Les petits bonheurs nous mènent-ils au bonheur?

Les petits bonheurs nous mènent-ils au bonheur ?

Ne dit-on pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières ?

À cette expression très terre à terre, serait-il envisageable de l’adapter à une notion beaucoup plus abstraite qu’est le Bonheur ? En effet les petits bonheurs, faits d’actes et d’occupations concrètes, peuvent-ils nous guider vers la route du bonheur ? C’est ce que nous allons essayer de comprendre à travers cette ambivalence qui est faite entre optimisme et pessimisme, entre clivages sociaux et intellectuels.

De prime abord, les petits bonheurs sont rattachés au peuple comme le souligne Pascal Brückner dans « L’euphorie perpétuelle, essai sur le devoir de bonheur » avec tout ce que ce lien a de plus noble : simplicité et émancipation. En effet, les activités y inhérentes sont de l’ordre du peu pourvu que ce soit plaisant et accessible. Ce à quoi Jacqueline Rémy dans « Le triomphe du bonheur, Sam Suffit » corrobore en dénonçant une certaine quotidienneté présente sous forme de marketing, ce qui rend plus aisé l’accès à cela. Mais pourvu qu’on puisse le voir ainsi aussi ! C’est ce que tend à dire François Lelord dans « Le voyage d’Hector ou la recherche du bonheur » qui approuve le fait qu’être heureux est une question de point de vue et donc fragilisé à l’état d’esprit qui le perçoit.

Cependant il y a risque d’être « borderline » avec le simplisme des petits bonheurs qui reprend des codes de superficialité, illusoires et éphémères. D’ailleurs Jacqueline Rémy, sous couvert d’ironie, dénonce le caractère primaire de ces occupations et le côté populaire dans ce qu’il a de plus instinctif. La fragilité évidente […] mise en exergue par Pascal Brückner tandis que François Lelord se positionne dans les aléas qui feront si ceux-ci seront viables ou non.

Les petits bonheurs, au même titre qu’une brique pour une bâtisse, contribue petit à petit à construire du bonheur et potentiellement atteindre le Bonheur. Il faut savoir les appréhender au mieux, être persuadé du bien fondé de ceux-ci et surtout s’émanciper d’un soit disant bien pensant, qui ne pourrait que juger sans rien apporter en retour. 

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