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Lecture analytique dom juan acte II scène 3

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Par   •  3 Octobre 2016  •  Cours  •  1 523 Mots (7 Pages)  •  5 325 Vues

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Corrigé de la lecture analytique n°3  Acte II scène 3

Dom Juan personnage comique?

Introduction

  A la fin de l’année 1664, alors que triomphe l'idéal classique de « l’honnête homme », c'est à dire qui sait se mesurer et se contrôler, Molière  entreprend le portrait d'un « « grand seigneur méchant homme » en s'attaquant à la figure du libertin. En effet alors que Le Tartuffe vient d’être censuré , le dramaturge reprend Dom Juan, un sujet à la mode, bien connu du public du XVIIème siècle et qui a parcouru toute l’Europe. La pièce doit permettre à l'Illustre Théâtre de renouer avec le succès.

 Dans Dom Juan, Molière peint les mœurs et le comportement d'un aristocrate qui passe d'une conquête amoureuse à une autre, fuit les femmes séduites et leur famille. Ainsi après avoir abandonné sa nouvelle épouse,  Done Elvire, et justifié sa conception de l’amour conquête auprès de son valet, le libertin a fait naufrage. Il ne doit la vie qu'à l'intervention , d'un paysan, Pierrot, le fiancé de Charlotte que notre libertin tente précisément de séduire.

  La scène 3 de l'acte II sera donc l'occasion d'une querelle amoureuse entre les deux prétendants dont on peut se demander si elle n'offre pas au dramaturge l'occasion de donner au personnage et à la pièce une tonalité ou un registre comique plus appuyé.

 Nous nous demanderons ainsi dans quelle mesure cette scène fait Don Juan un personnage comique. C'est pourquoi nous observerons tout d'abord comment Molière s'impose comme l'héritier des comédies populaires et autres farces médiévales, dont il reprend en partie les ficelles, avant d'étudier le portrait d'un « grand seigneur méchant homme ».

I L'héritage de la farce

  On retrouve dans cette scène certains procédés empruntés à la farce dont Molière a été nourri. Les classiques du répertoire de la farce sont en effet revisités.

 * une scénographie mouvementée

Les didascalies nombreuses règlent la scène comme un ballet :(S'approchant -s'éloignant - passe du côté où est Pierrot:- repasse de l'autre côté de Charlotte -  court après Pierrot  - se sauve encore derrière Charlotte)

Les mouvements, gestes et regards marqués par les figures de l'aller-retour, de la course- poursuite circulaire- qui rappellent le jeu du chat et de la souris- traduisent les pulsions des personnages et déclenchent le rire du public. Le comique repose donc en partie sur cet effet ressort, qui anime la première partie de la scène, on peut  par exemple relever:

- Pierrot pousse Dom Juan qui le repousse.

- la succession des soufflets avec chaque fois un juron de Pierrot

 * Molière exploite les ficelles du comique de situation qu'on trouve dans toutes les farces

=>le triangle amoureux (femme amant mari )et le cocu jaloux (jalousie rendue perceptible par les jurons de Pierrot qui trahissent son irritation)

=>l'arroseur arrosé : celui qui voulait battre est battu. Ainsi Pierrot menace DJ ( «Vous vous échauffez trop, et vous pourriez gagner la purésie ») commence par le pousser («poussant Dom Juan ») et reçoit en retour plusieurs soufflets (« Dom Juan lui donne un soufflet. ») De même « tenez-vous », demande Pierrot; mais peut-il le demander si lui-même ne se maîtrise pas? Dans cette scène, on ne se tient pas de manière générale.

=>le fuyard fanfaron  Pierrot qui parle bcp « Je ne crains personne » «J'en ai vu d'autres en se sauvant » mais se cache derrière Charlotte (« s'éloignant derrière Charlotte « )

=>l'arbitre agressé = Sganarelle qui reçoit la gifle qui ne lui était pas destinée. (« DOM JUAN lève la main pour donner un soufflet à Pierrot, qui baisse la tête, et Sganarelle reçoit le soufflet « )

=>la distribution de coups qui transforme un personnage en victime = Pierrot situation pathétique l'homme qu'il a sauve veut lui prendre sa promise.

 * Le jeu sur le langage renvoie également au comique de farce

On perçoit dans le texte un langage dégradé,celui de Pierrot et Charlotte, qui s'oppose au langage du seigneur.

Leur langage est celui de paysans c'est à dire un patois fantaisiste, où l'on jure constamment qui estropie la langue,le vocabulaire, la syntaxe ou la prononciation. C'est également une façon de minimiser les grands sentiments éprouvés .Nous ne sommes pas très loin d'une parodie de la pastorale (genre littéraire qui évoque les amours de bergers et bergères supposés être proches de la nature).

Quement? que je le laisse faire?

 Jerniqué! non. J'aime mieux te voir crevée que de te voir à un autre.

 je te ferai gagner queuque chose, et tu apporteras du beurre et du fromage cheux nous.

 je ne crains parsonne.

 * des personnages pantins aux réactions mécaniques

Toutes les réactions des personnages paraissent mécaniques, que ce la colère de Pierrot, le retournement de Sganarelle qui  passe du respect au mépris( "Maroufle"), ou Charlotte se voyant déjà grande Dame et qui promet de consoler Pierrot en lui achetant des fromages. C'est le signe qu'elle ne l'aime pas .

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