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Maupassant pierre et jean

Commentaire de texte : Maupassant pierre et jean. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  1 405 Mots (6 Pages)  •  4 501 Vues

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Exemple de commentaire de Pierre et Jean de Guy de MAUPASSANT

(Chap. 6, de « Elle était adroite », p.131 à « ne sachant que faire », p. 133 de l’éd. Pocket 1E50)

 

 

Introduction

Guy de MAUPASSANT fait paraître Pierre et Jean dans La Nouvelle Revue fin 1887 - début 1888 et le volume paraît en 1889. Considéré par beaucoup comme le chef-d’œuvre de l’auteur, ce roman court obéit aux thèses du mouvement réaliste et est caractéristique de l’écriture de MAUPASSANT, le réel vu par les personnages, ce qui en fait aussi un roman d’analyse psychologique. Jean décide de profiter d’une partie de pêche à pied pour demander Mme Rosémilly en mariage. Quand ils sont seuls, il l’aborde et lui avoue son amour. Dans cette demande en mariage MAUPASSANT jette un regard désabusé sur les relations entre les hommes et les femmes. Ce qui pour Jean est un des grands jours de son existence est pour l’auteur une banale réitération.

 

I La demande en mariage

1- Le cadre de la scène

            L’extrait est précédé par la descente vers la plage. Le désir de Jean est monté (« l’œil allumé, regardait fuir devant lui la cheville mince, la jambe fine, la hanche souple et le grand chapeau provocant ») et ses interrogations sur l’éventuelle demande en mariage ont fait place à la certitude. Arrivé sur la plage, il « la frôlait, se penchait sur elle » (p.131.) Le cadre lui a semblé idéal (« un joli endroit pour parler d’amour », « eau si claire », « glace limpide », « clapotement de l’eau ».) Mme Rosémilly est accaparée par la pêche pour laquelle elle a des talents (« adroite et rusée, ayant (…) le flair de chasseur. »)

On a donc une situation de pêche (de chasse ?) où celle qui pêche est également une proie (« il la suivait pas à pas ») mais plus expérimentée que celui qui la « chasse. » La scène est en partie ridicule : les attentions de Jean semblent très naïves eu égard à l’expérience de Mme Rosémilly (à son reflet, Jean « du bout des doigts, lui jetait un baiser qui semblait tomber dessus », p. 131, « ils étaient debout (…) dans la mare salée qui les mouillait jusqu’aux mollets. »)

 

            2- L’inversion des rôles

Ce paradoxe se poursuit dans la demande en mariage qui suit. Jean (par le point de vue interne développé) utilise un vocabulaire galant et précieux (« gentillesses galantes », « refus qui disent oui », « coquette comédie d’amour », p. 133) et joue (il « simulait un grand désespoir », p. 131.) Il se déclare et répète deux fois « je vous aime. » Il est le seul à parler d’amour. A la fin de l’extrait, on constate sa déception (« et il s’étonnait », « il s’attendait à », « il répondit niaisement. »)

Mme Rosémilly est présentée comme une chasseresse expérimentée (« main souple », « lenteur ingénieuse », « flair de chasseur », « presqu’à chaque coup »), mais aussi de façon négative (elle est « rusée » et les « bêtes (sont) trompées et surprises. ») La pêche est pour elle plus importante que la déclaration de Jean car elle doit « renoncer aux plaisirs » pour lui parler. Elle émet des jugements négatifs (« que vous êtes ennuyeux », « avez-vous perdu la tête ? », « que vous êtes malavisé », « me gâter la pêche. »)

La scène s’oppose à celle, conventionnelle, où l’homme est un prédateur qui se marie à un âge avancé et la jeune femme, inexpérimentée, demande un cadre poétique à la déclaration d’amour.

 

II Le mariage

            Le cadre de la demande en mariage semblait à Jean idéal. Mais MAUPASSANT qui a préféré rester célibataire a une vision pessimiste du mariage et de l’amour.

 

1- Le mariage comme affaire

La déclaration d’amour se transforme par la logique bourgeoise en discussion d’un contrat : « si vous vous décidez aujourd’hui à me déclarer votre amour, je suppose naturellement que vous désirez m’épouser. » Ils s’assoient (« asseyons-nous sur ce rocher (…) nous pourrons causer tranquillement ») On passe de « ils se regardaient au fond des yeux » (p. 131) à « lorsqu’ils furent installés côte à côte » (p. 132.) Le vocabulaire montre l’importance des décisions (« Nous savons (…) peser les conséquences de nos actes », « si vous vous décidez aujourd’hui », « exposé net. ») Le contrat est validé par une poignée de main, comme à la foire (« Elle lui tendit sa main (…) il y mettait la sienne », p. 132.) Il nécessite le consentement des parents (p.132). On peut remarquer que pour Jean, ceux-ci se résument à sa mère (« je ne voudrais pas déplaire à vos parents. – Oh ! Pensez-vous que ma mère (…) », p. 132)

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