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Laurent Gaudé, El dorado Lecture Analytique

Fiche de lecture : Laurent Gaudé, El dorado Lecture Analytique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Juin 2018  •  Fiche de lecture  •  507 Mots (3 Pages)  •  5 181 Vues

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LAURENT GAUDÉ, ELDORADO

Laurent Gaudé : écrivain, romancier, dramaturge français né en 1972. Lors de sa maîtrise de lettres à l’Université Paris III, il a soutenu un mémoire « Le thème du combat dans la dramaturgie contemporaine française »

Eldorado : Paru en 2006, Salvatore Piracci est un commandant qui intercepte les immigrants clandestins qui arrivent par bateau en Sicile. Un jour, une femme arrivée deux années plus tôt sur l'île le retrouve. Elle lui raconte dans quelles conditions elle a voyagé et comment elle a perdu son bébé qui était avec elle sur le bateau. Tout au long cette œuvre croise différents récits qui retracent les voyages de plusieurs personnages racontées à Salvatore, qui est pris de compassion et d’humanité.

Situation : Chapitre 10, la police marocaine débarque en force et Boukabar et Soleiman s’entraident finalement pour leur échapper.

Un personnage de fiction ancré dans la réalité :

- Cadre réaliste, en référence à l’actualité « la police marocaine » avec la frontière Espagne/Maroc, le gros flux migratoire et l’enjambée de l’Europe

- Action empruntée à la réalité « coincés entre les marocains et la grille » Lexique renvoyant au vécu des immigrés « la grille », « échelle », « barbelés », « coups de feu »

Une forte intensité dramatique :

- Rythme du récit : Ralentissement, actions de courtes durées, phrases courtes, ponctuation « en quelques secondes je suis sur lui », « nous y sommes presque »

- Présent de narration qui actualise et donne au lecteur le sentiment de vivre l’action avec les personnages, point de vue interne favorisant l’empathie, on se met à la place, dans la peau de l’immigrant et on comprend ce qu’il subit au quotidien

- Syntaxe : phrases courtes, verbes d’action « chute, arrache », pas de sentiments, les actions sont privilégiées, il n’a pas le temps de ressentir ni réfléchir

- Prolepse : dernière phrase « le pire est à venir » le lecteur vit la scène intensément et on se sent comme aux cotés du personnage, la curiosité est attisée.

Un personnage se transformant en héros :

- Comparaison « je le sens respirer comme un gibier après la course », il y a eu une traque. Les émigrants sont comme des bêtes prises au piège (la grille), forte intensité tragique avec les migrants piégés et enfermés, et lexique de la mort.

- La force supérieure les anime « je sens sous moi cette terre nouvelle et ça me donne une force de conquérant », il a de l’espoir et ne baisse pas les bras, métaphore « je me sens une force de titan » il se sens invincible

- Personnage mu par une force, anaphores « il faut, j’ai sauté, j’ai enjambé, je voudrais » le personnage passe d’une bête traquée à un guerrier héroïque, pouvoirs surhumains « enjambé des mers et sauté par dessus des montagnes »

- Registre épique : les policiers sont contre Boukabar et Soleiman (ils/nous) unis par un esprit solidaire, anaphore « nous sommes tous les deux la », union, solidarité pour gagner et pas de chacun pour soi, « chacun

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