Le ravissement de Lol Von Stein de Marguerite Duras
Commentaire de texte : Le ravissement de Lol Von Stein de Marguerite Duras. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gireflo • 22 Mars 2021 • Commentaire de texte • 1 201 Mots (5 Pages) • 819 Vues
Commentaire du passage du « Ravissement de LVS » de Marguerite Duras.
Paraphrasant l'expression attribuée à Alain RB selon laquelle MD était « l 'Edit Piaf du Noveau Roman », je montrerai en quoi ce passage possède les caractéristiques du roman sentimental auquel ARB rattache l'oeuvre de MD en la qualifiant d'Edit Piaf, une artiste sentimentale ; je montrerai ensuite comment MD renouvelle la poétique du roman, en puisant à la fois dans la tradition classique et le monde contemporain ; pour finalement illustrer la manière dont MD se sert des codes du NR pour évoquetr ette poétique renouvelée du roman.
1. Le roman sentimental
On retrouve d'abord le thème de l'amour passion évoquée ici à travers le témoignage incrédule de Tatiana que rapporte le narrateur : « Quand elle connut Michael Richardson et qu’elle fut témoin de la folle passion que Lol lui portait, elle en fut ébranlé » ; ensuite, le milieu social bourgeois de LVS dont on apprend que le « père était professeur à l’université » ainsi que celui de son fiancé, Michael Richardson, qui « était le fils unique de grands propriétaires terriens des environs de T. Beach ». Ce milieu social est également évoqué à travers l'indication d'événements et de lieu, comme « le grand bal de la saison eut lieu au Casino municipal » ou « le tennis » où les deux jeunes se sont rencontrés. Lol n'est pas censée travailler puisqu'elle est fiancée à l'âde de 19 ans alors qu'elle est encore aux études « Lol a rencontré Michael Richardson à dix-neuf ans pendant des vacances scolaires ». Toutefois, ce que MD emprunte ici au roman sentimental, c'est le cadre et le décor dont la fonction est de lui permettre de camper au mieux une histoire bien différente. D'ailleurs, même le style inhérent au roman réaliste que l'on trouve au début de ce passage ne fournit en fait au lecteur qu'une apparence de détails précis : « Elle a un frère plus âgé qu’elle de neuf ans – je ne l’ai jamais vu – on dit qu’il vit à Paris. Ses parents sont morts ».
2. Une autre poétique de la passion.
L'histoir de LVS n'est pas, en effet, une histoire de passion dans la tradition du roman du XIXe siècle : c'est l' histoire d'une passion « indirecte » , d'une passion « ravie » qui se situe dans des zones encore mal connues de son lei de naissance, qui est la « psyché » ; cette innovation semble dérouter les protagonistes de ce texte également , comme le révèle leur dialogue qui s'apparente à une discussion contradictoire entre deux psychanalistes à propos du diagnostic de leur patiente.
D'abord Tatiana, qui évoque une « maladie » dont elle cherche à identifier l'origine ; une psyché à la fois instable « donnait l’impression d’endurer dans un ennui tranquille une personne qu’elle se devait de paraître mais dont elle perdait la mémoire à la moindre occasion » mais également insensible « jamais elle n’avait paru souffrir ou être peinée, jamais on ne lui avait vu une larme de jeune fille » voire vide «on aurait dit dans rien encore, justement, rien » ou encore sans cœur « Tatiana aurait tendance à croire que c’était peut-être en effet le cœur de Lol V. Stein qui n’était pas – elle dit : là » ; bref, un être incapble de « ressentir » ausun sentiment, encore moins la passion : « Quand elle connut Michael Richardson et qu’elle fut témoin de la folle passion que Lol lui portait, elle en fut ébranlée mais il lui resta néanmoins encore un doute : Lol ne faisait-elle pas une fin de son cœur inachevé ? ».
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