LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves (La rencontre au bal)

Commentaire de texte : Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves (La rencontre au bal). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  2 441 Mots (10 Pages)  •  819 Vues

Page 1 sur 10

LECTURE LINÉAIRE

Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves (La rencontre au bal)

ÉLEMENTS POUR UNE INTRODUCTION

Amorce possible :

La scène du bal est un topos de la littérature. On retrouve des scènes de bal dans de très nombreux romans des XIX et XXe siècles (chez Balzac, Maupassant, Flaubert, Proust...). A l’origine de ce topos, il y a sans doute la célèbre rencontre amoureuse de la Princesse de Clèves et du duc de Nemours. Une des premières scènes de bal (si ce n’est la 1re), mais aussi une des premières scènes de coup de foudre amoureux dans la littérature française …

Présentation de l’œuvre :

Roman classique, considéré comme le premier roman d’analyse, paru en 1678. Mlle de Chartres a épousé le Prince de Clèves par estime et non par amour. Mme LF évoque ce mariage très brièvement deux pages avant cet extrait. Peu de temps après son mariage (sans doute quelques semaines), L’héroïne éponyme se rend à un bal au Louvres, à l’occasion des fiançailles de Claude de France et du duc de Lorraine. A ce bal, la Princesse va enfin rencontrer le duc Nemours, dont elle a souvent entendu parler à la cour, tant ce duc est « un chef d’œuvre de la nature », « l’homme du monde le mieux fait et le plus beau » …

Lecture du texte

Mouvements (à vous de faire votre découpage) :

M1 : L.1 à L 16 (« sans se connaître ») : Avant et pendant la danse. Les deux personnages dansent ensemble au bal et semblent attirés l’un par l’autre. Le couple qu’ils forment suscite l’admiration de tous. On croit assister à la naissance d’un amour réciproque.

M2 : L. 16 (« Ils les appelèrent ») : Après la danse. Après la danse, interviennent les grands de la cour. Ils appellent la princesse et le duc pour les présenter l’un à l’autre. S’en suit un dialogue entre la Princesse, Nemours, le roi et les reines.

Problématiques possibles :

Comment Mme de LF met-elle en scène un coup de foudre amoureux dans cette scène de bal ?

Cette rencontre au bal est-elle un véritable coup de foudre amoureux ?

Cette rencontre relève-t-elle du coup de foudre amoureux ou est-elle orchestrée par les grands de la cour ?

I/ MOUVEMENT 1 : AVANT ET PENDANT LA DANSE

1) La préparation et l’arrivée de la princesse au bal

La princesse a passé la journée à se préparer – à « se parer » - pour un événement d’exception : les fiançailles de la fille du roi Henri II et du duc de Lorraine. Au bal, on admire « sa beauté et sa parure ». Alors que la rencontre entre Mlle de Chartres et le Prince de Clèves avait eu lieu chez un marchand, dans un cadre presque intimiste, loin du regard de la cour, la rencontre entre La princesse et Nemours a lieu « le soir au bal et au festin royal qui se faisait au Louvre » : la rencontre a lieu dans un lieu prestigieux, un lieu de pouvoir, à la cour du roi, au vu et au su de tous les grands du monde. C’est aussi un univers qu’on peut rapprocher de celui du conte de fée : comme Cendrillon, la princesse s’apprête un rencontrer le prince charmant (à ce détail près qu’elle est déjà mariée !)

2) Une entrée en scène théâtralisée : l’arrivée de Nemours

L’arrivée de Nemours au bal est théâtralisée. En effet, son arrivée provoque « un assez grand bruit vers la porte de la salle », pour accéder à la piste de danse – pourrait-on dire – Nemours passe « par-dessus quelques sièges pour arriver où l’on dansait ». Le vocabulaire est celui du théâtre (« la porte de la salle », « quelques sièges », le polyptote du verbe « voir ») : l’arrivée de N. est comparable à celle d’un comédien qui entre en scène. D’ailleurs, il y a un certain suspense car on ne connait pas tout de suite l’identité de celui qui vient d’arriver au bal : il est question « de quelqu’un qui entrait et à qui on faisait place » (notons le pronom indéfini « quelqu’un ») ; le roi dit à la princesse de danser avec « celui qui arrivait » : la périphrase cache encore l’identité de N. Expliquons la scène : alors que la Princesse danse avec Monsieur de Guise (dont on sait qu’il est amoureux de la Princesse), Nemours arrive au bal. Son arrivée provoque un certain émoi dans la salle – rappelons qu’il l’homme le plus beau du monde. La danse s’achève, la princesse cherche un nouveau partenaire pour danser. Et le roi dit à la princesse de danser avec celui qui vient d’arriver. Le roi joue bien un rôle dans cette rencontre amoureuse.

3) Un coup de foudre réciproque

Lorsque la princesse voit le duc et lorsque le duc voit la princesse, on comprend subtilement que le coup de foudre est réciproque : - - - La princesse « vit un homme qu’elle crut d’abord ne pouvoir être que Monsieur de Nemours ». (« D’abord » signifie ici « aussitôt », « tout de suite ») : dès qu’elle voit cet homme, la princesse reconnait N. Or, personne ne lui a dit son nom. Si elle le reconnait, c’est qu’elle a immédiatement reconnu en lui l’homme le plus beau de la cour. On comprend donc qu’elle est immédiatement séduite. Notons la négation restrictive « NE pouvoir être QUE » (cf. grammaire !) : elle trouve cet homme si beau, qu’il s’agit forcément du « chef d’œuvre de la nature » dont elle a entendu parler. Notons que cette inclination est réciproque. La princesse est frappée par la beauté de Nemours : elle est « surprise de le voir » (l.9). Réciproquement, N est « tellement surpris de sa beauté » (l.12) : cette surprise, c’est la surprise de l’amour ; le choc amoureux provoqué par le coup de foudre. Coup de foudre dont il est encore question à la ligne 11 : « il était difficile aussi de voir Mme de C. pour la 1re fois sans avoir un grand étonnement ». Le mot « étonnement » est plus fort au XVIIe s. Etymologiquement, c’est le fait d’être frappé par le tonnerre ! (Les deux sont frappés par les foudres de la passion amoureuse au premier regard). La réciprocité de cet amour naissant est perceptible à la symétrie du texte, aux nombreux parallélismes entre la description de la princesse et celle du prince. Au début du texte, la princesse se parait pour le bal et l’on admirait « sa beauté et sa parure ». On retrouve

...

Télécharger au format  txt (13.4 Kb)   pdf (53.4 Kb)   docx (12.8 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com