Questionnaire d'étude (avec réponses) sue Alcools de Guillaume Apollinaire
Fiche de lecture : Questionnaire d'étude (avec réponses) sue Alcools de Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar celine42450 • 4 Janvier 2023 • Fiche de lecture • 2 254 Mots (10 Pages) • 320 Vues
Classe de première
Etudier une œuvre intégrale : ALCOOLS de Guillaume Apollinaire
Découvrir l’œuvre
☞ Parcourez la liste des poèmes (cf. sommaire ou table des matières) : quelles sont les réflexions ou les remarques que cela vous inspire ?
La composition des titres est assez répétitive à quelques exceptions près : un seul nom ; un article défini, suivi d’un nom ; un prénom.
Certains poèmes (sans titre, donc on se sert du premier vers en guise de titre) sont répartis dans des « sections » qui comprennent entre 3 et 9 textes.
La variété des titres annonce la variété des thèmes : la nature « Les sapins », les saisons « Automne », les femmes aimées (« Annie », « Marie » ; les expériences personnelles « A la Santé », les légendes (« Merlin et la vieille femme »). Certains titres sont plus étonnants ou énigmatiques (« Marizibill », « Lul de Faltenein »). Cela prouve bien que ce recueil regroupe des poèmes très divers puisqu’ils correspondent à une période de 15 années de création, depuis les premiers poèmes de jeunesse en 1898, jusqu’aux dernières compositions « Zone », « Vendémiaire »), juste avant la publication du recueil en 1913. Tous ces titres offrent donc un panorama étendu de l’évolution des sources d’inspiration de l’auteur.
Etudier l’organisation de l’œuvre
☞ Feuilletez le recueil : en quoi peut-on dire qu’Apollinaire joue entre « ordre » et « désordre » et refuse toute forme d’organisation logique et évidente ?
La première impression qui se dégage du recueil est un effet de dispersion : pas de progression strictement thématique ou chronologique, pas de parcours spécifique de lecture, sauf pour les séries de poèmes regroupés sous le titre « Rhénanes », « Les fiançailles » ou « A la santé ». Il est possible cependant de percevoir des correspondances qui donnent une cohérence : l’alternance de poèmes courts et longs : « La maison des morts » qui tient plusieurs pages encadré par deux poèmes courts de trois strophes seulement « Annie » et « Clotilde » ou encore «Merlin et la vieille femme » précédé de « La porte » et suivi de « Saltimbanques ». Un poème ne contient même qu’un seul vers : « Chantre ». Cependant, même si cette distribution est loin d’être systématique elle est récurrente. De plus, on remarque que ce recueil joue sur une alternance entre les poèmes en vers libres : « Cortège », « Le voyageur » et ceux qui présente des vers plus réguliers : « Marizibrill », « Marie ». Enfin, la cohérence du recueil s’appuie sur des effets de symétrie : des poèmes présentent des échos thématiques, comme on le verra dans la question suivante.
☞ Relisez « Zone » le poème inaugural et lisez « Vendémiaire », le dernier poème : montrez que l’ouverture et le final du recueil sont marquants car l’auteur y expose ce qui lui tient à cœur.
On peut effectivement déceler l’existence d’un cadre avec les poèmes qui ouvrent et closent le recueil : « Zone » et « Vendémiaire ». Ces deux poèmes ont des similitudes et se répondent par des échos thématiques. L’évocation de Paris, univers familier du poète, est présente aux vers 2 et 150 de « Zone » : « Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin » ; « Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied ». On retrouve aussi cela aux vers 5 et 11 de « Vendémiaire » : « Que Paris était beau à la fin de septembre » ; « En rentrant à Auteuil j’entendis une voix ». Le thème du voyage se déploie avec la mention de lieux divers, comme des vers 106 à 109 dans « Zone » : « Te voici à Marseille au milieu des Pastèques // Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant // Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon //Te voici à Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves belle et qui est laide» De même, dans « Vendémiaire », Apollinaire écrit au vers 17 : « J’ai soif villes de France et d’Europe et du monde » ou aux vers 113 et 114 : La Moselle et le Rhin se joignent en silence // C’est l’Europe qui prie nuit et jour à Coblence ». L’ivresse est évoquée dans « Zone » aux vers 148 et 149 alors que de très nombreux passages s’y rapportent dans « Vendémiaire », comme aux vers 19, 20 et 21 : « Je vis alors que déjà ivre dans la vigne Paris // Vendangeait le raisin le plus doux de la terre //Ces grains miraculeux qui aux treilles chantèrent » ou au vers 167 : « Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers ». Enfin, le thème de la modernité est aussi bien présent car Apollinaire est conscient d’être plongé au cœur d’un monde en pleine mutation et les innovations techniques l’interpellent. Il n’hésite pas à parler des « hangars de Port-Aviation », de « la grâce de cette rue industrielle », « du premier aéroplane » ou « des «troupeaux d’autobus mugissants » aux vers 6, 23, 50 et 72 de « Zone » ou encore des « Métalliques saints de nos saintes usines » et des « Usines manufactures, fabriques» au vers 42 et 46 de « Vendémiaire ».
☞ Le recueil joue aussi sur des effets de symétrie : « Zone » et « Vendémiaire » se répondent mais d’autres poèmes se font aussi écho. Montrez que « Le Pont Mirabeau » et « Automne malade » ont aussi des thèmes communs. Faites la même recherche pour « Les Colchiques » et « 1909 ».
« Le pont Mirabeau » présente des caractéristiques communes avec « Automne malade » dans la mesure où le topos traditionnel de la déploration de la fuite du temps est convoqué. Il est assimilé, dans « Le pont Mirabeau » à l’écoulement inexorable de la Seine, et dans « Automne malade » aux manifestations attristantes de l’arrivée de l’hiver. De plus, la tonalité élégiaque de ces deux poèmes est particulièrement sensible.
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