Les caractères

Théobald connaît tout le monde, il parle à tous, et veut surtout être perçu ainsi ; comme un homme aimé : il préfère critiquer les gens que de rester seul, ignoré de tous.

Lorsqu'il pense que son hypocrisie échappe aux autres, un rayon de vérité luit toujours ; il perce la brume ; l'illusion se dissipe ; laissant place au scandale ; à présent son masque tombe, son vrai visage apparaît, et les autres voient son âme déchue.

Comme lors d'une soirée, il était au théâtre, avec des descendants de familles nobles, et à la fin de la comédie, il décida de les inviter dans son appartement, situé dans le seizième arrondissement de Paris. Il commença donc à parler, mit en avant son éloquence qu'il venait peaufiner par sa rhétorique, et dressa alors, un portrait désobligeant qu'il initia ainsi : “Cet homme qui croit peser à ceux à qui il parle, avec des paroles qui se perdent dans la salle, il ne se fait point écouter, et pourtant, il est respecté lorsque les gens ont besoin de ses services [… Il enchaîna ce long monologue pendant plusieurs minutes, temps au cours duquel, les invités riaient à gorge déployée, de grands gestes envahissaient la salle, et certains surenchérissaient la satire faite. Tout à coup, ils entendirent le moteur d'une voiture se rapprocher au loin, ils s'empressèrent de voir qui était arrivé, et d'un coup, le silence régna, seul Théobald continuait de parler, il ne comprenait pas ce qui se passait. Les portes s'ouvrirent et on vit alors entrer le ministre, et tout devint clair, les autres avaient compris que l'homme critiqué par Théobald, n'était autre que cet éminent personnage, et l'un des invités, qui l'avait remarqué bien avant, l'avait dénoncé en appelant ce dernier.

Les conviés s'empressèrent d'accuser Théobald et de le dénoncer car c'était impensable de ne plus disposer des privilèges que leur accordait le ministre, tout le monde lui tourna donc le dos et quitta les lieux, toutes ces personne qui se moquaient avec lui l'heure précédente. Il prit conscience, le lendemain, qu'il aimait critiquer les autres et parler derrière leur dos, c'était plus facile que d'affronter leurs regards. Il se sentait important et lorsque les gens se retournaient pour écouter ce qu'il avait à dire, il avait l'impression de dominer la scène.

Les invités s'empressèrent d'accuser Théobald et de le dénoncer car c'était impensable de ne plus disposer des privilèges que leur accordait le ministre, tout le monde lui tourna donc le dos et quitta les lieux, toutes ces personnes, qui se moquaient avec lui l'heure précédente. Il prit alors conscience, le lendemain, qu'il aimait critiquer les autres et parler derrière leur dos, c'était plus facile que d'affronter leurs regards. Il se sentait important et lorsque les gens se retournaient pour écouter ce qu'il avait à dire, il avait l'impression de dominer la scène. Cependant, son vrai visage échappé aux autres était celui d'un être solitaire et ignoré.

À présent, il est alors seul, et personne ne veut plus l’approcher ; il a tout perdu : sa réputation, ses amis, et même sa propre estime. Il erre dans les rues sans but, ignorant la pluie qui inonde son visage ridé par le chagrin.

Il voit les gens heureux, se promener bras dessus, bras dessous ; et il envie leur bonheur. Il aimerait tellement pouvoir effacer sa triste histoire, et recommencer une nouvelle vie... Mais c'est impossible.

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