Lecture analytique, Don Juan, scène d'exposition, Molière
Commentaire de texte : Lecture analytique, Don Juan, scène d'exposition, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jadefrc • 27 Janvier 2017 • Commentaire de texte • 2 729 Mots (11 Pages) • 1 623 Vues
Lecture Analytique Dom Juan 1 - Act I scène 1
Scène en trois parties :
C’est une scène d’exposition car:
- fait entrer dans l’action
- présente le personnage éponyme
- indique un lieu
- présente le noeud et l’intrigue principale autour du libertinage:
amoureux (adultère), libertinage religieux ( se moquer des valeurs) et social (n’a pas le comportement adéquat “un homme de qualité…” et car libertinage avec femmes de différentes classes sociales.
- Sganarelle ouvre et ferme la scène par deux tirades et se pose comme personnage comique et donne le ton de la pièce, un ton de farce voir bouffonnerie et comme personnage essentiel qui va mener l’action.
- Scène donne des infos sur les relations maître/valet. Ici relation ambiguë entre Sganarelle et Don Juan car plus que dépendant et soumis demande parfois des comptes.
mélange de registres comiques avec le pathétique et le tragique
La pièce commence im médias res (au coeur des choses) de manière très provocatrice, par une tirade du valet Sganarelle destinée à Gusman et aux spectateurs. Il tient une tabatière (didascalie) et fait l’éloge du tabac (à utiliser sous prescription et condamné par la religion et notamment la compagnie du Saint Sacrement). La pièce commence directement sous la note de la provocation. Sa tirade est coupée par “reprenons notre discours” qui en prouvant que le texte a déjà commencé, permet de rentrer dans l’intrigue. Compte tenu du titre de la pièce on s’attend à voir Don Juan le personnage eponyme dès la première scène, mais il n’y sera qu’évoqué.
Eloge du tabac :
un valet dénigre dès le début Aristote et la philosophie en les citant “Quoi que puisse dire Aristote et toute la philosophie..”, en plus à tord car tabac n’existait pas à l’antiquité -> faux savoir -> montre un décalage.
Il fait le savant, tournures de phrases rhétoriques, de discours, maximes, sentences, au présent de vérité général “qui vit sans tabac”, “il est vrai”, “il n’est rien” , fait une définition savante presque historique. Il structure ses phrases rhétoriques “non seulement “ “mais encore” ce qui n’est pas attendu pour un valet. Il parle avec assurance pour affirmer des absurdités
Sujet trivial traité avec des termes savants -> burlesque
Faux éloge / éloge paradoxale
Le fait que ce soit un décalage permanent souligne la bouffonnerie, le burlesque
Molière instaure tout de suite le registre comique
Sganarelle imite Don Juan
Il commence sa tirade par une tournure impersonnelle “on”
Sganarelle fait la glorification, la liste et l'éloge de l'honnête homme. Mais comme c’est un valet parlant dans un faux style savant ça tourne donc l’éloge en critique. Il tourne en dérision toutes ces valeurs et se ridiculise. Cela nous apprend que Don Juan sera tout les contraire de l'honnête homme.
Il s’adresse à Gusman et au lecteur avec un “vous” de double énonciation
“C’est la passion des honnêtes gens”, “ il réjouit et purge les cerveaux”, “ instruit les âmes à la vertu”, fait référence au genre théâtrale et à la doctrine classique (Doctrine classique : Placere, docere, movere = plaire instruir et émouvoir) : “instruit “réjouit” et “purge” ( castigat triando mores) , le champ lexical de l’instruction , “purger les passions” fait référence à la tragédie qui purge les passions comme Aristote définit la tragédie et le théâtre dans la Poétique
mais c’est aussi l’idéal de l'honnête homme, des “honnêtes gens”, le tabac représente la vertue et l’honneur, permet la sociabilité, et la communications, des valeurs indispensables.
dès les premiers mots du texte, Molière fait signe au théâtre et non au tabac
= eloge du théâtre déguisée
“quoique puisse dire aristote” ne fait pas référence à ses paroles sur le tabac mais à la religion et à la censure. “ Quoique puisse dire Aristote”, quoique puisse dire les gens, le théâtre vaut mieux
Molière prend la place de Sganarelle, et même si dans sa pièce il ne respecte pas les règles, il répond à la doctrine classique
-> eloge paradoxale
Utilise les caractéristiques de l’argumentation, des constructions rhétoriques et des occurrences. Dans la 1ere phrase il énonce sa thèse et la 2e partie de la phrase est un alexandrin blanc “et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre” met encore plus la maxime au présent de vérité général.
Après avoir exposé son aphorisme et développé sa thèse avec une période marquée par des connecteurs “non seulement “ “ mais encore” “et” qui se conclue par une question rhétorique.
Il utilise un vocabulaire qui évoque les valeurs nobles du 17 e s , celles de l’homme de qualité et on voit que par tous ces éléments il fait une parodie du discours alliée à la farce bouffonne .
Il fait des allusions parodiques à la catharsis tragique développée dans la Poétique d'Aristote par le terme “purge” . Il fait référence à la fonction de la comédie avec les termes “réjouit et instruit’ retrouve dans “castigat …” . Il développe de façon implicite la doctrine des classiques “placere, docere, movere”.
= idée que le dramaturge fait ce qu’il veut par rapport aux règles (avec le discours second ou tabac = théâtre)
Sganarelle a un discours qui ne correspond pas à sa classe sociale, il parle comme un aristocrate et veut faire l’Homme d’importance mais n’en a pas les moyens réels. C’est le double discours de l’auteur, Sganarelle n’est pas conscient qu’il l’aura pendant toute la pièce.
C'est un valet qui joue au maître. Dès l’intro c'est un personnage qui fait rire et met dans la comédie. C'est bien un début de scène d’exposition qui introduit le caractère de Sganarelle , le genre et le ton de la pièce (comédie provocatrice, bouffonne) et le thème de l'honnête
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