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Les passions sont-elles condamnables ?

Dissertation : Les passions sont-elles condamnables ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 777 Mots (8 Pages)  •  1 974 Vues

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Dissertation : les passions sont-elles condamnables ?

La Princesse de Clèves est un roman écrit par Mme de Lafayette, une aristocrate du XVIIe siècle. Son œuvre est placée sous le mouvement littéraire du classicisme, mouvement qui repose sur la bienséance, la pudeur, la rigueur et la raison. Il s’oppose au mouvement baroque. Mme de Lafayette s’inspire également du jansénisme, un mouvement religieux catholique dans lequel es pratiquants s’opposent aux jésuites qu’ils accusent d’avoir trop d’indulgence avec les pécheurs. La Princesse de Clèves est un roman historique, l’intrigue se passe sous le règne d’Henri II, soit plus de cent ans avant la création du roman. Ce livre a une visée morale qui reste fidèle au mouvement précieux, ce mouvement concerne notamment les femmes de la haute société. Celles-ci se réunissent dans des salons pour commenter la littérature et surtout écrire leur propre texte. Les précieuses privilégient une conversation élégante et raffinée, centrée autour du thème de l’amour. Par le billet de leurs œuvres, les écrivains suivent une réflexion sur les passions humaines, notamment lorsque ces passions entrent en conflit avec les valeurs de la morale et de la religion. Comme le dit Zola « La passion est encore ce qui aide le mieux à vivre. » On peut rappeler pour commencer l’étymologie du terme qui constitue le cœur du sujet : le mot passion vient du latin « patior » qui signifie souffrir, supporter, endurer. Avec une majuscule, ce terme s’utilise également pour faire référence au supplice qui accompagne la mort du Christ. Originellement, la passion est ainsi associée à la souffrance, à un tourment inévitable, une fatalité. Mais le mot s’utilise aussi pour faire référence à un amour dévoué pour une personne, ou une occupation. Dans cette perspective, la passion peut être perçue positivement. La passion est donc une notion ambivalente, et l’on comprend aisément qu’elle se situe au cœur de La Princesse de Clèves. Ce livre se focalise ainsi sur l’analyse d’une passion brûlante entre deux personnages d’exception Si cette passion amoureuse occupe le premier plan de cette œuvre, d’autres types de passions sont également représentées (passion jalouse, passion du pouvoir, de la gloire.) Ainsi, les passions font¬‐elles dans ce roman l’objet d’une condamnation explicite ? Pour commencer, nous montrerons comment les passions constituent des forces irrésistibles qui échappent au contrôle de la raison et pourquoi cause-elle de nombreuses souffrances aux personnages. Ensuite nous analyserons pourquoi les passions ne peuvent pas être totalement disqualifiées.

Pour débuter, Mme de Lafayette présente les passions de façon critique, en soulignant l’incapacité de la raison à les contrôler. Les passions sont par ailleurs associées à la souffrance, voire à la mort. Dans La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette souligne que la passion est une force irrésistible, qui conduit les personnages les plus vertueux à perdre le contrôle d’eux-¬mêmes. La passion empêche les individus de se cacher derrière des apparences, leurs émotions les trahissent. Ils n’arrivent pas à cacher leurs sentiments. Par conséquent les passions des personnages les poussent dans des tourments comme lors de la rencontre entre Mlle de Chartes et M de Clèves qui ne parvient pas à cacher sa surprise et son émerveillement pour cette dame. Pourtant, si le prince avait caché ses émotions, la suite de l’histoire ne ce serait pas nécessairement passée comme on la connait. Aussi la passion fait naitre de la rivalité le Prince de Clèves et le chevalier de Guise, en se cachant pas ils provoquent une dispute des familles sur le mariage. Finalement le duc de Guise est tourmenté par son amour non partagé avec la princesse.

Ainsi, les passions peuvent mener à des conduites irrationnelles et condamnables comme la passion du roi pour la duchesse de Valentinois qui n’est pourtant pas un exemple de fidélité et de vertu. Ensuite, Mme de Clèves, en dépit de l’éducation qu’elle a reçue, peine à conserver la maîtrise de ses sentiments, de ses paroles et de ses actes lorsqu’elle se trouve en présence du duc de Nemours, son amant. Des signes de son amour lui échappent malgré elle, comme en témoigne la scène où elle lit la lettre perdue de Mme de Thémines, dans la troisième partie du roman. La narratrice note alors que durant ces quelques heures « elle ne sentait plus que le plaisir de voir monsieur de Nemours ». Mais aussitôt après le départ du duc, lorsqu’elle se retrouve seule, elle revient « comme d’un songe » comparaison qui souligne la part d’illusion que comportait le plaisir initial. Dès cet instant, les remords reviennent en force, et Mme de Clèves ne peut que constater son impuissance complète à dominer ses sentiments : « Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m’entraîne malgré moi : toutes mes résolutions sont inutiles » dans ce soliloque les conséquences de l’adultère sont mises évidence.

La passion est également condamnable dans la mesure où elle est cause de souffrances infinies. En effet, à l’exception de quelques moments passés en compagnie du duc de Nemours, la princesse reste victime du mal de vivre dans le roman. La frénésie de la souffrance est atteinte lorsqu’elle découvre la lettre de

Mme de Thémines, qu’elle pense adressée à son bien aimé. Dès lors, la princesse de Clèves

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