, Gnathon cherche à manipuler les autres en jouant un rôle, ce qui indique au lecteur que c’est une personne fausse et hypocrite, comme le montre l’écrivain à travers des verbes intransitif et de modalité : « pâlir » (l.15) et « si on veut l’en croire » (l.15). Enfin, Gnathon mets en scène se gourmandise à travers une simple technique de dramatisation : « il roule les yeux en mangeant »(l.11), il impose donc sa façon de manger aux personnes qui l’entourent tout en montrant ce qu’il ressent, ce qui permet au lecteur de lui donner un aspect caricatural particulier.

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