Montrez que la quête identitaire d’Amélie dans le roman Stupeur et tremblements lui permet d’atteindre trois objectifs : en tant qu’individu, en tant que femme et en tant qu’écrivaine, qui vont au-delà de l’objet premier de sa quête.

Au début des années 1970, expirées par la justesse du courant littéraire réaliste, tout en laissant libre cours à la fiction du ressenti, le courant littéraire postmoderne a ouvert le chemin à une libre expression. À travers ce courant, Amélie Nothomb, notamment au moyen de son roman Stupeur et tremblement, qui connut un large succès, et qui fut récompensée par le grand prix du roman de l’Académie française et l’objet d’une adaptation cinématographique, démontre qu’elle a su trouver une voie salutaire pour s’accomplir et ainsi satisfaire sa quête identitaire. C'est un roman autobiographique publié à Paris, en 1999, où l’auteur raconte, avec huit ans de recul et avec humour et ironie, sa velléité d’intégration ratée, en 1990, au sein d'une grande entreprise japonaise, au pays de son enfance, découvrant ainsi un autre aspect de ce pays ainsi que d’elle-même. C’est à travers les humiliations et le rejet qu’elle recherchera sa place en tant qu’individu, qu’elle s’identifiera en tant que femme et qu’elle découvrira sa plume particulière.

Au premier abord, le pays du Soleil-Levant, a marqué prestement Amélie Nothomb, étant le lieu du fondement de ses premières valeurs et elle en a gardé un souvenir limpide et perdurable. Le Japon symbolise pour elle l’excellence, la beauté, l’amour, le dévouement, la loyauté, la stabilité entre autres. L’auteure expose la passion de la narratrice vers la culture japonaise avec son enfance heureuse au Japon. Amélie, dévoile son attachement affectif en évoquant « ces lieux mythologiques » qui lui « mettait les larmes aux yeux » (p. 23). C’est ainsi que l’auteur présente le début de la quête d’identité japonaise de la narratrice grâce à ces souvenirs d’enfance qui sont incontestablement la raison de son retour au Japon.

De plus, Nothomb oppose l’identité japonaise de la narratrice à celle de ses collègues de travail. Cherchant à acquérir une certaine identité japonaise, elle se verra rejeter malgré tous ses efforts. Ses racines occidentales franco-belges ont rendu insaisissable sa quête. Bien qu’elle fût embauchée comme traductrice, elle ne se verra jamais octroyer le poste pour lequel elle fut engagée. Ce rejet se confirme lorsque Amélie reçoit la consigne absurde de la part de M. Saito : « Je vous donne l’ordre de ne plus comprendre le japonais ». De ce fait, l’entreprise rejette sa connaissance de la langue ainsi que l’identité nippone qu’elle désire. Pour conclure, Amélie se verra refuser non seulement l’individualité qu’elle se souhaitait obtenir, mais elle se verra descendre au plus bas pallier de l’entreprise Yumimoto, ce qui occasionne une remise en question sur son identité et sa place en tant qu’individu.

D’autre part, la quête identitaire passe également par la quête d’une identité de femme. L’auteur retrace la quête de l’identité féminine du protagoniste à travers l’image de la femme nipponne qu’elle se fait. Amélie est en admiration face à la beauté et la force de la femme japonaise, notamment lorsqu’elle dit : « Une beauté qui a résisté à tant de corsets physiques et mentaux, à tant de contraintes, d’écrasements, d’interdits absurdes, de dogmes, d’asphyxie, de désolations, de sadisme, de conspiration du silence en d’humiliations, (…) est un miracle d’héroïsme » (p. 73). Cette accumulation exprime à quel point Amélie voue une admiration pour cette femme qu’elle trouve forte. En cherchant à acquérir l’identité d’une femme japonaise, elle cherche, d’une certaine manière, à obtenir également

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