Nicolas Restif de la Bretonne : Le Paysan perverti ou les Dangers de la ville
Commentaire de texte : Nicolas Restif de la Bretonne : Le Paysan perverti ou les Dangers de la ville. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nogelyax • 21 Mars 2022 • Commentaire de texte • 1 812 Mots (8 Pages) • 524 Vues
Commentaire le paysan perverti
Ce texte est un extrait du roman épistolaire Le Paysan perverti, ou les Dangers de la ville paru en 1775, il fut écrit par l’écrivain français Nicolas Restif de la Bretonne. Celui-ci est un écrivain dont l’œuvre dresse un tableau réaliste des mœurs du siècle des Lumières. Le protagoniste de ce roman est Edmond, un jeune paysan de province. Ce dernier arrive à Paris avec pour but de faire fortune et sa sœur Ursule va décrire et dénoncer les préjugés que l’on peut avoir sur la ville lumière. Il va nous montrer la vérité qui se cache derrière Paris au travers d’exemples appuyés sur des professions comme l’abbé ou encore le magistrat. Nous allons donc nous interroger sur la façon dont l’auteur va nous présenter cette ville en réalité pleine d’hypocrisie, de vices, de filouteries et de manœuvres. Il dénonce une société qui n’a plus d’humanité, trop préoccupé par les affaires et qui joue un rôle. Tout d’abord, nous évoquerons la description faite par Ursule et accentuée à l’aide de la comparaison entre sa province et Paris. Ensuite nous verrons que Paris est une ville où l’hypocrisie, les manœuvres, la corruption et la débauche règnent et comment l’auteur arrive à nous convaincre.
Tout d’abord, Nicolas Restif de la Bretonne compare le rythme de vie des parisiens à celui de sa province, nous verrons également le point de vue de l’auteur. Cela se remarque d’emblée par l’accumulation et l’asyndète (l.2) : « l’apathie, la nonchalance, le goût de la tranquillité », cela nous montre que le rythme de vie des provinciaux est lent : les provinciaux ne portent pas d’intérêt à ce qu’il y a autour d’eux. Par ailleurs, la façon dont cette accumulation est introduite nous informe de la vision de l’auteur. En effet elle est introduite par le démonstratif « C’est », l’on s’attend donc à quelque chose de mélioratif, or ce démonstratif est suivit de l’accumulation péjorative. Il y a donc là un véritable paradoxe, nous comprenons donc que l’auteur n’hésite pas à montrer ses défauts : il nous montre la vérité. En effet le point de vue de l’auteur est encore une fois présent mais explicitement. En effet à la ligne 16 il utilise la périphrase « certain monde » pour désigner les parisiens : «Tu vois qu’ici les occupations d’un certain monde ne valent pas mieux que l’indolence de nos provinciaux ». L’auteur expose explicitement son point de vue, et donc n’hésite encore une fois pas à montrer la face cachée même de sa province, il renforce cela en nous adressant directement la parole en nous tutoyant, cela nous convainc davantage. Parallèlement cela est mis en opposition avec la ville lumière. En effet Paris est une ville où tout est accéléré. Nous pouvons constater la gradation ligne 3 : « on ne marche pas, on court, on vole » mais aussi une hyperbole ligne 9 : « dont les pieds ne touchent à peine le pavé ». Nous comprenons que les parisiens sont constamment entrain de courir et ne pensent qu’aux affaires, de plus le fait qu’ils n’ont plus les pieds sur Terre nous montre une forme d’inconscience de cette bulle dans laquelle ils sont enfermés. De plus, le profil des parisiens est critiqué. En effet, nous retrouvons à la ligne 3, le portrait des parisiens introduit par le déterminant indéfini « un » : « une activité, un air d’affaire ». Le déterminant indéfini « une » et « un » dévalorise, du surcroît le déterminant « un » (air d’affaires) permet de montrer qu’ils forment un groupe, un troupeau. Cela témoigne une ville où les gens ne prennent plus le temps pour eux, ils sont pressés ainsi que du point de vue de l’auteur, celui-ci critique Paris de façon péjorative : nous remarquons qu’il y a ici la présence de l’hypocrisie par « l’air d’affaire », donc de la fausseté, nous verrons cela dans la deuxième grande partie.
Ensuite, nous verrons que l’auteur compare la vie sociale des parisiens à celle des provinciaux, et nous constaterons une forme de déshumanisation des parisiens. Tout d’abord, a contrario des parisiens qui forment un troupeau, Restif de la Bretonne met en évidence une unité, une solidarité entre provinciaux. En effet, l’utilisation du pronom personnel « Nous » (l.1) témoigne de cette unité. Les provinciaux sont donc certes une unité comme les parisiens, mais c’est une unité qui possède une âme.
De plus l’opposition entre la province et Paris continue. L’auteur a recours à l’hyperbole (l.3-4) : « nulle attention les uns pour les autres ». Cela témoigne encore une fois que les parisiens ne forment pas un tout et sont renfermés sur eux mêmes.
D’ailleurs cela est présent mais cette fois avec une forme de déshumanisation. La réification en témoigne (l.5) : « des pièces séparées qui ne forment point un tout ». Ici, les parisiens sont encore présentés avec une sorte de mentalité individualiste, mais ici nous remarquons surtout que ceux-ci sont déshumanisé car ils sont en fait robotisés, destinés à travailler ils sont donc opposés aux provinciaux.
De surcroît, la déshumanisation est encore une fois présente. En effet à la ligne 5, l’antithèse : « la politique y gagne, mais l’humanité y perd » introduite par le pronom « Je » qui montre que c’est réellement la thèse de l’auteur, ainsi qu’avec l’oxymore (l.7) : « ordinaire inhumainement ». Les parisiens sont donc encore une fois opposés aux provinciaux et déshumanisés (ici le mot politique désigne la manière concrète de mener à bien une affaire).
Enfin, le comportement individualiste des parisiens est encore une fois présent. C’est notamment avec l’accumulation et le champ lexical de la violence que cela se remarque ligne 7 à 8 : « assassinent – repoussés – massacrer de sang froid – heurtent - poussent ». Cet exemple du commerçant montre que les parisiens ne se préoccupent point d’autrui, mais il dénonce également l’hypocrisie, nous verrons cela dans la deuxième grande partie.
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