Le crapaud de Corbière

Oral sur Le Crapaud

Introduction :

Ce poème est extrait des Amours Jaunes, publié en 1873 et écrit par Tristan Corbière qui est un poète maudit du XIXème siècle se situant à la croisée des mouvements symbolistes et décadentiste. C’est son unique recueil de poésie où il mêle l’autodérision, le rire grinçant et la mystification.  « On aime jaune comme on rit jaune » précisa-t-il. Il évoque le dégout de soi, la souffrance, l’horreur mais aussi principalement la fébrilité amoureuse du poète. Cette œuvre pessimiste est marquée par trois thèmes : la mer consolatrice et meurtrière ; l’amour omniprésente et la mort tantôt souhaitée ou redoutée. De plus le poète se présente comme incompris. Il rejette les valeurs de la société et se conduit de manière provocante dans son propos et aussi dans la forme, on le voit notamment dans ce poème où il déstructure le sonnet. Le Crapaud, peut être considéré comme un autoportrait de Corbière car il ne s’agit pas seulement d’une description personnelle mais d’une représentation du poète. Dans ce poème le crapaud est valorisé et le poète critique les valeurs romantiques. Nous étudierons ce poème et nous demanderons en quoi le poète fait-il du crapaud le symbole du poète maudit dans ce poème. Nous verrons avec le premier mouvement comment les deux premiers tercets mettent en place une mise en scène ambigüe (cadre romantique à l’ambiance fantastique, ensuite avec le deuxième mouvement qui montre l’éloge d’un crapaud symbolique entre laideur et beauté et enfin avec un troisième mouvement qui pourrait résider en 1 vers, le dernier qui est une sorte de chute.

1ER Mouvement :  

Dès le premier tercet,

2ème Mouvement :

Dans la troisième strophe, qui est un quatrain, le dialogue est suggéré par la présence des tirets. (Multiplication tirets) → une scène curieuse montrant deux réactions différentes.

Dès le premier vers du premier quatrain, on retrouve les expressions « Un crapaud ! » « Pourquoi cette peur » qui sont toutes les deux des exclamations. Ici, le « Crapaud » symbolise l’animal maudit, on peut donc penser à un poète maudit ?

En descendant au vers suivant, on retrouve une assonance en « oi », notamment grâce aux termes « Pourquoi », « moi », « vois », froid », etc. qui fait penser au croassement du crapaud.

« Ton soldat fidèle » est une métaphore ironique qui semble montrer que le poète est accompagné de d’une femme. De plus, elle est mise en valeur par le point d’exclamation. « Près de moi » qui est placé ici sous une sorte d’injonction, car le poète se pose en homme protecteur et en maître : l’injonction « près de moi » et la métaphore du « soldat fidèle » montrent un aspect protecteur = prête à sourire.  En regroupant tout cela, on peut dire que le vers entier forme une périphrase.

Au troisième vers du quatrain, l’expression, « vois-le » est un impératif visant à ouvrir les yeux de la femme.

« Poète tondu, sans aile » représente une métaphore qui décrit par des images spécifiques : il apparaît comme un animal caractérisé par des manques et un animal méprisable, bas (de la boue).

La désignation « poète tondu » assimile le crapaud à un poète → rapprochement de Corbière avec le crapaud.

« Rossignol de la boue » est un oxymore qui suggère un embourbement dans ce que Baudelaire appelle « la fange de l’existence ».  Le poète (rossignol) est voué au malheur, à la honte (il reste dans la boue). Cependant, la boue évoque le pouvoir du poète, lorsque l'on pense au vers de Baudelaire « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ».

...