Analyse linéaire - La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette - scène du bal
Commentaire de texte : Analyse linéaire - La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette - scène du bal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chloé Hellot • 24 Avril 2022 • Commentaire de texte • 2 432 Mots (10 Pages) • 745 Vues
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Lecture linéaire – la scène du bal : La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette, 1678
Introduction :
- Œuvre : La Princesses de Clèves
- Paru en 1678
- Considéré comme le premier roman d’analyse
- Mise en scène d’une jeune femme, Mlle de Chartres, mariée à un homme qu’elle estime sans pour autant l’aimer. Le roman illustre son amour pour un autre, M. De Nemours.
- Extrait : la scène du bal
- Extrait célèbre narrant la rencontre entre Mme de Clèves et le Duc de Nemours
- A lieu quelques semaines après le mariage de Mme de Clèves. Peu d’indications chronologiques précises de la part de l’auteur, mais la scène arrive deux pages après l’évocation du mariage de Mme de Clèves.
- On connait déjà le Duc de Nemours, présenté dans les premières pages du roman. On sait également que la Reine Elisabeth d’Angleterre s’intéresse à lui.
- Pressé par le roi, il a envoyé un de ses hommes de confiance (gentilhomme, Lignerolles)
- Lui s’est installé à Bruxelles en attendant la fin de la mission
- Une fois la mission achevée, il rentre à Paris pour préparer son départ pour l’Angleterre et assister au mariage de la seconde fille de Henri II (Claude de France) avec le Duc de Lorraine.
- Par un calcul de l’autrice, le Duc de Nemours arrive que la veille au soir des fiançailles 🡪 Ainsi, Mme de Clèves ne saura pas sa venue au mariage.
- Moment où l’auteure décide d’introduire Mlle de Chartres, devenue Mme de Clèves, à la Cour – précisément car le Duc de Nemours n’y est pas
- Calculé par la romancière qui voulait que le Duc de Nemours rencontre l’héroïne après son mariage.
🡺 Suspens montée et calculé par l’auteure en vue de cette rencontre
- Suspens pour le lecteur mais aussi pour les personnages :
- Mme de Clèves a déjà beaucoup entendu parler du Duc de Nemours et éprouve de l’impatience. Cf la ligne précédent notre passage : « Mme de Clèves avait ouï parler de ce prince à tout le monde, comme de ce qu'il y avait de mieux fait et de plus agréable à la cour ; et surtout madame la dauphine le lui avait dépeint d'une sorte, et lui en avait parlé tant de fois, qu'elle lui avait donné de la curiosité, et même de l'impatience de le voir. »
Problématique : En quoi cette scène romanesque type fournit-elle des indices d’un amour impossible entre la Princesse et le Duc ?
Annonce de Plan :
- Une rencontre attendue, topos (= cliché littéraire) de scène romanesque
- Les effets et rôle de la cour
- Un court dialogue qui en dit long
- Nemours amoureux
- Une rencontre attendue, topos (= cliché littéraire) de scène romanesque
- Lieu du bal : Le Louvre → cadre prestigieux
- Cadre idyllique : endroit propice à tomber amoureux, à la naissance d’une passion
- Référence historique : permet d’ancrer cette histoire fictive dans la réalité
- Renforce l’illusion que l’histoire est réelle.
- Une rencontre très attendue
- Mme de Clèves se prépare avec soin toute la journée = topos d’une rencontre romanesque
- “se parer” : verbe → activité qu’elle a fait toute la journée (cf. “tout le jour des fiançailles)
- Importance de cet événement : cf. “au festin royal” + “au Louvre”
- Indique que la cour sera à cet événement → règne de l’apparence et des intrigues[1]
- La rencontre des deux personnages sera au centre de l’attention de la cour
- Attention de la cour à la beauté de Mme de Clèves et à sa préparation en vue de cette rencontre. Cf. “l’on admira sa beauté et sa parure”
- Attente du Duc de Nemours pour cette rencontre et qui a fait des efforts pour se mettre en beauté → cf. “le soin qu’il avait pris de se parer”.
- Suspens maintenu car la rencontre n’est pas immédiate
- Mme de Clèves entend le Duc avant de le voir → cf. “assez grand bruit vers la porte de la salle”
- L’entrée n’est pas anodine : « grand bruit » → hyperbole.
- Entrée du Duc est un élément perturbateur de la soirée → cf. passage de l’imparfait “elle dansait” au passé simple “il se fit” qui marque une rupture
- Arrivée peu discrète qui attire les regards de tous (la cour et Mme de Clèves)
- Mais on ne sait pas tout de suite de qui il s’agit
- Utilisation d’un pronom indéfini : cf. « quelqu’un »
- Mme de Clèves comprend tout de même que c’est quelqu’un d’important : cf. comparaison “comme quelqu’un (...) à qui on faisait de la place”
🡺 Mme de Clèves se pose beaucoup de questions autour de ce personnage important
- La rencontre se fait comme une destinée : topos
- Mme de Clèves est étrangère à la décision de danser avec le Duc : cf. le roi qui “cria de prendre celui qui arrivait” + renforcé par le pronom indéfini “celui”
- La rencontre agit comme un coup de foudre au moment où les personnages se voient :
- Polyptote montre que c’est la vision l’un de l’autre qui engendre un coup de foudre immédiat. Cf “voir” x3 + “vit” + “vu”
- L’effet produit par cet échange de regard confirme le coup de foudre → les effets produits sont du même champ lexical.
- Pour Mme de Clèves : “surprise”
- Pour le Duc : “grand étonnement” → mot très fort puisque étonnement dans l’ancien français pouvait signifier “stupéfaction avec admiration”.
- Les deux personnages sont complémentaires, parfait ensemble : topos
- Se rapproche par leur beauté : cf champ lexical de la beauté “sa beauté” + “sa parure” pour Mme de Clèves, et “l’air brillant” pour le Duc.
- Se rapproche par le soin qu’ils accordent à leur apparence
– Effets et rôles de la cour
- Événement exceptionnel visible de tous
- Glissement du point de vue interne de Mme de Clèves au Duc de Nemours → découverte par le lecteur de l’effet produit par la rencontre chez le Duc
- Il est ébranlé par cette rencontre. Cf. hyperbole « tellement surpris »
- Quand leurs corps se rapprochent (cf « lorsqu’il fût proche d’elle »), il ne peut cacher ses sentiments (cf. il ne put s’empêcher de donner des marques de son admiration »).
- Ne sachant pas aussi bien dissimuler ses émotions que Mme de Clèves, elles sont visibles par tous (y compris la cour)
- Passage au point de vue du Roi et des Reines (Catherine de Médicis et Marie Stuart)
- Ils voient quelque chose de singulier et de fort dans cette danse. Cf le terme mélioratif « louanges ».
- La cour ne peut s’empêcher de donner des marques d’admiration
- Cf. le mot « murmure »
- Cf. leur point de vue est évoqué par les verbes de pensée « souvinrent » + « trouvèrent »
- Intervention de ces personnages dans l’accomplissement de cette destinée :
- Cf. ordre du roi pour que la Princesse prenne le Duc comme partenaire.
- Dès la danse terminée : injonction de leur part pour qu’il ne rentre pas en contact cf. emploi de la négation « sans leur donner le loisir de parler à personne ».
🡺 Pas de pouvoir d’actions des personnages amoureux sur leurs actes.
🡺 Scène de bal finit par ressembler à une scène de théâtre où la cour est spectatrice, observe et juge.
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