Lecture linéaire le rouge et le noir
Fiche de lecture : Lecture linéaire le rouge et le noir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar liloultb • 17 Mai 2021 • Fiche de lecture • 1 085 Mots (5 Pages) • 3 380 Vues
Séance 3= Lecture linéaire n°11 : Méditations dans la grotte (pages 87-88)
Extrait situé dans le chapitre 12 du livre 1 intitulé « Un voyage » = début du roman. M. de Rênal, maire de Verrières, s’est fait un devoir d’employer Julien comme précepteur de ses enfants. Alors que le jeune homme accompagne les enfants et leur mère en villégiature à Vergy, la proximité de la nature et l’absence du maître de maison a favorisé son rapprochement de Mme de Rênal. Celle-ci est tombée amoureuse du précepteur.
Ce passage est une pause dans l’action. On suit les réflexions du personnage, qui, isolé en pleine nature et face au coucher du soleil, laisse son âme s’épancher.
Comment Stendhal met-il en scène le héros romantique dans ce passage ? Quel regard le narrateur porte-t-il sur lui ?
Texte qui se compose de deux mouvements :
Lignes 1 à 16 = Julien : un héros romantique ?
Lignes 17 à 23 = Jugement du narrateur sur Julien
1er mouvement (lignes 1 à 16) = Julien : un héros romantique ?
Lignes 1 à 8 : L’élévation du personnage
Le passage débute par l’adverbe « Enfin » indiquant la fin d’une attente, d’une espérance : il correspond à l’élévation physique du personnage « il atteignit le sommet de la grande montagne » = 3 termes pour signifier la position élevée de Julien + répétition de « grande montagne » (ligne 3) qui s’oppose à la « petite grotte » (ligne 4) → rhétorique de l’antithèse + « pente presque verticale » (5). A cette élévation physique correspond une élévation morale. Julien, comparé à un oiseau de proie, semble vouloir prendre de la hauteur par rapport à la société des hommes « bien loin de tout homme qui se serait approcher de lui ». Par le biais de la focalisation interne, le lecteur perçoit le désir de solitude du personnage, il se réfugie au sein de la nature, nature qui parait imposante = minéralité du décor « « roches nues » (3), « rochers » (5), « pierre carrée » (7), dans la grotte qu’il voit comme une « retraite » (5), le personnage se sent invulnérable et se laisse aller à un épanchement lyrique. Le narrateur nous rapporte ses propos « ici les hommes ne sauraient me faire du mal » (6), la sensibilité de Julien est mise en valeur par la formule « avec des yeux brillants de joie » (5-6). Julien se met ensuite à écrire = « écrire ses pensées » (6) → lyrisme de l’auteur romantique mais le contenu de ses écrits ne nous est pas livré. La posture contemplative devant le coucher de soleil (ligne 8) semble caricaturale = cliché du romantisme. Ces premières lignes dressent le portrait d’un personnage romantique, atteint du mal du siècle, éprouvant le besoin de s’éloigner de la société des hommes et de se réfugier au sein d’une nature consolatrice pour écrire.
Lignes 9 à 16 : Monologue intérieur
Le deuxième paragraphe nous plonge dans l’intériorité du personnage. Il s’agit d’une caractéristique de l’écriture stendhalienne, moderne à l’époque, consistant à représenter la pensée du personnage en le faisant parler via des monologues narrativisés ou rapportés « se dit-il » (9). Seul, dans cette grotte, Julien se sent libre et heureux : le bonheur est une forme de désaliénation sociale, le mot « libre » est en italiques afin de souligner qu’il correspond au système de valeur du personnage, le terme déclenche des associations qui révèlent
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