Les colchiques, Apollinaire
Commentaire de texte : Les colchiques, Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar xspj • 7 Novembre 2022 • Commentaire de texte • 1 118 Mots (5 Pages) • 507 Vues
LES COLCHIQUES GUILLAUME APOLLINAIRE
Guillaume Apollinaire (1880-1918) est un poète français du 20ème S, pionnier de la poésie moderne, précursseur du surréalisme et inventeur du calligramme (poème «écrit sous forme de dessin).
Il publit en 1913 un recueil de poèmes d'une grande modernité : Alcools.
Les Colchiques tirés de ce receueil peint un tableau d'automne mélancolique qui symbolise sa souffrance amoureuse et préfigure un renouveau poétique.
C'est un sonnet moderne et déconstruit car la disposition (2 quatrains et 2 tercets) et la place des rimes (rimes embrassées dans les quatrains)sont changées. De même la mesure des vers (nbre de syllabes) est irrégulière.
Nous allons ici étudié comment le poète exprime le cheminement fatal de l' amour.
Le pré est vénéneux mais joli en automne (Vers 1)
Le lieu est posé: le pré, lieu de l'amour courtois dans la poésie de l'antiquité.
Ce lieu est qualifié négativement avec « vénémeux » et pose l'origine du poison.
On observe une antithèse inquiétante entre l'annonce mystérieuse «vénéneux» et la qualification «joli» qui évoque le charme.
Les vaches y paissant (Vers 2 et 3)
Lentement s'empoisonnent
On peut observer un enjambement qui souligne une progressivité énoncé par le participe présent «paissant» et l'adverbe «lentement» : les vers représentent une inéluctable avancée vers la mort.
La tonalité annoncée au vers 1 se confirme.
Assonance en « en » (paissant / lentement /s'empoisonnent) donne une impression de lenteur, de tranquilité.
La lenteur liée à l'empoisonnement souligne la cruauté. On est dans une plainte amoureuse.
Le colchique couleur de cernes et de lilas (Vers 4)
Passage du vers 3 au 4 sans coordination grammaticale qui insiste sur la cause: le colchique est la cause de l'empoisonnement.
Le colchique est une fleur poison de l'automne, elle est d'abord désigné par sa couleur: «couleur de cerne» qui désigne la zone sous les yeux fatigués ou tristes.
On a la même structure qu'au vers 1 : « vénéneux mais joli / cerne et de lilas »
Analogie entre la femme et la fleur qui est négative car la fleur représente le poison.
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là (Vers 5)
Le rejet «y fleurit» avec son assonance en [i] attire l'attention sur l'action dangereuse et perfide de la fleur.
La comparaison entre les yeux et la fleur introduit la femme à laquelle s'adresse le poète.
L'adj démonstratif composé «cette fleur-là» à une connotation péjorative.
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne (Vers 6)
Ce vers confirme la comparaison qui associe la couleur des yeux à celle des fleurs, tout en rappelant les impressions de fatigue et le sentiment de tristesse auxquels il avait déjà fait allusion: «âtres» de violâtres a un sens péjoratif et l'automne est la saison où s'annonce le déclin de la végétation, du soleil.
Ce sont des connotations mélancoliques.
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne (Vers 7)
Ce vers introduit une liaison entre poète et la femme aimée avec «pour tes yeux».
«ma vie» est une expression forte qui désigne le poète tout entier
Il y a ici une analogie avec le vers 2 et 3: les vaches s'empoisonnent / ma vie s'empoisonne et la comparaison vache/poète est anti lyrique.
On est dans la souffrance amoureuse.
Les enfants de l'école viennent avec fracas (Vers 8)
Rupture bryuante dans l'évocation visuelle du poème qui rompt la mélancolie avec l'allitération en [k] «école / fracas»
«Les enfants de l'école» montre une quotidienneté, de la banalité (anti lyrique)
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica (Vers 9)
L'allitération en [k] est prolongée ; ici les enfants ressemblent à des saltimbanques « hoquetons / harmonica ». (un poème appelé Saltimbanques figure dans Alcools).
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